La variation du PIB est inversement proportionnelle à celle de la masse monétaire libre, actualisation au 6 novembre 2024

Lorsque la masse monétaire libre augmente plus rapidement que le PIB réel, c’est-à-dire plus rapidement que la création de richesse, la croissance de ce PIB baisse, et inversement…

*** 

L’analyse de l’évolution des agrégats monétaires des États-Unis sur la longue période permet de mettre en évidence la relation qui existe entre les variations de ces agrégats monétaires et les variations du PIB réel…

En effet, il apparait que la variation du PIB réel est inversement proportionnelle à celle de la masse monétaire libre qui est la différence entre la variation de l’agrégat M2 et (moins) le taux de croissance du PIB réel.

Le graphique représentant la variation du PIB réel et celle de cette masse monétaire libre depuis 1960 montre indubitablement que ces deux entités varient en sens inverse : lorsque la masse monétaire libre augmente plus rapidement que le PIB réel, c’est-à-dire plus rapidement que la création de richesse, la croissance de ce PIB baisse, et inversement…

Document 1 :

La seule période au cours de laquelle cette loi n’a pas été respectée est celle qui correspond à cette aberration qu’auront été les années post-covid.

La masse monétaire qui devrait être prise en considération devrait être la masse monétaire totale M3 des États-Unis, mais comme Ben Bernanke a mis fin à la publication des chiffres de l’agrégat M3 lorsqu’il a pris la direction de la Fed, seuls les chiffres de l’agrégat monétaire M2 sont disponibles sur cette période.

Heureusement, la prise en considération des variations du seul agrégat monétaire M2 suffit pour mettre en évidence cette loi car M2 correspond à l’argent dont disposent les Américains dont le comportement entraine les variations du PIB.

En effet, lorsque l’augmentation de l’agrégat monétaire M2 est supérieure à celle du PIB réel, une bulle monétaire se développe naturellement.

Les autorités monétaires (les membres du FOMC) décident alors de la faire éclater en créant une récession, c’est-à-dire une baisse du PIB réel.

Inversement, lorsque les Américains ont l’impression que tout va bien, ils dépensent sans délai ni hésitations les dollars qu’ils ont gagnés en travaillant, ce qui dope la croissance du PIB.

Dans ce cas l’argent circule rapidement et M2 baisse par rapport au PIB réel qui, lui, augmente.

Ce qui est important, ce sont les variations de l’argent possédé par les ménages (correspondant à l’agrégat M2) par rapport à la variation de la croissance du PIB réel.

En effet, quand la différence entre la variation (en pourcentage d’une année sur l’autre) de M2 est supérieure à la croissance du PIB réel, c’est-à-dire quand l’augmentation de cette masse monétaire libre est supérieure à la norme (c’est-à-dire à ce qu’elle devrait être), la croissance du PIB diminue, et inversement.

Pour rappel, la masse monétaire libre est la différence entre la variation de l’agrégat M2 et (moins) le taux de croissance du PIB réel.

Tout est simple, ou presque !

En d’autres termes, et encore plus simplement, si la variation de la masse monétaire M2 était identique à celle du PIB réel, cette masse monétaire libre serait représentée par une droite à 0 (zéro) et celle du PIB par une droite qui lui serait parallèle (horizontale) à un niveau correspondant aux gains annuels de productivité (2,5 %), sur le long terme.

Les droites de tendances linéaires du PIB réel et de la masse monétaire libre sont bien en opposition, la croissance du PIB étant présentement sur une tendance baissière longue à cause d’une création monétaire indue croissante,

Document 2 :

Le point de neutralité (ou de symétrie), c’est-à-dire le lieu d’intersection entre les courbes du PIB réel et de la masse monétaire libre est tombé de 4 % en 1960 à 2 % fin 2022, ce qui signifie que la croissance de la masse monétaire américaine est tendanciellement supérieure aux normes sur la longue période, ce qui conduit à des augmentations du PIB réel de plus en plus faibles,

Document 3 :

Les courbes de tendances polynomiales d’ordre 6 sont là aussi en opposition,

Document 4 :

La bulle monétaire qui s’est développée aux États-Unis est beaucoup trop importante par rapport aux normes.

