B-2 : bombardier furtif mou

Les dirigeants de la Fed font en sorte que les marchés anticipent petit à petit leurs décisions. Toutes les informations données annonçaient un durcissement de la politique monétaire menée par la Fed, surtout dans la perspective de la nomination de Larry Summers à sa tête mais poussé hors de la Fed, le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, s’est aligné lors de la dernière réunion du FOMC sur la politique monétaire qui sera celle qui finalement lui succédera : Janet Yellen qui préconise le maintien d’une politique accommodante justifiée par ses craintes sur la situation économique des Etats-Unis, ce qui a fait retomber les rendements des Notes à 10 ans et à 2 ans,

Document 1 :

L’écart entre les rendements des Notes à 10 ans et à 2 ans est repassé nettement sous la barre critique des 2,5 %

Document 2 :

… ce qui permet de prolonger la cassure des cycles précédemment initiés par la Fed, la croissance devant (ou pouvant) se poursuivre sans emballement prévisible,

Document 3 :

Une fois de plus, il faut préciser que cette politique monétaire n’est pas à l’origine d’une création monétaire mais d’une circulation monétaire : les dépôts de différentes institutions, de 2 400 milliards de dollars, en hausse de 800 milliards d’une année sur l’autre…

Document 4 :

permettent de financer l’achat de bons du Trésor pour un montant de 2 000 milliards de dollars en hausse de 400 milliards d’une année sur l’autre et des crédits hypothécaires pour un total de 1 340 milliards en hausse de 490 milliards d’une année sur l’autre,

Document 5 :

Les gens de la Fed font donc circuler l’argent qui y est déposé, ce qui permet à la croissance d’être proche de son potentiel optimal (grâce à des taux bas), ce qui est parfaitement de son ressort, sans création monétaire.

Les documents 1 et 3 montrent bien que l’inversion de la courbe des taux prédisait une chute du PIB en 2006-2007 qui s’est produite par la suite.

Tout est simple.

14 réflexions sur “B-2 : bombardier furtif mou”

  1. Mr Chevalier,

    Calcul bête: 3740 Milliards d’achat et 2400 milliards de dépot. Il est ou le différentiel?

    Concernant la circulation monétaire (et j’ai très bien compris le principe), pourquoi cela ne se reflète t il pas dans la vitesse de ciruculation? Est ce parce que finalement l’économie réelle ne bénéficie plus (contrairement aux assouplissements précédents) ou pas de cette recirculation?

  2. Mr Chevallier, si c’était le cas, les dépôts devraient descendre (quand j’achète quelque chose, le solde de mon compte baisse), votre explication me semble scabreuse. Il y a de l’argent parqué qui ne bouge pas, ce qui explique pourquoi la vélocité est tout sauf véloce. La Fed achète ses MBS et ses T-Bills avec des bits. Le mécanisme que vous décrivez, c’est le communisme !

  3. L’Italie vient encore de revoir à la baisse ses prévisions économiques.

    Le PIB de l’Italie baissera de 1,7 % en 2013.

    La dette publique de l’Italie atteindra 132,9 % du PIB en 2013.

    Lisez cet article :

    Le gouvernement italien a annoncé vendredi avoir revu à la baisse ses prévisions économiques pour cette année et l’an prochain, mais s’est engagé à maintenir son déficit sous le seuil de 3%.

    Rome prévoit désormais une contraction de 1,7% du produit intérieur brut (PIB) cette année, contre une baisse de 1,3% attendue jusqu’à présent. En 2014, l’économie devrait renouer avec la croissance mais celle-ci devrait être de 1,0% seulement, contre 1,3% dans les prévisions précédentes, publiées en avril.

    Le gouvernement a annoncé peu après une hausse des prévisions de déficit, désormais attendu à 2,5% du PIB en 2014 contre 1,8% précédemment, et de dette, annoncée à 132,9% du PIB cette année et à 132,8% l’an prochain, contre respectivement 130,4% et 129% auparavant.

    http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE98J02G20130920

  4. La déflation généralisée, bien présente, est sous contrôle et pour longtemps. Il n’est pas difficile de faire avec pour ses investissements. Ce qui fait peur en revanche, c’est d’apprendre que Berlusconi a sauté parce qu’il voulait sortir l’Italie de l’euro. Cela tend à penser la violence du système qui peut emporter la totalité de nos petits ou gros sous sans prévenir. La sortie de l’ejro évoquée depuis des anées et souhaitée par un grand nombre de voix ne semble pas pouvoir se faire dans l’ordre …

    1. Jacques Attali remet à Hollande ses 45 propositions pour une économie positive : « capitalisme patient » (…) « tyrannie du précaire » (…) « myopie actionnariale ».

