Des banques américaines sont au plus mal. Les titulaires de capitaux n’ont plus confiance en elles. Ils placent donc leurs capitaux disponibles dans des fonds de trésorerie dont les actifs augmentent.
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Suite logique des articles précédents…
Aux États-Unis, beaucoup de titulaires de capitaux continuent à perdre confiance dans les banques dans lesquelles ils les ont placés.
En conséquence, ils en retirent leurs capitaux disponibles et ils les placent dans des fonds mutuels de trésorerie.
Ce sont des établissements financiers qui n’ont pas le statut de banques. Ils ont pour activité principale de placer les capitaux qu’ils reçoivent dans des bons du Trésor américain à court terme.
C’est présentement un refuge idéal car ces capitaux seront toujours disponibles à leur échéance, ce qui n’est pas le cas dans des banques.
En effet, en cas d’insolvabilité d’une banque, les fonds déposés par ses clients peuvent être indisponibles pendant un certain temps (ou même définitivement perdus) lorsqu’ils ne sont pas assurés.
Au 29 novembre, les dépôts dans les fonds mutuels de trésorerie ont atteint leur plus haut record historique à… 5 836 milliards de dollars, en augmentation de… 228,5 milliards de dollars au cours des six dernières semaines !
Document 1 :
Plus de 1 000 milliards de dollars ont donc été placés depuis fin février sur ce refuge idéal pour les titulaires de capitaux qui n’ont plus confiance dans les banques américaines, et ils n’ont pas tort !
Cerise sur le gâteau : les intérêts sur ces placements sont de l’ordre de 5 % !
Ce type de placement à court terme combine donc les avantages de la sécurité ET d’une rémunération (relativement) élevée.
Les petites banques sont au plus mal comme le montre le Bank Term Funding Program (BTFP) qui est un machin inventé par les autorités américaines pour leur prêter des liquidités en prenant en garantie des bons du Trésor qui ont en réalité perdu une grande partie de leur valeur (ce sont des bons qui ne sont pas évalués à leur juste valeur du marché),
Document 2 :
En cas d’insolvabilités généralisées, les autorités américaines (en réalité les contribuables des États-Unis !) risquent donc de perdre une grande partie de ces prêts non garantis en totalité.
Par ailleurs, les dirigeants des banques qui sont bien gérées et qui disposent de liquidités abondantes ne veulent pas les prêter à leurs collègues banksters.
Ils déposent donc ces liquidités excédentaires à la Fed dans le cadre du Reverse Repo Program mais ces disponibilités commencent à se raréfier : après avoir atteint un sommet à la fin de l’année 2022 à 2 554 milliards de dollars, le total de cet ON RRP est tombé à 887,8 milliards de dollars, en chute libre donc depuis le début du mois de mai, c’est-à-dire depuis la faillite de la First Republic Bank reprise par JPMorgan,
Document 3 :
Beaucoup de banques américaines sont donc au bord de la faillite, et ce n’est pas terrible d’après Jamie Dimon !
Cependant, tout va bien, en apparence du moins.
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Les données hebdomadaires de cet article sont celles qui sont publiées par l’ICI, Investment Company Institute.
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