Les banksters de BNP-Paribas ont publié leur bilan pour ce dernier trimestre et curieusement, ils publient (dans les slides) maintenant un tableau donnant le véritable montant de leurs capitaux propres, c’est-à-dire en soustrayant les titres dits hybrides et d’autres éléments (dont les écarts d’acquisition) du montant des capitaux propres publiés au bilan, c’est-à-dire très exactement selon la même méthode que j’utilise depuis des années,
Document 1 :
En reprenant les seuls chiffres pouvant donner une image fidèle de la réalité, et en ne retenant que le montant des véritables capitaux propres, le leverage réel de BNP est de 29,9 pour ce dernier trimestre correspondant à un ratio Core Tier 1 réel de 3,3 % en nette détérioration par rapport au trimestre précédent !
Document 2 :
BNP Paribas | 2015 Q1 | 2015 Q2 | 2015 Q3 | 2015 Q4 | 2016 Q1 |
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1 Assets | 2 392,18 | 2 138,51 | 2 145,42 | 1 994,19 | 2 121,02 |
2 Equity | 93,921 | 92,078 | 94,788 | 96,269 | 98,549 |
3 Deductions | 16,449 | 14,254 | 16,975 | 17,053 | 19,8 |
4 Goodwill | 11,172 | 11,024 | 10,913 | 10,316 | 10,049 |
5 Tangible eq | 66,3 | 66,8 | 66,9 | 68,9 | 68,7 |
6 Liabilities | 2 325,88 | 2 071,71 | 2 078,52 | 1 925,29 | 2 052,32 |
7 Leverage (µ) | 35,1 | 31 | 31,1 | 27,9 | 29,9 |
8 Core Tier 1 (%) | 2,9 | 3,2 | 3,2 | 3,6 | 3,3 |
Sommes en milliards d’euros.
Il faudrait augmenter les capitaux propres de… 125 milliards d’euros (!) ou diminuer le total des dettes de… 1 230 milliards (!) par cessions d’actifs par exemple pour que BNP-Paribas respecte les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan (sans pondérer les actifs, comme le préconisent également la BRI, Axel Weber, la Fed, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni, la Banque du Portugal et la CRR/CRD IV), à savoir un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 % ou un leverage inférieur à 10 (contre respectivement 8% et 12,5 pour le ratio Core Tier 1 d’origine).
Document 3 :
Un certain nombre de dirigeants de big banks européennes (UBS, Barclays, Crédit Suisse) ont décidé de prendre des mesures énergiques pour diminuer leur leverage par cessions d’actifs de plusieurs centaines de milliards.
Au cours de ce dernier trimestre, les dirigeants de BNP ont tout faux : les dettes augmentent et les capitaux propres baissent !
Les chiffres de ces ratios de levier Bâle III publiés par les banksters de BNP-Paribas sont donc en concordance avec ceux que je calcule sur la base de l’analyse de ces titres hybrides (l’écart entre mes calculs et ceux de BNP est très faible), ce qui prouve une fois de plus la justesse de mes analyses sur ce sujet, et ceci depuis plusieurs années…
C’est drôle, on se demande pourquoi les banksters de BNP-Paribas ne publient pas le montant des Titres de Créances Négociables (TCN) qu’ils mettent en pension pour obtenir… 26,5 milliards d’euros d’argent frais ! … répartis entre 23,2 milliards de Certificats de Dépôt Négociables (CDN),
Document 4 :
… et 2,3 milliards des Bon à Moyen Terme Négociables…
Document 5 :
… chiffres publiés par la Banque de France, auxquels il faudrait ajouter ceux qui sont prêtés par la BCE qui ne publie aucun chiffre.
Le leverage réel de BNP est de 29,9. Celui de la banque des frères Lehman était de 32 lorsqu’elle a fait faillite, ce qui a provoqué de fortes turbulences financières dans le monde.
Le total de son bilan était alors de 650 milliards de dollars… seulement.
Le total du bilan de BNP est proche du montant du PIB annuel de la France !
Les Américains sont inquiets face à la puissance de leurs big banks too big to fail, mais JPMorgan est celle qui a le total de son bilan le plus élevé avec seulement… 2 424 milliards de dollars, soit 13 % du PIB des Etats-Unis (18 221 milliards de dollars).
Les banksters de BNP (et leurs homologues des autres Gos banques) prennent les Français pour des idiots et ils ont raison. Ça marche : ils ne comprennent jamais rien aux problèmes financiers, bancaires, monétaires, heureusement…
Ils n’ont été amenés à payer que 9 milliards de dollars pour éviter d’être condamnés… aux Etats-Unis !
La capitalisation boursière de BNP de l’ordre de 55 milliards d’euros est nettement inférieure à son actif tangible qui est considérée comme étant la valeur à la casse d’une banque en difficulté.
La chute récente des cours des Gos banques a montré une fois de plus qu’en cas d’€ffondrement, elles vont au tapis…
Tout est simple… à condition de savoir décrypter correctement des centaines de pages de comptes à dormir debout pour en tirer la substantifique moelle.
Finalement, je remercie les dirigeants de nos Gos banques et ici ceux de BNP qui montrent que j’avais raison et que j’ai toujours raison de calculer les véritables ratios d’endettement.
Pour l’instant, tout va bien, la nomenklatura est solidaire.
Cliquer ici pour lire le communiqué présentant les résultats (non audités) de BNP d’où sont tirées ces dernières données.