Comme je l’ai déjà écrit, Tidjane Thiam (X, Mines, INSEAD), le nouveau patron de la banque depuis juin 2015, un noir franco-ivoirien trop noir pour la nomenklatura franchouillarde bancaire, est manifestement conscient qu’il faut impérativement restaurer les fondamentaux c’est-à-dire diminuer le multiple d’endettement mais le leverage réel de Crédit Suisse reste plombé à 20,97 (alors qu’il stagnait aux alentours de 25 avant sa nomination) ce qui correspond à un ratio Core Tier 1 réel de 4,77 % qui est encore loin des règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan,
Document 1 :
Crédit Suisse | 2015 Q3 | 2015 Q4 | 2016 Q1 | 2016 Q2 | 2016 Q3 |
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1 Assets | 858,42 | 820,805 | 813,898 | 821,164 | 806,711 |
2 Equity | 44,757 | 44,382 | 44,997 | 44,962 | 44,276 |
3 Deductions | - | -0,439 | 3,107 | 3,053 | 2,838 |
4 Goodwill | 8,526 | 4,808 | 4,688 | 4,745 | 4,725 |
5 Tangible eq | 36,231 | 40,013 | 37,202 | 37,164 | 36,713 |
6 Liabilities | 822,189 | 780,792 | 776,696 | 784 | 769,998 |
7 Leverage (µ) | 22,69 | 19,51 | 20,88 | 21,1 | 20,97 |
8 Core Tier 1 (%) | 4,41 | 5,12 | 4,79 | 4,74 | 4,77 |
Sommes en milliards de francs… suisses.
Un rappel : le véritable leverage est obtenu en diminuant le montant des capitaux propres (sans les minoritaires) des écarts d’acquisition, c’est-à-dire en évaluant ces capitaux propres à leur juste valeur de marché, dite des capitaux propres dits tangibles, sans pondérer les actifs rapporté au reste du bilan qui est constitué par définition de dettes, selon les préconisations de la BRI (et de la directive européenne CRD IV) et de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC).
Document 2 :
Il faudrait encore augmenter les capitaux propres de 36,6 milliards de francs helvètes ou diminuer le total des dettes de plus de… 300 milliards (en cédant autant d’actifs) pour que Crédit Suisse respecte les règles prudentielles édictées par ce bon vieux Greenspan, à savoir un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %.
Les petits Suisses devraient être inquiets car leurs deux big banks too big to fail présentant des risques systémiques ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement.
Document 3 :
La capitalisation boursière de Crédit Suisse de 25,4 milliards de francs est donc logiquement nettement inférieure au montant de ses capitaux propres tangibles.
Le cours qui est de l’ordre de 12 francs (alors qu’il est monté à 89 francs en avril 2007) n’est soutenu que grâce à un taux de distribution anormalement élevé pour une banque de 5,76 %, ce qui permet de ne pas plonger davantage et même de survivre en sauvant trompeusement les apparences.
Document 4 :
Pour l’instant, tout va relativement bien.
Crédit Suisse fait partie des 30 plus grandes banques mondiales présentant un risque systémique, les G-SIBs (Global Systemically Important Banks) précédemment connues en tant que SIFIs (Systemically Important Financial Institutions) du Basel Committee on Banking Supervision (BCBS).
Cliquer ici pour lire des informations financières dans le dernier rapport financier de Crédit Suisse.
je relis votre édito sur: »les banques pour les nuls »; vous disiez en commentaire: »A l’origine, les banquiers engageaient leur propre argent, cf. les bk Martin-Maurel, Bami Inchauspé et Pouyanne ».
On connait le devenir de la première mais que pouvez vous dire des deux autres.Dans la mesure où elles respecteraient encore les grands principes que vous prônez, pourquoi ne pas les promotionner davantage aux dépends de ces gos banks?
Depuis que les bk Bami Inchauspé et Pouyanne ne publient plus leurs résultats-bilans, il n’est plus possible de les recommander car on ne sait plus rien de leur solvabilité !
merci