BNP-Paribas 4° trimestre 2014

Les banksters de BNP-Paribas ont publié leur bilan pour ce dernier trimestre mais ils continuent à ne pas le présenter correctement, c’est-à-dire pas comme devraient le faire les banques normalement constituées…

En effet, pour déterminer le montant des véritables capitaux propres dits, tangibles, excluant les minoritaires (Tangible shareholders equity), il faut aller pêcher le montant du Total part du groupe au passif puis retrancher les écarts d’acquisition (goodwill) inscrits à l’actif…

Document 1 :

… et surtout retrancher les titres dits hybrides comme les Titres Super-Subordonnés à Durée Indéterminée (TSSDI) dont les montants ne sont pas publiés dans les comptes trimestriels (ils ne sont mentionnés que dans les états financiers semestriels) qui sont considérés par la seule nomenklatura française comme faisant partie des capitaux propres, ce qui n’est pas le cas partout ailleurs dans le monde, cf. mes articles à ce sujet,

Document 2 :

En reprenant les seuls chiffres pouvant donner une image fidèle de la réalité, pour les seuls semestres, en ne retenant que le montant des véritables capitaux propres, le leverage réel est de 30,4 pour ce dernier trimestre correspondant à un ratio Core Tier 1 réel de 3,3 % en nette dégradation par rapport aux semestres précédents,

Document 3 :

BNP P2013 Q42014 Q22014 Q4
1 Assets1 810,521 906,632 077,76
2 Equity87,43384,689,41
3 Hybrid securities + …8,55710,6616,589
4 Goodwill9,8469,92510,577
5 Tangible eq69,0364,01466,153
6 Liabilities1 741,491 842,612 011,61
7 Leverage (µ)25,228,830,4
8 Core Tier 1 (%)43,53,3

Sommes en milliards d’euros.

Depuis le début de 2014, les banksters de BNP publient un ratio de levier Bâle III : 3,6 % pour ce dernier trimestre,

Document 4 :

Les chiffres de ces ratios de levier Bâle III publiés par les banksters de BNP-Paribas sont donc en concordance avec ceux que je calcule sur la base de l’analyse de ces titres hybrides (l’écart entre mes calculs et ceux de BNP est faible), ce qui prouve une fois de plus la justesse de mes analyses sur ce sujet, et ceci depuis plusieurs années…

Il faudrait augmenter les capitaux propres de 123 milliards d’euros pour que BNP-Paribas respecte les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan (sans pondérer les actifs, comme le préconisent également la BRI, Axel Weber, la Fed, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni, la Banque du Portugal et la CRR/CRD IV), à savoir un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 % ou un leverage inférieur à 10 (contre respectivement 8% et 12,5 pour le ratio Core Tier 1 d’origine), ou diminuer le total des dettes de 1 350 milliards, par cessions d’actifs par exemple.

C’est drôle, on se demande pourquoi les banksters de BNP-Paribas ne publient pas le montant des Titres de Créances Négociables (TCN) qu’ils mettent en pension pour obtenir… 28,6 milliards d’euros d’argent frais ! … répartis entre 26,1 milliards de Certificats de Dépôt Négociables (CDN),

Document 5 :

… et 2,5 milliards de Bons à Moyen Terme Négociables

Document 6 :

… chiffres publiés par la Banque de France, auxquels il faudrait ajouter ceux qui sont prêtés par la BCE qui ne publie aucun chiffre.

Le leverage réel de BNP est de 30,4. Celui de la banque des frères Lehman était de 32 lorsqu’elle a fait faillite, ce qui a provoqué de fortes turbulences financières dans le monde. Le total de son bilan était alors de 650 milliards de dollars… seulement.

Le total du bilan de BNP, 2 077 milliards d’euros, est proche du montant du PIB annuel de la France (2 157 milliards) !
Les Américains sont inquiets face à la puissance de leurs big banks too big to fail, mais JPMorgan est celle qui a le total de son bilan le plus plus élevé avec seulement… 2 573 milliards de dollars, soit 14 % du PIB des Etats-Unis (17 710 milliards de dollars).

Les banksters de BNP (et leurs homologues des autres Gos banques) prennent les Français pour des idiots et ils ont raison. Ça marche : ils ne comprennent jamais rien aux problèmes financiers, bancaires, monétaires, heureusement…
Ils n’ont été amenés à payer que 9 milliards de dollars pour éviter d’être condamnés… aux Etats-Unis !
Tout va bien.

Tout est simple… à condition de savoir décrypter correctement des centaines de pages de comptes à dormir debout pour en tirer la substantifique moelle.
Finalement, je remercie les dirigeants de nos Gos banques et ici ceux de BNP qui montrent que j’avais raison et que j’ai toujours raison de calculer les véritables ratios d’endettement.

Cliquer ici pour lire le communiqué présentant les résultats (non audités) de BNP d’où sont tirées ces dernières données.

4 réflexions sur “BNP-Paribas 4° trimestre 2014”

  1. Jamais vu dans aucun pays des banques qui vampirisent leurs clients comme en France.
    Retraits limites et sortie impossible , menaces obligées pour obtenir un héritage.
    Zéro especes aux guichets.
    Preuve d’une terreur bancaire.

    1. C’est effectivement scandaleux pour un client de ne pouvoir avoir accès à ses économies mais, en même temps, la limite des retraits permet de se prémunir d’un bank-run et diminue donc fortement la probabilité que les clients se retrouvent à perdre une bonne partie de leurs avoirs si la banque fait faillite.

  2. Lundi 16 février 2015 :

    L’Eurogroupe s’achève par un « clash » avec Athènes.

    On s’attendait à un nouvel Eurogroupe interminable après celui de mercredi 11 février, qui s’était terminé par un fiasco, après tout de même sept heures de négociations… Lundi 16 février, ce nouveau rendez-vous, prétendument « de la dernière chance », entre ministres des finances de la zone euro pour résoudre le problème de la renégociation de la dette grecque avec le gouvernement Tsipras, de la gauche radicale, n’a duré que quatre heures, et s’est achevé par un « clash ».

    http://www.lemonde.fr/crise-de-l-euro/article/2015/02/16/l-eurogroupe-s-acheve-par-un-clash-avec-athenes_4577661_1656955.html

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