BPCE 2° trimestre 2018

Le dernier bilan publié par BPCE donne l’illusion que tout va bien car les actifs et les capitaux propres augmentent par rapport à fin 2017,

Document 1 :

Comme il ne faut jamais faire confiance a priori à des banksters, il est indispensable de prendre en considération le montant réel des capitaux propres, ce que toute banque doit publier depuis quelques années, appelé improprement ici… Fonds propres Common Equity Tire 1 !

Document 2 :

Cependant, un autre tableau fait apparaitre des capitaux propres à un montant inférieur au précédent, données corrigées par le superviseur !

Document 3 :

Il est alors possible de calculer le véritable multiple d’endettement, le leverage réel qui était de… 20,45 et son inverse le véritable ratio Core Tier 1 qui était de… 4,89 % en cette fin de dernier trimestre,

Document 4 :

BPCE2017 Q22017 Q32017 Q42018 Q2
1 Assets1 238,251 241,701 259,851 287,01
2 Equity63,04163,85664,02964,11
3 Deductions1,6491,4190,995-0,24
4 Goodwill4,3924,3374,0344,35
5 Tangible eq5758,15960
6 Liabilities1 181,251 183,601 200,851 227,01
7 Leverage (µ)20,7220,3720,3520,45
8 Core Tier 1 (%)4,834,914,914,89

Sommes en milliards d’euros.

Cependant, ces chiffres ainsi retraités ne donnent toujours pas une image fidèle de la réalité car il faut tenir compte des créances dites douteuses qui sont en fait en grande partie des pertes potentielles, appelées aussi Prêts dits non-performants (NPL, Non-Performing Loans) qui se montaient en brut à… 22,8 milliards d’euros fin 2017 avec des provisions de 10,1 milliards, donc une perte potentielle nette de 12,7 milliards !

Document 5 :

En admettant que ces chiffres correspondent à la réalité, ce qui sera possible de confirmer ou d’infirmer ultérieurement, les pertes potentielles (c’est à dire les Prêts dits non-performants) sont donc de 12,7 milliards d’euros en net, qui doivent être inscrites en diminution des capitaux propres ainsi évalués à leur juste valeur, soit 47,3 milliards, pour donner une image fidèle de la réalité (en colonne notée 2018 efv),

Document 6 :

BPCE2018 Q2 efv2018 Q2 n
1 Assets1 287,01520,3
2 Equity64,1164,11
3 Deductions12,4612,46
4 Goodwill4,354,35
5 Tangible eq47,347,3
6 Liabilities1 239,71473
7 Leverage (µ)26,2110
8 Core Tier 1 (%)3,8210

En conséquence, le véritable leverage de BPCE devrait être de 26,21 en appliquant le principe de fair value pour ces prêts dits non-performants (cf. colonne notée 2017 efv).

Normalement, c’est-à-dire en appliquant le principe de fair value pour ces prêts dits non-performants et la règle prudentielle d’endettement préconisée par ce bon vieux Greenspan, à savoir un leverage de 10 maximum, pour des capitaux propres tangibles de 47,3 milliard d’euros, BPCE devrait avoir au maximum 10 fois plus de dettes, soit un total des actifs de… 520,300 milliards (comme indiqué dans la colonne notée 2017 n).

767 milliards d’euros se trouvent donc en trop dans les actifs de BPCE !

BPCE est un bon exemple d’usine à gaz typiquement française car cette banque est en fait la principale entité du Groupe BCE qui intègre aussi les banksters de Natixis dont le surendettement dépasse l’imaginable, cf. mon analyse précédente.

En retraitant les données publiées par le Groupe BCE pour donner une image fidèle de la réalité, le véritable leverage est donc de 29,94 ! (colonne notée en efv),

Document 7 :

2018 Q2BPCE+Natixis efvBPCE+Natixis n
1 Assets1 807,11642,4
2 Equity83,3183,31
3 Deductions16,8616,86
4 Goodwill8,058,05
5 Tangible eq58,458,4
6 Liabilities1 748,71584
7 Leverage (µ)29,9410
8 Core Tier 1 (%)3,3410

Ainsi, en appliquant la règle prudentielle préconisée par ce bon vieux Greenspan, le groupe BPCE devrait avoir au maximum 10 fois plus de dettes, soit un total des actifs de… 1 807 milliards d’euros (colonne notée en n).

Ce sont donc 1 165 milliards d’euros d’actifs qui circulent en trop à cause de ces banksters ! (colonne notée en n).

Comme je l’ai déjà écrit, finalement, le surendettement du Groupe BPCE est plus important que celui du Groupe Crédit Agricole mais plus faible que celui des mécanos de la Générale, de BNP-Paribas et des grandes banques italiennes qui font si peur aux Marioles de la BCE et il alimente lui aussi une création monétaire gigantesque.
Il s’agit bien là d’un problème de grande ampleur comme l’ont fort justement bien écrit les Marioles de la BCE qui reconnaissent que dans les pays anglo-saxons (Etats-Unis et Royaume-Uni) les banques ont des prêts non-performants quasiment négligeables.
Ainsi s’explique la situation potentiellement catastrophique de la zone euro dans laquelle s’est produite une hypertrophie létale à terme de la masse monétaire.
Un tsunami bancaire peut se produire à tout moment
.

Des banques en faillite qui tombent comme des dominos et de la création monétaire : c’est ce qui s’est passé en Allemagne de l’entre-deux-guerres, cf. le dernier ouvrage de Pierre Jovanovic Hitler ou la revanche de la planche à billets.

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Cliquer ici pour lire le rapport financier de BPCE d’où sont tirées ces informations.
Cliquer ici pour lire mon article précédent sur le rapport financier de BPCE.

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