Zone euro et monétarisme

La BCE vient de publier les chiffres des agrégats monétaires qui confirment parfaitement, évidemment, ce que j’ai écrit précédemment…

La BCE n’a pas créé un centime d’euro en prêtant plus de 1 000 milliards d’euros à des centaines de banques. Il n’y a pas de création monétaire dans ces LTRO (Long Term Refinancing Operations). Les banques qui en ont bénéficié ne prêtent pas davantage d’argent à leurs clients, contrairement à ce que tous les idiots inutiles répètent partout contre l’évidence des chiffres qu’ils sont incapables de comprendre.

En effet, M3 se monte à 9 814 milliards d’euros contre un maximum historique de 9 850 milliards fin septembre 2011, fluctuant ainsi depuis 6 mois à ce niveau,

Document 1 :

La création monétaire dans la zone euro s’est faite tout le temps, c’est-à-dire pendant une douzaine d’années, mais ailleurs : elle est clairement visible dans l’augmentation de M1 par rapport au PIB,

Document 2 :

Par rapport aux Etats-Unis, M1 devrait aurait dû baisser de 28 % du PIB en 1997 aux alentours de 15 %. Ainsi, ce sont plus de 3 000 milliards d’euros qui sont en excédent dans la zone euro,

Document 3 :

Ces 3 000 milliards d’euros se trouvent indument dans les portefeuilles et dans les comptes courants des euro-zonards de ces cochons de pays du Club Med, dont la France.

C’est typiquement de l’argent non gagné. Une telle situation est irrattrapable. C’est trop tard pour agir. Il est impossible d’y rétablir de l’argent sain, ce qui est le premier pilier des Reaganomics.

Ces 1 000 milliards d’euros prêtés par la BCE à des banques sont 1 000 milliards d’euros qui sont prêtés par des banques à la BCE : il n’y a là pas de création monétaire, pas de nouveaux crédits octroyés, juste de l’argent qui circule via la BCE au lieu de circuler normalement dans le marché interbancaire comme le montre l’évolution de M3-M2 correspondant à la trésorerie des entreprises qui évolue grosso modo dans sa tendance longue normale,

Document 4 :

En fait, M3-M2 dans la zone euro ne représente que 12 à 13 % du PIB, ce qui est nettement inférieur à ce qui était constatable aux Etats-Unis où cet agrégat représentait 27 % du PIB en 2006. En effet, les entreprises américaines ont une trésorerie abondante depuis le milieu des années 90, en particulier grâce au redressement réalisé par les Reaganomics.

Il est quand même étonnant de constater que la plupart des gens, et même des professionnels du monde de la finance, sont incapables de comprendre ces données monétaristes fondamentales qui sont pourtant simples.

Tout est simple, à condition de faire preuve d’un minimum d’intelligence…

Cliquer ici pour lire mon article du mois précédent sur ce sujet.

17 réflexions sur “Zone euro et monétarisme”

  1. Bonjour,
    Auriez vous l’aimabilté de m’expliqer comment les 1000ME de LTRO n’augement pas M3.
    Si je fais 1000 Eur de prets à des banques les sommes e retrouvent sur les comptes des banques commerciales,
    meme si elles le re-déposent le temps de savoir quoi en faire sur leur à la Bce?
    Merci de vos explications détaillées.
    Cordialement

    1. Bienvenu Ber075,
      Récente étudiante dans cette Matière (bien que d’un âge certain !), je me risque à vous répondre sous l’oeil attentif de notre professeur et de nos amis ( qui me corrigeront si je dis une bêtise !… ).
      Sous l’impulsion des €-Etats, la BCE vient de « jouer » un rôle de régulateur fin 2011 et début 2012 en injectant un peu plus de 1000 md d’€ à 1% symbolique et à long terme, pour les banques, parce que les banques ne se prêtent plus entre elles ( plus confiance > cf la Grèce et suite.. ) ; de plus, leur « santé » financière ( le mui ou tiers 1) est au plus mal ( non respect de Bâle III, même pas de Bâle II ! ). Cette injection sert uniquement à ce que les €banques les plus mal en point ne fassent pas faillite ( voir annulation d’une partie de la dette grecque, cds etc.. )
      L’Economie, l’investissement, pour le moment, ce n’est hélas pas leur problème imminent ( si je puis le dire ainsi ), parce qu’elles n’en ont plus les moyens.
      JP Chevallier vient de démontrer, au vu du bilan de la Bce + bilan des agrégats monétaires, que le « pompier » ( la Bce ) est en train de brûler lui même. Bon, maintenant on a les Marioles, mais avant il y avait JC dit le Tricheur !.
      Bien sur, il ne faut pas se focaliser uniquement sur l’€-zone, car cette dernière n’est pas seule sur la Planète Bleue !.
      En haut, à gauche de votre écran, il y a  » rubriques » et « archives ». Et puis en bas des études quotidiennes de PJ, il y a « cliquez ici » pour voir .. .
      Je sais, ce n’est pas facile quand on monte dans ce train en cours de route. Mais une fois à bord, c’est génial, on ne demande qu’à découvrir et apprendre, et à « faire soi-même » ( mode d’emploi fourni à chaque étude, relayé sympathiquement par les copinautes ). C’est tellement mieux que de se nourrir, aveugle !, de bouillies prédigérées par d’autres !.
      Bien cordialement.

