27 février 2022 : nouveau système monétaire international, nouveau monde libre

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Abstract

Les dirigeants politiques actuellement au pouvoir aux États-Unis et leurs affidés ont créé (involontairement) de facto le nouveau système monétaire international en décidant lors du weekend des 26 et 27 février 2022 de « geler », c’est dire de voler les réserves en devises de la Russie qui se trouvaient à cette date dans des banques de ces pays et d’interdire les paiements transfrontaliers concernant la Russie.

De ce fait, ils ne domineront plus le reste du monde qui sera donc libéré de ces dirigeants politiques.

Ce nouveau système monétaire international sera basé sur le système de paiements interbancaires transfrontaliers développé par les autorités chinoises (le Cross-Border Inter-Bank Payments System, CIPS) qui devrait être étendu au reste de ce nouveau monde libre.

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Un petit rappel historique s’impose avant d’aborder ces problèmes de paiements internationaux…

Les dirigeants politiques et financiers de la plupart des pays ont imaginé et créé en juillet 1944 à Bretton Woods un système monétaire international qui a (bien) fonctionné jusqu’à nos jours.

Il était basé sur un système de banques centrales qui géraient les réserves en devises de leur nation respective et sur lesquelles reposaient le bon fonctionnement des flux financiers transfrontaliers.

Pour comprendre ces problèmes monétaires et bancaires, il faut prendre en considération très précisément les opérations réellement mises en œuvre lors de transactions internationales…

Ainsi par exemple, lorsqu’une entreprise russe voulait vendre du pétrole brut à une entreprise chinoise, la banque chinoise de l’importateur chinois devait avoir des dollars (USD) pour pouvoir payer la banque russe de l’exportateur russe car les contrats de ventes portant sur les hydrocarbures étaient toujours libellés en USD dans le monde.

Les banques chinoises pouvaient facilement et à moindre coût se procurer des dollars auprès de la banque centrale chinoise qui dispose de plus de 3 000 milliards de dollars (USD) de réserves provenant des exportations de produits made in China aux États-Unis.

Ce système fonctionnait depuis 1944, du moins tant que les banques centrales (autres que la Fed) avaient des dollars en réserve.

Ces dollars détenus en dehors du territoire des États-Unis constituent ce qu’on appelle les Eurodollars dont la masse s’est considérablement développée au fil du temps au point de poser des problèmes qui sont actuellement mal résolus.

Ce système monétaire de Bretton Woods permettait aux Américains (c’est-à-dire aux autorités des États-Unis) de contrôler (presque) tous les paiements transfrontaliers dans le monde entier.

Il reposait sur la confiance dans le dollar (USD) et dans ces autorités américaines, ce qui signifie que, à partir du moment où cette confiance a disparu, tout ce système monétaire s’écroule et c’est ce qui s’est produit à partir de ce weekend des 26-27 février…

En effet, les dirigeants politiques actuellement au pouvoir aux États-Unis et leurs affidés ont considéré qu’ils avaient très bien réussi globalement leurs manipulations planétaires diaboliques avec cette histoire de coronavirus, et, confiants en eux, ils ont eu le plus grand tort de se précipiter imprudemment lors de ce weekend des 26 et 27 février pour prendre des mesures qu’ils considéraient comme létales pour la Russie, à savoir le vol de ses réserves de devises et le blocage de (presque) tous les paiements transfrontaliers concernant la Russie.

Cependant, ces décisions ont des conséquences que ces dirigeants politiques (actuellement au pouvoir aux États-Unis et leurs affidés) n’avaient pas anticipé : tous les dirigeants de tous les autres pays du monde ont perdu confiance dans le dollar et dans les États-Unis !

Les premiers concernés sont les dirigeants de la Chine qui craignent maintenant de ne plus pouvoir avoir accès à leurs réserves qui se montent à… 3 000 milliards de dollars dont un tiers est constitué de bons du Trésor des États-Unis, d’autant plus que leurs relations avec leurs homologues américains deviennent tendues dans la mesure où ils ne les soutiennent pas d’une façon inconditionnelle dans leur condamnation de la Russie dans l’affaire ukrainienne.

En réalité, les dirigeants (communistes !) de la Chine ont très bien anticipé depuis le début des années 2000 une telle situation car ils ont très bien compris qu’en accumulant des dollars (USD), ils devenaient dépendants des volontés des dirigeants politiques au pouvoir aux États-Unis qui pouvaient bloquer un jour tous les paiements en dollars concernant la Chine.

La banque centrale chinoise a donc constitué une entité destinée à assurer le bon fonctionnement de toutes les opérations concernant le traitement des transactions transfrontalières en renminbis : le CIPS.

Cette structure très performante peut être répliquée dans d’autres pays pour effectuer ces transactions transfrontalières dans leur propre monnaie, ce qui n’a pas encore été effectué.

L’Inde est le premier (grand) pays à mettre en place un dispositif qui s’apparente au CIPS mais pour l’instant il est limité aux relations entre les banques indiennes et les banques russes pour certains produits : des banques de ces deux pays doivent échanger dans un avenir proche leurs devises à une parité à définir, des banques indiennes recevant des roubles pour que des importateurs indiens puissent acheter des hydrocarbures et des engrais, et inversement pour des exportations indiennes en Russie à définir.

Le deuxième pays qui est en train de mettre en place un marché important (d’hydrocarbures) ne passant pas par le dollar est l’Arabie Saoudite qui propose à la Chine de facturer ses exportations directement en renminbis utilisés par la suite par les banques saoudiennes pour acheter des biens made in China.

