Le bilan publié par BPCE à fin 2017 donne l’illusion que tout va bien car le total des actifs et des capitaux propres augmentent d’une année sur l’autre,
Document 1 :
Comme il ne faut jamais faire confiance a priori à des banksters, il est indispensable de prendre en considération le montant réel des capitaux propres, ce que toute banque doit publier depuis quelques années, appelé improprement ici… Fonds propres Common Equity Tier 1 !
Document 2 :
Il est alors possible de calculer le véritable multiple d’endettement, le leverage réel qui était de… 20,35 et son inverse le véritable ratio Core Tier 1 qui était de… 4,91 % en cette fin de dernier trimestre !!!
Document 3 :
BPCE | 2016 Q4 | 2017 Q1 | 2017 Q2 | 2017 Q3 | 2017 Q4 |
---|---|---|---|---|---|
1 Assets | 1 235,24 | 1 238,65 | 1 238,25 | 1 241,70 | 1 259,85 |
2 Equity | 61,462 | 62,637 | 63,041 | 63,856 | 64,029 |
3 Deductions | 1,765 | 2,159 | 1,649 | 1,419 | 0,995 |
4 Goodwill | 4,397 | 4,478 | 4,392 | 4,337 | 4,034 |
5 Tangible eq | 55,3 | 56 | 57 | 58,1 | 59 |
6 Liabilities | 1 179,94 | 1 182,65 | 1 181,25 | 1 183,60 | 1 200,85 |
7 Leverage (µ) | 21,34 | 21,12 | 20,72 | 20,37 | 20,35 |
8 Core Tier 1 (%) | 4,69 | 4,74 | 4,83 | 4,91 | 4,91 |
Sommes en milliards d’euros.
Cependant, ces chiffres ainsi retraités ne donnent toujours pas une image fidèle de la réalité car il faut tenir compte des créances dites douteuses qui sont en fait en grande partie des pertes potentielles, appelées aussi Prêts dits non-performants (NPL, Non-Performing Loans) qui se montaient en brut à… 22,918 milliards d’euros fin 2017 avec des provisions de 11,777 milliards, donc une perte potentielle nette de 11,141 milliards !
Document 4 :
En admettant que ces chiffres correspondent à la réalité, ce qui sera possible de confirmer ou d’infirmer ultérieurement, les pertes potentielles (c’est à dire les Prêts dits non-performants) sont donc de 11,141 milliards d’euros en net, qui doivent être inscrites en diminution des capitaux propres ainsi évalués à leur juste valeur, soit 47,9 milliards, pour donner une image fidèle de la réalité (en colonne notée 2017 efv),
Document 5 :
BPCE | 2017 Q4 efv | 2017 Q4 n |
---|---|---|
1 Assets | 1 259,85 | 526,449 |
2 Equity | 64,029 | 64,029 |
3 Deductions | 12,136 | 12,136 |
4 Goodwill | 4,034 | 4,034 |
5 Tangible eq | 47,9 | 47,9 |
6 Liabilities | 1 211,99 | 478,59 |
7 Leverage (µ) | 25,32 | 10 |
8 Core Tier 1 (%) | 3,95 | 10 |
En conséquence, le véritable leverage de BPCE devrait être de 25,32 en appliquant le principe de fair value pour ces prêts dits non-performants (cf. colonne notée 2017 efv).
Normalement, c’est-à-dire en appliquant le principe de fair value pour ces prêts dits non-performants et la règle prudentielle d’endettement préconisée par ce bon vieux Greenspan, à savoir un leverage de 10 maximum, pour des capitaux propres tangibles de 47,9 milliard d’euros, BPCE devrait avoir au maximum 10 fois plus de dettes, soit un total des actifs de… 478,590 milliards (comme indiqué dans la colonne notée 2017 n).
651 milliards d’euros se trouvent donc en trop dans les actifs de Natixis.
BPCE est un bon exemple d’usine à gaz typiquement française car cette banque est en fait la principale entité du Groupe BCE qui intègre aussi les banksters de Natixis dont le surendettement dépasse l’imaginable, cf. mon analyse précédente.
En retraitant les données publiées par le Groupe BCE pour donner une image fidèle de la réalité, le véritable leverage est donc de 29,0 ! (colonne notée en efv),
Document 6 :
2017 | BPCE+Natixis efv | BPCE+Natixis n |
---|---|---|
1 Assets | 1 779,85 | 651,849 |
2 Equity | 83,829 | 83,829 |
3 Deductions | 16,936 | 16,936 |
4 Goodwill | 7,634 | 7,634 |
5 Tangible eq | 59,259 | 59,259 |
6 Liabilities | 1 720,59 | 592,59 |
7 Leverage (µ) | 29 | 10 |
8 Core Tier 1 (%) | 3,44 | 10 |
Ainsi, en appliquant la règle prudentielle préconisée par ce bon vieux Greenspan, ce sont en tout 1 128 milliards d’euros d’actifs qui circulent en trop à cause de ces banksters ! (colonne notée en n).
Finalement, le surendettement du Groupe BPCE est plus important que celui du Groupe Crédit Agricole mais plus faible que celui des mécanos de la Générale, de BNP-Paribas et des grandes banques italiennes qui font si peur aux Marioles de la BCE et il alimente lui aussi une création monétaire gigantesque.
Il s’agit bien là d’un problème de grande ampleur comme l’ont fort justement bien écrit les Marioles de la BCE qui reconnaissent que dans les pays anglo-saxons (Etats-Unis et Royaume-Uni) les banques ont des prêts non-performants quasiment négligeables.
Ainsi s’explique la situation potentiellement catastrophique de la zone euro dans laquelle s’est produite une hypertrophie létale à terme de la masse monétaire.
Un tsunami bancaire peut se produire à tout moment.
Des banques en faillite qui tombent comme des dominos et de la création monétaire : c’est ce qui s’est passé en Allemagne de l’entre-deux-guerres, cf. le dernier ouvrage de Pierre Jovanovic Hitler ou la revanche de la planche à billets.
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Cliquer ici pour lire le rapport financier de BPCE d’où sont tirées ces informations.
Cliquer ici pour lire mon article précédent sur le rapport financier de BPCE.
bonsoir,
Il faut se garder des comparaisons historiques, mais il me viens à l’esprit les travaux d’un universitaire sur l’Empire Romain.
La plupart des livres d’histoire nous présente la fin de l’Empire, comme les barbares qui auraient submergés la Gaule, l’Italie du Nord, et seul l’Empire d’Orient résistait.
Pour cet enseignant, cela n’est pas très exacte.
En effet, pour cet universitaire tout allait bien jusqu’au III éme siècle. A partir de cet date l’or, le cuivre et le bronze sont privilégiés par rapport à l’argent. ( l’argent qui avait constitué la monnaie romaine durant cinq siècles)
Ces changements monétaires auraient joués un rôle essentiel dans les bouleversements économiques, sociaux et militaires au 4éme et 5éme siècle.
La compréhension des évolutions monétaires qui se déroulèrent à l’époque du Bas Empire ( 4 et 5 éme siècle )constitue un sujet d’études dont il difficile d’en mesurer la gravité.( absence de sources historiques précises.)
Rien à voir avec ce qui se passe aujourd’hui en Europe, cependant il faut prendre les avertissement de JP Chevallier au sérieux. Quelle sera l’issue de cette crise ? Tsunami bancaire, troubles sociaux…
L’Europe va-t-elle disparaître comme l’Empire Romain ! Mieux vaut ne pas y penser.
bonne soirée, Merci.