      Merci Jacques, mais en bas, on a toujours su être patient hein… Alors tes propositions, à qui sont-elles destinées ? Aux banques, aux traders, à la Troïka ? On ne comprend pas bien … 🙂

  5. bonsoir monsieur chevalier vous dite souvent que l’économie américaine est saine et et que les fondamentaux sont toujours bon contrairement à l’Europe alors pourquoi tous les x temps il faut remonter le plafond de la dettes pouvez vous nous éclairer sur ce sujet merci

  6. Lundi 23 septembre 2013 :

    Ackermann : de nombreuses banques de la zone euro restent sous-capitalisées.

    Josef Ackermann, ancien président de l’assureur Zurich Insurance, a estimé lundi que les mécanismes de transmission monétaire étaient toujours « bouchés » et que de nombreuses banques de la zone euro restaient sous-capitalisées.

    « De nombreuses banques sont toujours largement sous-capitalisées », malgré les nouvelles normes de Bâle III sur les fonds propres qui doivent progressivement entrer en vigueur d’ici 2019, a souligné M. Ackermann, selon le texte de son discours prononcé à l’EPFL de Zurich.

    Malgré la création d’une union bancaire dans la zone euro, « les mécanismes de transmission monétaires restent bouchés » et l’octroi de crédits dans les Etats périphériques de l’union monétaire européenne sont en recul, a averti l’ex-membre du conseil de surveillance du conglomérat allemand Siemens.

    M. Ackermann a également pointé du doigt le manque d’avancées sur la réduction des déficits structurels dans les pays du sud de l’Europe.

    « Il manque en quelque sorte un ‘plan Marshall’ pour la reconstruction, qui ouvrirait à ces pays des perspectives d’avenir », a-t-il ajouté.

    « Il serait cependant faux d’attendre la convalescence et la croissance durable uniquement grâce aux mesures étatiques et régulatoires. Les établissements financiers doivent également apporter leur contribution », a souligné Josef Ackermann.

  7. Je me réponds à moi même également, mais j’aimerai confirmation de Mr CHevalier:
    La vitesse de circulation est calculé sur M2 alors que ce que fait bernanke ne concerne pas M2.
    Par contre ce qui est intéressant à mettre en parralèle c’est que l’absence de velocity en rapport avec les rachats de B.B , ne serais pas discordant? L’économie réelle ne bénéficie plus de l’accomodation? Elle n’arrive pas jusqu’à M2?

  8. @polo les US ont connu la faillite de Lehman, ils ont donc selon moi , pris une claque. Toutefois il s’en sont soit disant « remis » et leur économie progresse grace au soutien à la circulation de l’argent (velocity au raz des paquerettes, mais peut être n’est ce pas la même « masse monétaire évaluée ». La vélocité est basé je crois, sur M2 pour son calcul. De ce fait, l’augmentation de la vitesse de circulation de l’argent orchestré par la Fed ne peut pas se voir grâce à cet indice.
    Toutefois une augmentation de la vitesse de circulation au niveau de la Fed avec un ralentissement de la vitesse de circulation sur M2 est plutot un élément négatif selon moi car il montre que les rachats orchestrés n’ont pas d’impact ou plus, sur le comportement des déposants directs. L’argent reste bloquée.

    De plus au delà de la vitesse de circulation, il y a =
    la dégradation du bilan de la Fed (serais ce également lié au fait qu’il existe un delta entre les rachats pratiqués par la Fed et les dépôts des banques, Ce delta n’est pas de la création monétaire? Ha bon.
    Le manque de reprise engendre le relèvement du plafond de la dette. Mais cela arrange bien tout le monde quand cela entraine des coupes dans les budgets. Au delà du relèvement du plafond il y a des actions pour couper dans les budgets. L’abandon de la réforme de santé est une condition à l’accord sur le relèvement du plafond.
    En gros on coupe les dépenses c’est la condition pour relever le plafond.
    Et ce raisonnement est bon et sain pour le développement futur des US. On ne peut pas vivre au dessus de ses moyens, et à ce jour, même si on peut dire que le système américain de santé est pourri, c’est pour la simple et bonne raison que le pays n’a pas « l’argent » suffisant pour se le payer.
    Alors l’étude statistique c’est bien, mais il faut le rapprocher de la réalité micro économique et de terrain, sinon cela n’a aucun intérêt.

Répondre à zoltis (magaja) Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.