Un récapitulatif du leverage réel des 4 Gos banques françaises à la fin de ce dernier trimestre montre clairement que la confiance ne peut pas régner dans le système bancaire en France comme en Europe car elles sont très loin de respecter les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan, à savoir un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %,
Document 1 :
2015 Q2 | Cdt Agri Group | BPCE-Natixis | BNP-Paribas | Sté Générale | Total |
---|---|---|---|---|---|
1 Assets | 1 703,00 | 1 681,00 | 2 138,51 | 1 359,50 | 6 882,00 |
2 Equity | 89,2 | 73,3 | 92,078 | 56,1 | 310,706 |
3 Hybrid securities + | 8,3 | 4,1 | 6,468 | 14,3 | 33,191 |
4 Goodwill | 14,2 | 7,8 | 11,024 | 4,4 | 37,429 |
5 Tangible equity | 66,7 | 61,4 | 74,586 | 37,4 | 240,086 |
6 Liabilities | 1 636,30 | 1 619,60 | 2 063,92 | 1 322,10 | 6 641,91 |
7 Leverage (µ) | 24,5 | 26,4 | 27,7 | 35,4 | 27,7 |
8 Core Tier 1 (%) | 4,08 | 3,79 | 3,61 | 2,83 | 3,6 |
Sommes en milliard d’euros.
Pour respecter les règles prudentielles d’endettement telles qu’elles ont été définies par ce bon vieux Greenspan, il faudrait augmenter les capitaux propres de ces 4 Gos banques de… 425 milliards d’euros ou diminuer le total de leurs dettes de… 4 250 milliards !
Cependant, le leverage de nos Gos banques s’est globalement légèrement amélioré depuis fin 2013.
Seuls les banksters de BNP ont été lourdement amendés… aux Etats-Unis.
Document 2 :
2014 Q4 | Cdt Agri Group | BPCE-Natixis | BNP-Paribas | Sté Générale | Total |
---|---|---|---|---|---|
1 Assets | 1 762,80 | 1 813,70 | 2 077,76 | 1 308,17 | 6 962,43 |
2 Equity | 86,7 | 74,2 | 89,41 | 55,168 | 305,468 |
3 Hybrid securities + | 8 | 8,6 | 6,589 | 15 | 38,213 |
4 Goodwill | 14 | 6,4 | 10,577 | 4,331 | 35,311 |
5 Tangible equity | 64,7 | 59,2 | 66,153 | 35,8 | 225,853 |
6 Liabilities | 1 698,10 | 1 754,50 | 2 011,61 | 1 272,40 | 6 736,57 |
7 Leverage (µ) | 26,2 | 29,6 | 30,4 | 35,5 | 29,8 |
8 Core Tier 1 (%) | 3,8 | 3,4 | 3,3 | 2,81 | 3,4 |
Le total de leurs bilans représente plus de 3 fois le PIB annuel de la France (2 167 milliards d’euros).
Pire : il repose sur de l’argent non gagné (près de 500 milliards d’euros), c’est-à-dire sur de la création monétaire.
Quelques petits rappels : en suivant la même méthode d’analyse, Citigroup respecte ces règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan à savoir un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Tier 1 supérieur à 10 %.
Les 8 plus grandes banques des Etats-Unis ont globalement un leverage de 12,7 correspondant à un ratio Core Tier 1 de 7,9 % proche des exigences de la BRI dans les années 80, respectivement 12,5 et 8 %.
Le total de leur bilan représente moins de 60 % du PIB annuel américain.
Les banquiers, c’est-à-dire les cadres dirigeants de ces grandes banques connaissent très bien la gravité de la situation dans leur propre établissement, et il en est de même pour les autres. Ils n’ont donc pas confiance entre eux, c’est ce qui bloque le marché interbancaire.
Cependant, leurs groupes de pression ont réussi à faire adopter par les autorités des pays européens une usine à gaz de règles absconses de façon à mieux camoufler leurs errements létaux.
Ce problème n’est jamais abordé dans les médias ni officiellement dans les milieux financiers selon cette méthode. Elle a pourtant été (plus ou moins) clairement explicitée par ce bon vieux Greenspan et d’autres dont la BRI, Axel Weber, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni et même l’Union Européenne (dans sa directive CRD IV).
Je ne fais que reprendre leurs idées.
Pour l’instant, il n’y a pas encore eu de tsunami bancaire, le marché interbancaire ne fonctionne plus, la crise rampante perdure, le désordre allant croissant.
Tout est simple.
Cet argent (500 milliards, excusez du peu) dont vous parler arguments (pour ne pas dire preuve) à l’appui, ne suffirait il pas de « dévaluer l’euro pour rétablir la situation ?
Autrement dit, quand le système va atteindre sa limite, est-ce que l’Euro ne va pas « s’effondrer » face aux autres devises, ce qui reviendrait à dévaluer ?
A mon avis le leverage diminue un tout petit peu car calendrier de bâle 3 oblige !
http://www.lafinancepourtous.com/var/plain_site/storage/images/media/images/decryptages/calendrier-bale-iii/284663-1-fre-FR/Calendrier-Bale-III.gif
Les banques seront obligé d’avoir 4.5% de Ratio core Tier 1 a partir de 2015.
Ce Ratio de 4.5 % minimum est valable jusqu’en 2019 et après ?…
Obliger les banques d’avoir un levier ne dépassant par les 22 environ va bien sur tout changer alors qu’il ne faudrait pas dépasser les 10 !