Retraites en France : tous tout faux !

Grèves, manifs, etc. C’est le folklore habituel de la France disent certains.

Non ! En fait c’est très inquiétant car ce folklore n’est pas une manifestation sympathique de l’esprit gaulois : c’est un aspect de la partie visible de l’iceberg que constitue le manque généralisé de culture économique et financière élémentaires des Français qui a des conséquences particulièrement graves…

Document 1 :

Le problème des retraites est pourtant simple. Tout est simple.

En reprenant l’idée exprimée par ce bon vieux Greenspan, pour les personnes qui veulent bénéficier de revenus à partir d’un certain âge sans avoir besoin de travailler, la condition nécessaire est d’avoir constitué préalablement un capital pouvant produire des revenus suffisants tant que dure cette situation.

Malheureusement, tous les calculs sont concordants : globalement au niveau d’une nation, il est impossible de pouvoir garantir de tels revenus pour l’ensemble de la population à partir d’un âge généralement admis, à savoir dans la soixantaine.

… Mais heureusement, le monde de la Phynance tant décrié par les Français a trouvé une solution qui est appliquée dans les pays développés dans lesquels d’adhésion au capitalisme libéral est la plus forte (comme le montre le taux de prélèvements obligatoires), à savoir la Suisse, les Etats-Unis et l’Irlande : les fonds de pension.

Document 2 :

Le mécanisme est simple. Tout est simple.

Tout le monde (salariés, employeurs et autres) apporte au fil des mois des capitaux à ces fonds de pension qui les placent en valeurs mobilières (actions et obligations) et en valeurs immobilières.

Les revenus de ces capitaux ainsi investis permettent alors de payer des revenus aux personnes qui ne travaillent plus du fait de leur âge selon les modalités convenues.

Dans la mesure où la durée de vie de toute personne est a priori inconnue, celles qui atteignent l’âge de la retraite bénéficient ainsi des versements apportés par celles qui n’ont pas eu cette chance.

La concurrence entre les caisses de pension les incite à gérer toujours au mieux leur capital, ce qui profite à tout le monde comme le montre clairement l’exemple suisse dont les caisses de pension gèrent 930 milliards de francs soit 133 % du PIB.

Le système français de retraite par répartition est celui qui a été imposé juste après la guerre par les communistes qui représentaient alors un quart de l’électorat.

Le communisme a fait faillite mais il est toujours bien vivant en France avec ce système de retraite qui est aggravé par les projets du Mignon poudré.

En effet, non seulement il opère le plus grand hold-up de tous les temps (plus de 150 milliards d’euros ?) en volant les capitaux des régimes dits spéciaux, mais encore, il veut instituer un système généralisé et centralisé par points !

Ya pas pire.

La photo en tête est celle du Wall Street Journal illustrant l’article traitant des manifestations sur les retraites en France.

© Chevallier.biz

 

9 réflexions sur “Retraites en France : tous tout faux !”

  1. « les fonds de pension ».
    fonds de pension ?
    au vu de la financiarisation de l’économie mondiale, peux-t-on faire confiance,
    encore, encore, encore et encore aux fonds de pension
    Tous les jours, ne voit-on pas, quel que soit le pays, des détournements de fonds, voire des gestions
    plus que douteuses, assimilables à de l’escroquerie, anéantirent les retraites des cotisants aux fameux fonds de pension.
    Ainsi, en 2008, 2009 des millions d’€ se sont évaporés au profit de certains, les exemples sont considérables, notamment aux U.S.A.
    Dans les mois à venir, sans jouer les Cassandre, mais avec beaucoup de bon sens et d’observations, les fonds de pensions vont se réduire à peau de chagrin, au profit de certains, selon le principe des vases communicants.
    Vous le savez, mieux que quiconque au travers vos analyses des bilans, car on sait dans quelles lignes faut-il aller
    rechercher les loups. La situation n’est-elle pas explosive.?
    C’est réforme des retraites basée sur des fonds de pension préfigure d’un retour au 19 siècle , que dis-je, non au moyen âge, d’autant que nous avons une économie à l’agonie.
    Nous vendons nos bijoux de famille aux fonds de pensions américains, le dernier en date est l’entreprise LATECOERE à Toulouse.

  2. suite,
    je cite:
    « Le plus gros fonds d’investissement, qui gère les retraites des japonais et dont le portefeuille représente 1.500 milliards de dollars, a pris une décision qui a fait trembler tous les acteurs de la vente à découvert. Il a annoncé ne plus vouloir prêter – moyennant finance – les actions qu’il détient, ce qui lui rapportait bon an mal an 300 millions de dollars nets selon le Financial Times. S’il faisait des émules, que deviendrait ce marché ? »
    Ceci explique cela.

  3. les Suisses ont une monnaie particulière; d’ailleurs ceux qui ont emprunté, – particuliers, collectivités publiques-
    en monnaie suisse franc suisse) avec un taux d’intérêt avantageux par rapport à l’€, en savent quelque chose.
    Cela s’appelle, à tort, prêts toxiques, alors que l’on devrait appeler  » différentiel de taux de change ».
    je m’en souviens cela s’est pratiqué en 1974 et suivant avec le dollar !!!!!

  4. Bonjour,
    Juste une précision par rapport aux fonds de pension suisses. A cause des taux négatifs, ces fonds de pension n’investissent plus dans des obligations d’état… Ils ont massivement investi dans l’immobilier de rendement. Le problème est qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de logements locatifs arrivants sur le marché qui ne trouvent plus preneurs, le taux de vacance monte. Plutôt que de baisser les loyers (ce qui pourrait représenter une perte en capital), ils offrent des mois de loyer (parfois 6mois gratuits + frais de déménagement offerts). Ces fonds de pension sont en risque ! Et encore une fois à cause des bricolos de la Banque centrale…

    Bonne journée

      1. Oui, mais en Suisse, les caisses (fonds pour les Français) de pension ont actuellement + de 900 milliards de francs dans leurs comptes, ce qui leur permet de servir des pensions de retraite confortables, ce qui est loin d’être le cas en France voisine !
        Cf. : Les bénéficiaires de rentes de vieillesse ont touché en moyenne 28’947 francs par an en 2018.

  5. 24.8% (dont 22.2% sur l’immo suisse) je ne sais pas si on peut qualifier cela de marginal…
    https://www.swisscanto.com/media/pub/1_vorsorgen/pub-107-pks-2019-resultat-fra.pdf
    De plus, le taux de conversion baisse… c’est facile dans ces conditions.

    Après je suis d’accord, c’est moins pire qu’ailleurs 😉

    Ce problème de retraites arrive avec la démographie vieillissante. Il faut de l’activité pour alimenter les rentes… On se posera peut-être un jour une question fondamentale: Est-ce normal que les personnes qui ne font pas d’enfants touchent une rente de la part des enfants de ceux qui en font, que ce soit par capitalisation ou répartition ? Et pire, les mères au foyer qui ne touchent rien parce qu’elle ne cotisent pas, alors qu’elles ont investis beaucoup de temps et d’énergie dans leurs enfants (je suis père au foyer ;-).

    Historiquement, les parents s’occupaient de leurs enfants, puis à leurs vieux jours, leurs enfants d’occupaient d’eux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.