De ce fait, cette loi sur la masse monétaire libre ne s’applique plus pour la période débutant à partir du second semestre 2021,

Document 5 :

Zoom sur cette période récente pour laquelle cette loi sur la masse monétaire libre ne s’applique plus à cause de l’hypertrophie de la masse monétaire américaine qui est hors normes,

Document 6 :

Les autorités monétaires américaines (principalement la Fed) ont donc créé une situation qui ne s’est jamais produite auparavant : pour la première fois de son Histoire, du moins depuis l’après-guerre, une hypertrophie monétaire considérable, a priori ingérable s’est développée, ce qui est en contradiction avec la fonction principale des dirigeants de la Fed et du FOMC qui est pourtant de maintenir l’argent sain aux États-Unis comme le stipule explicitement et fort pertinemment la section 2A de la Réserve fédérale :

« Le Conseil des gouverneurs du Système fédéral de réserve et le Comité fédéral de l’open market doivent maintenir une croissance à long terme des agrégats monétaires et de crédit proportionnelle au potentiel d’augmentation de la production à long terme de l’économie, de manière à promouvoir efficacement les objectifs d’emploi maximum, de stabilité des prix et de modération des taux d’intérêt à long terme ».

Document 7 :

***

Il est étonnant que les dirigeants des autorités des États-Unis aient fait cette erreur historique de laisser se créer une hypertrophie considérable de la masse monétaire qui est létale à terme.

Cette erreur peut s’expliquer par leur croyance en la Théorie Monétaire Moderne (MMT) qui consistait à prétendre d’une part qu’il n’y a pas de relations entre la masse monétaire et la croissance du PIB réel et d’autre part qu’une distribution massive d’argent gratuit permet au contraire de stimuler la demande, c’est-à-dire la croissance du PIB.

Par ailleurs, cette erreur peut ne pas en être une !

En effet, cette erreur peut être le résultat d’une volonté délibérée de détruire la force du dollar (USD) par ceux qui ont été au pouvoir aux États-Unis et d’y créer une crise majeure… en dehors de la première présidence du Donald !

Une remarque importante : cette bulle monétaire en M2 n’est pas due à la fameuse planche à billets, c’est-à-dire à de la création monétaire ex nihilo car cette masse monétaire est de l’argent emprunté normalement sur les marchés financiers internationaux… ce qui alimente un endettement hors normes de l’Etat fédéral.

***

Enfin, reprenons cet exemple du paysan de Böhm-Bawerk pour illustrer cette histoire de masse monétaire libre

Si ce paysan dépense tout de suite ce qu’il a vendu sur le marché ce matin, et s’il dépense au cours des heures suivantes tout cet argent pour acheter ce dont il a besoin pour la semaine à venir, alors cet argent circule très rapidement dans le village.

Tout le monde travaille. Tout le monde gagne de l’argent. L’optimum de richesse est atteint pour tout le monde dans ce village.

Au contraire, si ce paysan n’a plus confiance en l’avenir, il ne dépensera pas au cours de l’après-midi tout l’argent qu’il aura gagné le matin. Il dégagera une épargne de précaution.

L’argent ne circulera plus en totalité. Les autres villageois, le boulanger, le boucher et autres commerçants gagneront moins d’argent. L’optimum de richesse ne sera pas atteint dans ce village.

Finalement, tout est simple !

Cliquer ici pour lire mon article précédent à ce sujet.

©Chevallier.biz

 

1 réflexion sur “La variation du PIB est inversement proportionnelle à celle de la masse monétaire libre, actualisation au 6 novembre 2024”

  1. Heu.. on voit surtout un Effet Retard de la Décroissance de la masse M2 sur le GDP… !!!
    La masse M2 Baisse d’abord ce qui entraîne la baisse du GDP quelques mois plus tard…
    Puis lorsque l’économie souffre, ils injectent massivement du M2 ce qui relance temporairement le GDP…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.