Crédit Suisse vient de publier ses comptes pour le 2° trimestre 2012… sans présenter son bilan ! … ce qui n’empêche pas tous les journaleux et bonimenteurs de s’extasier devant l’augmentation de capital annoncée triomphalement…
Il est possible qu’une présentation simplifiée du bilan soit affiché sur le slide 58 mais il est alors précisé : fin 2012 (End 2Q12 actual adjusted for immediate capital measures, in slide 51), ce qui est manifestement une anticipation de l’augmentation de capital à venir !
Dans ces conditions, il s’agit d’une présentation donnant volontairement des informations destinées à tromper les marchés ce qui est condamnable mais ce qui ne sera certainement pas condamné (comme en France)…
Document 1 :
Des informations sur le montant véritable des capitaux propres sont données sur le slide 51,
Document 2 :
Sur ces bases, Crédit Suisse (comme UBS) ne respecte pas les exigences de Bâle III avec un multiple d’endettement réel (mon µ ou leverage) de 29,0 quasiment sans aucun progrès d’une année sur l’autre alors que le maximum autorisé est de 10 soit un ratio Tier 1 réel de 3,5 % contre un minimum de 10 %,
Document 3 :
Crédit Suisse | 2011 Q2 | 2011 Q3 | 2011 Q4 | 2012 Q1 | 2012 Q2 |
---|---|---|---|---|---|
Liabilities | 945,707 | 1 028,00 | 1 015,49 | 966,435 | 1 008,20 |
Equity | 31,216 | 33,519 | 33,674 | 33,585 | 34,8 |
Leverage (µ) | 30,3 | 30,7 | 30,2 | 28,8 | 29 |
Tier 1 (%) | 3,3 | 3,3 | 3,3 | 3,5 | 3,5 |
Les sommes sont en milliards de francs suisses. Les règles de Bâle III sont intégralement prises en compte dans ce tableau, en particulier en ne retenant que les véritables capitaux propres (en excluant les minoritaires).
Avec un leverage de 32, la banque des frères Lehman a fait faillite en septembre 2008. Il en a été de même avec MF Global en 2011. 30 est donc la limite létale.
Les dirigeants de Crédit Suisse annoncent une augmentation de capital de 15,3 milliards de francs qui ne ferait tomber le leverage qu’à 19,8 correspondant à un véritable ratio Tier 1 de 5,0 % alors qu’il faudrait injecter… 60 milliards de véritables capitaux propres pour respecter les règles de Bâle III !
Les petits Suisses sont les meilleurs banquiers du monde, sauf ceux d’UBS et de CS qui leur font courir un risque systémique. Il est difficilement compréhensible qu’ils ne réagissent pas à ce sujet, surtout dans l’atmosphère de guerre financière qui règne.
CS est encore miraculeusement en sursis, pour l’instant. Tout le reste n’est que mauvaise littérature par et pour idiots inutiles voire nuisibles.
Cliquer ici pour lire des informations financières sans le rapport financier de Crédit Suisse.
En même temps, comme ils ont plus de dépôts que d’encours et que la suisse ne craint pas un bank run pour demain ou après-demain… 🙂 CS devrait passer l’été à peu près tranquille en 2012 !
Et toujours ici (depuis 4 ans) cette grande discrétion sur la question du LBOR.
@ Roland : peut-être que l’on sait que les taux sont pipeaux et que Mr Chevallier a d’autres chats à fouetter que d’enfoncer des portes ouvertes et écrire (comme tout le monde) un article sur un sujet moult fois débattu dans la presse « spécialisée »…
Aujourd’hui, en zone €, le marché interbancaire n’existe plus, tout transite par la BCE… les banques obtiennent « facilement » des liquidités, yaka demander à Mario !
Heureusement qu’elles ne font pas faire exploser le taux EURIBOR, manquerait plus qu’elles se plaignent d’emprunter à 1% sur 3 ans !! ^_^