BNP-Paribas 4° trimestre 2017

Le bilan publié par BNP-Paribas à fin 2017 montre que quelque chose ne va pas quelque part car le total des actifs baisse par rapport aux trimestres précédents mais le montant des capitaux propres publiés est en hausse d’une année sur l’autre, ce qui est a priori positif,

Document 1 :

Comme il ne faut jamais faire confiance a priori à des banksters, il est indispensable de prendre en considération le montant réel des capitaux propres, ce que toute banque doit publier depuis quelques années, appelé improprement par BNP-Paribas Fonds propres Common Equity Tier One,

Document 2 :

Il est alors possible de calculer le véritable multiple d’endettement, le leverage réel qui était de… 24,90 et son inverse le véritable ratio Core Tier 1 qui était de… 4,02 % en cette fin de dernier trimestre !

Document 3 :

BNP Paribas2016 Q42017 Q12017 Q22017 Q32017 Q4
1 Assets2 076,962 197,662 142,962 158,501 960,25
2 Equity100,665102,07699,318100,544101,983
3 Deductions16,84917,34114,42715,59116,712
4 Goodwill10,21610,1359,7919,6539,571
5 Tangible eq73,674,675,175,375,7
6 Liabilities2 003,362 123,062 067,862 083,201 884,55
7 Leverage (µ)27,2228,4627,5327,6724,9
8 Core Tier 1 (%)3,673,513,633,614,02

Sommes en milliards d’euros.

Cependant, ces chiffres ainsi retraités ne donnent toujours pas une image fidèle de la réalité car il faut tenir compte des créances dites douteuses qui sont en fait en grande partie des pertes potentielles, appelées aussi Prêts dits non-performants (NPL, Non-Performing Loans) qui se montaient en net à 17,991 milliards d’euros fin 2017 auxquels il faut ajouter… 13,929 milliards d’encours sains présentant des… impayés (!) pour lesquels il y aurait des garanties de 6,100 milliards, donc une perte nette de 7,829 milliards !

Document 4 :

En admettant que ces chiffres correspondent à la réalité, ce qui sera possible de confirmer ou d’infirmer ultérieurement, les pertes potentielles (c’est à dire les Prêts dits non-performants) sont de 25,820 milliards d’euros en net, qui doivent être inscrites en diminution des capitaux propres ainsi évalués à leur juste valeur, soit 49,880 milliards, pour donner une image fidèle de la réalité (en colonne notée 2017 efv),

Document 6 :

BNP Paribas2017 Q4 efv2017 Q4 n
1 Assets1 960,25548,68
2 Equity101,983101,983
3 Deductions42,53242,532
4 Goodwill9,5719,571
5 Tangible eq49,8849,88
6 Liabilities1 910,37498,8
7 Leverage (µ)38,310
8 Core Tier 1 (%)2,6110

En conséquence, le véritable leverage de BNP-Paribas devrait être de… 38,30 (!) en appliquant le principe de fair value pour ces prêts dits non-performants (cf. colonne notée 2017 efv).

Normalement, c’est-à-dire en appliquant le principe de fair value pour ces prêts dits non-performants et la règle prudentielle d’endettement préconisée par ce bon vieux Greenspan, à savoir un leverage de 10 maximum, pour des capitaux propres tangibles de 49,880 milliard d’euros, BNP-Paribas devrait avoir au maximum 10 fois plus de dettes, soit un total des actifs de… 548,680 milliards (comme indiqué dans la colonne notée 2017 n).

1 412 milliards d’euros se trouvent donc en trop dans les actifs de BNP-Paribas, c’est-à-dire que ces banksters ont accordé 1 412 milliards de prêts qu’ils n’auraient pas dû accorder !
Finalement, BNP-Paribas est au même niveau de surendettement que les mécanos de la Générale et les grandes banques italiennes qui font si peur aux Marioles de la BCE.

Le véritable multiple d’endettement doit être considérablement réévalué (par rapport à mes précédentes analyses) quand les prêts dits non-performants sont comptabilisés à leur juste valeur.
Il s’agit bien là d’un problème de grande ampleur comme l’ont fort justement bien écrit les Marioles de la BCE qui reconnaissent que dans les pays anglo-saxons (Etats-Unis et Royaume-Uni) les banques ont des prêts non-performants quasiment négligeables.