Dans ce dernier cas, ce système monétaire embryonnaire est limité à un seul marché entre ces deux pays mais ce sont deux grands pays exportateurs (et importateurs). A terme, ce système est voué à être développé comme le CIPS chinois à partir d’une base saoudienne qui a pour vocation à essaimer dans les autres pays musulmans producteurs d’hydrocarbures et dans le monde entier sans passer par le dollar.

Le CIPS chinois est un système très performant puisqu’il intègre un grand nombre de banques dans le monde (1 190 actuellement) et qu’il est conçu pour délivrer toutes les parités monétaires sans passer par l’intermédiaire du dollar ni de l’euro qui ne seront plus de ce fait les monnaies de référence dans le commerce international.

Les autorités américaines ne pourront plus imposer leur loi à toutes les transactions effectuées dans le monde en dollars (USD).

C’est donc l’Amérique qui est finalement la grande perdante de l’après Bretton Woods, et tous ses affidés qui constituent un ensemble de moins d’un milliard d’habitants.

Le reste de ce nouveau monde libre de cette coalition est largement majoritaire et gagnant.

Ceux que l’on appelle les mondialistes, c’est-à-dire les multimilliardaires et les dirigeants des grandes banques et de quelques grandes multinationales comme Pfizer ont perdu cette bataille mais la guerre continue contre eux et contre… nous.

Ils ont fait l’erreur d’aller trop vite avec cette histoire de coronavirus et cette histoire d’Ukraine.

Ils ont oublié que le socialisme fabien repose, non pas sur une révolution, mais sur une évolution très lente… depuis 1884 !

Ainsi, ce socialisme fabien donne de très bons résultats (dans l’optique de ses partisans !) en Amérique du Nord et en Europe comme le montre le fait que le socialisme (adapté au XXI° siècle) y a fait de très grands progrès surtout depuis la chute du communisme.

Ces erreurs feront peut-être réagir positivement un grand nombre de personnes…

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Cliquer ici pour voir un article rapportant la réaction des autorités indiennes sur ces problèmes.

Cliquer ici pour voir un article rapportant la réaction des autorités saoudiennes.

Cliquer ici pour voir un article rapportant la réaction des autorités du Bengladesh.

Cliquer ici pour voir mon article précédent sur ces problèmes.

Et je remercie une fois de plus ma lectrice qui m’a encore fourni des informations utiles pour cet article.

© Chevallier.biz

6 réflexions sur “27 février 2022 : nouveau système monétaire international, nouveau monde libre”

  1. Avec le tsunami bancaire qui s’annonce, c’est l’Europe la grande perdante, pas l’Amérique !
    Tous les comptes vont être rasés et les Européens les plus riches n’auront pas plus de 100.000 euros sur leur
    compte.

    C’est pour ça que les US poussent les Européens à la confrontation avec la Russie car ils connaissent les
    conséquences qui seront, évidemment à leur avantage. C’est une guerre contre l’Europe.
    Et en attaquant le point faible de la zone Euro, ses banques, les US s’attaquent également au reste du Monde ( faudrait analyser les répercussions d’un défaut de paiement Russe, sur les banques européennes ).

    Et à ce moment-là, on observera l’éclatement du Ponzi chinois face à ce tsunami ? Les banques
    chinoises y résisteront ou feront elles faillite ?

    Ce qui est certain, les défauts de paiement vont s’enchaîner en cascade à travers le Monde.
    « C’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus. »

    Les Américains, eux, on un système bancaire sain d’après vos analyses.
    Qu’on le veuille ou non, le Dollar est, et restera, leur monnaie et notre problème. FLY TO QUALITY.

  2. Si l’on va vers un system CIPS, les rendements des bons des pays n’auront plus le même intérêt financier, car les banques centrales des pays ( ou zones ) n’auront plus le même impact sur la finance réelle. Se seront les banques privés et leur réserves qui feront la pluie et le beau temps. Les financiers investiront dans des zones ou les entreprises fleurissent et s’épanouissent et plus dans des endroits où ils sont sur que leurs investissements soit assurés par des hausses d’impôts…( les agences de notation vont devoir changer de mentalité ! )

  3. Louis-Vincent Gave, co-fondateur de Gavekal Research, a mis en garde les investisseurs contre un changement de paradigme dans l’ordre mondial. Plus précisément, Gave dit que les hypothèses qui sous-tendent les actifs financiers doivent être repensées en raison d’une évolution vers un monde multipolaire et loin d’un monde dominé par les États-Unis et le dollar. Son message semble particulièrement pertinent maintenant, compte tenu de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des sanctions dramatiques de l’Occident et des tentatives de la Chine de soutenir la Russie sans compromettre ses liens économiques avec l’Occident. https://www.barrons.com/articles/russia-ukraine-stocks-bonds-europe-51647594003

  4. une pierre de plus à l’édifice, par Sergey Glazyev, conseiller de Poutine de longue date et inspirateur dans Union économique eurasiatique, proposant dès le début 2014 de dédollariser les échanges. Il vient de revenir en faveur malgré la persistance à la tête de la banque centrale russe des « pro-occidentalistes »

    « Challenges and Solutions », qui s’est tenu le 11 mars par vidéoconférence…
    Les États membres de l’UEE (Arménie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizistan, Russie) et la Chine vont élaborer un projet de système monétaire et financier international indépendant basé sur une nouvelle monnaie internationale, qui sera calculée comme un indice des monnaies nationales des pays participants et des prix des matières premières
    http://smoothiex12.blogspot.com/2022/03/this-is-important.html

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