Citigroup est depuis le 1° trimestre 2015, la première et la seule grande banque (de la liste des Importantes Institutions Financières Systémiques Mondiales, Global Systemically Important Financial Institutions, G-SIFIs) à respecter la règle prudentielle d’endettement préconisée par ce bon vieux Greenspan car son leverage réel est égal ou inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 réel supérieur à 10 % (en légère dégradation par rapport aux quatre trimestres précédents) et sans tricher,
Document 1 :
Citigroup | 2016 Q2 | 2016 Q3 | 2016 Q4 | 2017 Q1 | 2017 Q2 |
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1 Assets | 1 818,77 | 1 818,12 | 1 792,08 | 1 821,88 | 1 864,06 |
2 Equity | 212,635 | 212,322 | 205,867 | 208,723 | 210,766 |
3 Preferred st | 19,253 | 19,253 | 19,253 | 19,253 | 19,253 |
4 Goodwill | 22,296 | 22,539 | 21,659 | 22,265 | 22,349 |
5 Tangible eq | 171,086 | 170,53 | 164,955 | 167,205 | 169,164 |
6 Liabilities | 1 647,69 | 1 647,59 | 1 627,12 | 1 654,67 | 1 694,90 |
7 Leverage (µ) | 9,63 | 9,66 | 9,86 | 9,9 | 10,02 |
8 Core Tier 1 (%) | 10,38 | 10,35 | 10,14 | 10,11 | 9,98 |
Sommes en milliards de dollars.
La performance est absolument remarquable !
Document 2 :
Les dirigeants de Citigroup ont pris les bonnes décisions, ce qui a conduit à dégager un bénéfice de 3,87 milliards de dollars lors de ce dernier trimestre.
Le ROE calculé sur le montant des capitaux propres publiés est de 7,34 % et de 9,15 % sur le montant des capitaux propres tangibles, c’est-à-dire le véritable montant de ces capitaux propres diminués des écarts d’acquisition (goodwill) et des actions de préférence, sans pondérer les actifs selon les préconisations de ce bon vieux Greenspan et comme le recommandent Axel Weber, la BRI (le fameux Bâle I), la Fed, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni et la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC).
Ces deux ROE sont en nette progression par rapport à ceux de la fin 2016.
Une réussite parfaite !
La capitalisation boursière est de l’ordre de 183,7 milliards de dollars (contre 166 milliards fin 2016, soit 40 milliards supplémentaires depuis l’élection du Donald !) correspondant à un PER de 13,36 qui est considéré comme normal malgré un taux de distribution (rendement des dividendes par action) particulièrement faible de 0,96 %,
Document 3 :
Sur ce graphique représentant l’évolution du cours de Citigroup depuis les 30 dernières années, les deux bulles monétaires que je retiens, à savoir celle de l’internet (aux alentours de 2000) et celles des sub-prime, sont bien mises en évidence et elles ont été totalement résorbées grâce à la mère des batailles menée par le bombardier furtif B-2, ce qui confirme une fois de plus la justesse de mes analyses…
La survalorisation de Citigroup pendant ces deux bulles montre que les marchés, c’est-à-dire les journaleux et les bonimenteurs que sont les analystes et stratégistes patentés, se sont lourdement trompés car ils n’ont aucune culture monétariste.
Cependant, ces idiots deviennent utiles car ils alimentent la spéculation gagnante des monétaristes.
Comme je l’ai déjà écrit,
Partout dans le monde, les autres grandes banques ne respectent pas les règles de bonne gestion prudentielle d’endettement, ce qui est particulièrement dangereux.
La situation est encore pire dans la vieille Europe comme le montrent les chiffres des leverages réels et le blocage du marché interbancaire dans la zone euro.
Les dirigeants des big banks américaines too big to fail ont très bien compris qu’il fallait qu’elles respectent cette règle prudentielle d’endettement préconisée par ce bon vieux Greenspan à savoir un leverage réel de 10,0 au maximum correspondant à un ratio Core Tier 1 réel de 10,0 % au minimum sans qu’il soit nécessaire de la faire passer en tant que règle impérative, c’est-à-dire en tant que loi.
Il est très instructif de constater qu’en Europe, c’est le contraire qui se passe : les dirigeants des big banks too big to fail ont réussi à faire adopter des réglementations absconses qui les arrangent, en particulier avec ces actifs pondérés des risques.
Comme les Européens lambda ne comprennent rien à ces problèmes bancaires fondamentaux, personne (ou presque !) ne réagit comme il aurait fallu le faire.
Pour l’instant, tout va bien, enfin presque, apparemment, en Europe.
Cliquer ici pour lire le dernier rapport financier de Citigroup.