Ainsi s’explique la situation potentiellement catastrophique de la zone euro dans laquelle s’est produite une hypertrophie létale à terme de la masse monétaire.
Un tsunami bancaire peut se produire à tout moment.

Des banques en faillite qui tombent comme des dominos et de la création monétaire : c’est ce qui s’est passé en Allemagne de l’entre-deux-guerres, cf. le dernier ouvrage de Pierre Jovanovic Hitler ou la revanche de la planche à billets.

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Cliquer ici pour lire mon article précédent sur les résultats de BNP-Paribas.

5 réflexions sur “BNP-Paribas 4° trimestre 2017”

  1. Donc les petits gens vont crever et les sup de co de ces banques toucher des bonus, des augmentations de salaires et obtenir des promotions de carrière. Poubelle la vie pour les uns, plus belle la vie pour les autres.

  2. Il me semble que les banques ont le pouvoir de création monétaire lorsqu’elles accordent un pret,non?Elles n’engagent que très peu de fonds propres pour un pret,et si ce pret est a risque elles peuvent le refourguer a la BCE..Dans ces conditions l’explosion de leur bilan est compréhensible.Je suis client BNP et je peux certifier que les dates de valeurs augmentent pour les virements et les chèques déposés soit disant non signés sont plus courants.La BNP utilise plus les dates de valeur que précédemment.Globalement ça reste une banque mieux gérée au niveau de leur personnel que leurs concurrents,le niveau intellectuel des conseillers est bien meilleur

      1. Admettons que je souscrive un pret immobilier de 200000 euros a ma banque:la banque n’utilise pas comme avant les dépots de ses clients pour me fournir cette somme.Elle utilise le système des réserves fractionnaires,qui n’est qu’un engagement comptable pour le futur.Les QE servent a assurer ces engagements.Il me semble qu’il y a bien création monétaire (pas au sens comptable) mais en réel.Bon je sens que je vais me faire incendier par un spécialiste!

  3. « les banques ont le pouvoir de création monétaire lorsqu’elles accordent un pret,non? »

    . Le monde entier se trompe en prêtant aux banques commerciales des pouvoirs qu’elles n’ont pas ! (à part les banques centrales quand elles jouent les faux monnayeurs ; cf 2 exemples plus + connus : Allemagne ante Hitler et Zimbabwe),

    . Le monde entier se trompe sur QUI provoque la création de monnaie : ce sont les agents économiques qui provoquent la création de monnaie (car le troc a depuis fort longtemps été remplacé par les monnaies, n’est-ce pas…),

    . Les agents économiques (entreprises et particuliers) de par leurs activités (créations de biens / de services / de produits) et l’échange / transaction / achat vente de ces produits / biens et services, provoque la création de monnaie,

    . Monnaie qui est en fait un outil à la fois de stockage de valeur et de validation d’un échange entre 2 agents économiques,

    . C’est donc la transaction entre 2 agents économiques qui provoque la création de monnaie.

    . Plus il y a de création de biens et de services de la part des agents économiques, plus il y a création de monnaie. C’est normal ! Et c’est simple ! dirait notre ôte JP Chevallier,

    . Le monde entier se trompe donc sur la nature des banques et néglige de ne considérer une banque commerciale « que » comme un intermédiaire (ce qu’elle est) qui facilite une transaction entre un acheteur et un vendeur (produit, bien, service) en prélevant sa dîme / commission (tout travail / prêt méritant salaire ; étant précisé toutefois que le pourcentage des commissions prélevées ainsi que le nombre de faux services facturés sont exagérément importants au regard de ce que « fait » une banque commerciale…)

    . La banque ne crée donc rien. Si ce n’est certes un ensemble de service de sécurisation à la fois financière et juridique. La baque commerciale ne crée pas de monnaie. Elle facilite (en volume et en fluidité / rapidité) des transactions (qui sans le prêt ne se réaliseraient pas, l’économie réelle serait plus lente). Et prend sa commission. C’est tout.

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