      1. @ Bert 075. J’ai oublié une précision très importante : les un peu plus de 1000 md d’€, ce n’est pas de l’argent créé ; c’est en somme une redistribution de la « collecte-sauvegarde ».
        Puis-je dire que cette collecte se transforme en fait en une « mutualisation » de tous les fonds disponibles avec intérêt de 1 % symbolique, à la redistribution « équitable » selon les besoins en fonds de chaque €-banque pour qu’elles puissent honorer les transactions mondiales de leurs clients ? ( voir aussi les études de JPC sur les prêts US dollars de la Fed vers la Bce, à cause de la pénurie de cette monnaie dans les €-banques ).

        JPC a soulevé un lièvre fortement antipathique, le temps et les chiffres lui donnent raison, concernant le bilan de la Bce et le bilan des agrégats : 3000 md qui ne correspondent à aucune Production !. Celà interpelle très fortement !!!!!.

  2. minimum d’intelligence ? J’ai pu lire ceci qui présume un peu beaucoup de l’évolution qui se serait faite : « Autrefois la subordination des individus à leur culture était un mal social nécessaire. Elle était condition d’unité nationale et, dès lors, de survie des nations. Bref, c’était une loi sociologique implacable, inhérente au régime de la thésaurisation intellectuelle, qui impliquait le règne d’idées toujours discutables et généralement fausses. Pour obtenir l’unité culturelle indispensable à la survie des nations (…..) il fallait bien que les hommes fussent contraints de s’adapter aux idées. Le plus sûr et même le seul moyen d’y parvenir était de les mettre hors d’état de les critiquer. Bref, d’en faire des hommes peu intelligents, incapables de se servir correctement de leurs cerveaux. Mais notre régime successoral a évolué. La capitalisation s’est substituée à la thésaurisation, et elle engendre des savoirs qui sont eux-mêmes contraignants. Depuis lors, aucun homme ne peut conserver le pouvoir d’obliger d’autres hommes à s’adapter à ses idées. Le XXe siècle ne peut admettre qu’une contrainte : celle des savoirs, celle des faits. L’autorité intellectuelle est devenue la chose au monde la plus anachronique et la plus hideusement néfaste. » source Franchir le Rubicon, Jacques Dartan pdf libre sur le web

  3. Merci pour les infos, comme toujours.

    La situation est grave mais d’aucuns diront encore que « c’est une bonne nouvelle… »

    Heu, par contre, rien sur les MATIF ?
    Disons que j’aimerais savoir à quel genre de montée des taux on peut s’attendre avec ça.
    Si le coupon des oat à découvert est de 6%… ça va monter à combien quand l’état devra lever des fonds ? 8? 12 ? 15 ?

    1. Merci Alex pour cette info ( dont j’étais déjà rendu sur site ).
      Appel à tous les « copinautes »: relayez le site de Jean-Pierre Chevallier.biz et le site de l’ « Institut des Libertés » nouvellement créé autour de Vous.

      Merci à Tous pour l’échange concernant et suivant l’étude  » les facéties des marioles » ; j’ai ris, nerveusement celà va de soi !, mais çà fait beaucoup de bien finalement d’en rire !.
      Celà montre que l’on n’est pas prêt à avaler la bouillie prédigérée que l’ « On » veut nous faire avaler de force !, que l’on soit pauvre ou riche ! ; l’important dans l’Histoire est d’avoir la faculté de comprendre, puis se regarder avec Honnêteté dans la glace, puis d’être Honnête avec Soi-même, puis Franc dans ses actes envers les Autres. N’est-il pas ?…

      Merci pour la fiction de l’invasion suisse en france : Quel Bonheur !.
      Bien à Vous Tous, bonne soirée.

    2. Oui, j’aime bien : Un Institut des libertés qui nous dit ce « que chaque citoyen devrait connaitre « . Cela fait très Russie soviétique, je trouve.
      Et quand on sait que cet Institut des libertés a incubé à l’Institut Turgot champion de la censure (Jean-Pierre qui y vu un précédent blog brutalement disparaître en sait quelque chose)…

      Quand à faire prendre connaissance aux Français ? Quand on sait que :
      « Pour obtenir l’unité culturelle indispensable à la survie des nations (…..) il fallait bien que les hommes fussent contraints de s’adapter aux idées. Le plus sûr et même le seul moyen d’y parvenir était de les mettre hors d’état de les critiquer. Bref, d’en faire des hommes peu intelligents, incapables de se servir correctement de leurs cerveaux.  »
      Et que les français ont été décervelés notamment par un écrémage de l’intelligence pour la mettre au service étatique, intelligence des élites alors coupée du réel. Et donc aussi bien les moutontribuables que les ponctionnaires sont incapables de savoir, de prendre connaissance.

      1. Merci Josick pour ces infos. Je ne savais pas que Institut Turgot ( que je n’ai guère apprécié pour le peu que j’ai vu ou lu ) avait fait un coup pareil à Mr Chevallier, et celà ne m’étonne pas. Mr Gave en est parti aussi.

  4. Mercredi 28 mars 2012 :

    L’Espagne devrait avoir besoin d’une aide internationale en 2012 (selon la banque Citi).

    L’Espagne aura « probablement » besoin cette année d’un programme d’aide internationale, de type Troïka (Union Européenne, BCE et FMI) comme les programmes dont ont bénéficié la Grèce et le Portugal, a estimé mercredi le chef économiste de la banque Citi, Willem Buiter, dans un rapport.

    « L’Espagne devra probablement entrer dans un programme de type Troïka cette année, comme condition pour obtenir plus de soutien de la BCE à la dette souveraine espagnole et/ou aux banques espagnoles », a-t-il estimé, se montrant très pessimiste sur les perspectives économiques du pays.

    Ainsi, alors que le gouvernement table sur un recul du PIB de – 1,7 % en 2012, Citi table plutôt sur un recul de – 2,7 % .

    « Il est peu probable que le déficit promis à 5,3 % du PIB en 2012 et 3 % en 2013 soit atteint », a jugé M. Buiter, à deux jours de la présentation du budget 2012, qui doit inclure de lourdes coupes budgétaires pour justement réduire le déficit.

    http://www.romandie.com/news/n/DETTEL_Espagne_devrait_avoir_besoin_d_une_aide_internationale_en_2012_Citi_RP_280320121533-11-153118.asp

  5. Socgen et BNPP entendent réduire la taille de leur bilan.

    de 10% pour BNPP.
    c’est vrai qu’avec 1800 milliards de dettes, ils seront beaucoup mieux qu’avec 2000.
    Mais quand on a que 68 milliards ds de fonds propres, 1800 ou 2000 milliards de dettes, c’est presque un détail. On est tout aussi insolvable dans un cas que dans l’autre…

    Mais « c’est plutôt une bonne nouvelle » selon l’analyste de génie Alex Koagne dont vous devinerez plutôt aisément le nom de la banque qui l’emploie.

    le lien vers la dépèche de reuters france :
    http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE82R05220120328?pageNumber=2&virtualBrandChannel=0

  6. @ber075 : Le Bilan de la BCE met juste en lumière les déficits commerciaux accumulés au sein de la zone euro !
    En gros les Espagnols achetaient à credit des Mercedes et les banques allemandes re prêtaient l’argent aux banques espagnoles. Aujourd’hui les banques allemandes ne prêtent plus au banques espagnoles donc elles déposent leur cash à la BCE (au passif) et les banques espagnoles empruntent cet argent à la BCE (a l’actif notamment pendant 3 ans avec le LTRO). Ce sont des prêts/emprunts de monnaie banque centrale, ce n’est pas de la monnaie scripturale qui peut circuler directement dans l’économie donc celà ne se voit pas dans les agrégats monétaires (M1 M2 M3).
    Par contre les banques allemandes ont les moyens, si elles le souhaitent, de créer une quantité phénoménale de monnaie scripturale circulante dans l’économie grâce au multiplicateur de crédit. Encore faut-il qui’il y ait de la demande de crédit solvable….

    1. les banques allemandes ont les moyens, si elles le souhaitent, de créer une quantité phénoménale de monnaie scripturale circulante dans l’économie grâce au multiplicateur de crédit : NON !!!

  7. En parlant de LTRO, je crois que la BCE vient de nouveau de prêter 25 Mds € à 3 mois et surtout elle vient de prêter 2.88 + 6.25 Mds $ à des échéances différents à des banques de l’€URSS…en ce jour 29/03/2012

    Pince

  8. Je comprend votre explication mais j’ai un peu de mal à suivre votre explication.
    D’habitude on dit que ce ne sont PAS les depots qui font les crédits dans le système financier moderne.
    Donc je comprend pas trop comment Mr Chevalier arrive à distinguer sur le bilan de la BCE que les opérations LRTO sont financés par des dépots (en l’occurence allemand d’après votre explication).
    Ensuite je comprend pas très bien commet ca peut etre rentble pour les allemand de preter quasi gratuitement à l’Espagne (pour faire simple) alors qu’auparavant la dette étaient finacés à des taux obligataire de l’ordre de 5%. Si je comprend bine ca serait moins risqué pour les banques Allemandes
    mais ca ne leur rapporterait rien du tout, tandis que ce sont les banques Espagnoles qui s’enrichiraient?
    Si vous avez plus de détails?
    Cordialement

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