Agences de notation, risques souverains et la France

Les trois grandes agences de notation ont fait perdre à la France son triple A, ce qui n’a provoqué aucun changement important dans les rendements des bons du Trésor français par rapport aux autres bons de référence à 10 ans.

Les rendements des bons du Trésor français à 10 ans ne répondent pas à la logique des marchés comme le montre la courbe polynomiale de tendance d’ordre 4,

Document 1 :

Les grandes agences de notation ne sont d’aucune utilité : leurs informations ne permettent pas d’anticiper l’évolution des risques souverains, ce que peuvent faire, seules, les analyses monétaristes,

Document 2 :

En effet, il était évident, depuis l’automne 2007, que la situation se dégradait en France dans la mesure où les rendements des bons à 10 ans s’écartaient de ceux du Bund, ce que j’ai suivi depuis cette date comme tout bon monétariste

18 réflexions sur “Agences de notation, risques souverains et la France”

  1. Est-ce_un_paradoxe_?

    Si l’on suit votre raisonnement, comme le taux du 10year Notes augmente, et s’écarte de celui du Bund (et du 10-y Switzerland), alors que le cours EUR/USD (et CHF/USD) reste relativement stable, devrait -on en conclure que « la situation se dégrade aux USA » ? J’avais plutôt compris que la situation y était saine d’après vous, et avait plutôt tendance à s’améliorer d’après la plupart des observateurs de l’économie…

    1. Non… Les rendements des Notes augmentent car la situation est bonne aux US (les capitaux sortent de leur refuge qu’est l’obligataire public), alors qu’elle n’est pas bonne en Europe : les capitaux se réfugient sur les bons des Trésors dont les rendements restent bas…

      1. Est-ce_un_paradoxe_?

        D2solé, mais je ne vois toujours pas pourquoi ce (l’écart de taux 10-yr avec le Bund augmente) qui signifie pour la France une chose (« ça se dégrade ») signifierait le contraire aux USA (« la situation est bonne »).

        En tout cas, je ne comprend pas comment un raisonnement sérieux peut prétendre qu’il y a un lien de causalité direct à ce niveau….. Peut-être y a-t-il d’autres paramètres et d’autres causes à prendre en compte, mais alors c’est un tout autre raisonnement qu’il convient de faire.

        1. Mr Chevallier a omis ici de rappeler un fait essentiel : les états US sont endettés oui MAIS US Corporate est hyper majoritaire et bénéficiaire dans tous les secteurs clés et sur tous les marchés qui comptent. Ce qui est le contraire par exemple de la France Grèce Espagne etc. Pour bien gérer ses investissements, il faut dissocier Etats et groupes industriels, bancaires etc. C’est simple.

          1. Concernant les bénéfices des sociétés US:
            Au delà des bénéfices en regardant les tops lines je vois pas bien ce qui est bon.
            Contrairement à vos analyses passés, comme celles sur alcoa (l’ouverture de bal mais pas une valeur prépondérante) le CA a du mal à se maintenir en croissance.
            Alors la question que l’on peut se poser: est ce qu’il est plus important d’avoir un CA qui monte ou des bénéfices qui montent?
            Que penser d’un CA qui baisse et d’un maintien des marges.

            Mon avis: Les entreprises US ont une meilleure capacité d’adaptation aux périodes dites de crise. restructuration plus facile, législation du travail plus souple.
            Toutefois ces méthodes de management et de gestion sont de court terme et la période de crise ne doit pas s’éterniser car dans le cas contraire il ne resterait pas beaucoup de cartouches pour maintenir des ratios corrects.
            Il reste toutefois une balle dans le canon, c’est le rachat d’actions. (déjà utilisé par certains).
            Si on assiste pas à une prise de relais de la consommation, on pourrait assister à un resserrement des marges. Il reste peut être des cadavres dans les placards qui une fois levés permettront encore de maintenir un peu les marges opérationnelles. On arrête des activités, on restructure, tout cela est sain pour l’économie d’une société.
            Toute société qui n’évolue pas voit sa vie se résumer à une belle courbe gaussienne comme on la connaît.
            Mais…..
            Le relais de conso va toutefois être nécessaire. Seules les activités indispensables et/ou novatrices resteront de mise.
            Cyclique quand tu nous tiens 😉
            Si le relais se manifeste ce sera tout gagnant dans le cas contraire on devrait assister à une petite correction de 38.2% 😉

  2. Toujours une question monétaire!Quand est-ce que l’on comprendra que une monnaie saine et stable est la base de tout!Je ne parles pas du système banquaire et des finances publiques pourries de l’eurozone!

  3. Dans l’Union Européenne, seulement 2,7 % de la population est membre d’un autre Etat de l’Union Européenne.

    Lisez cet article du site express.be, daté du 18 juillet 2013 :

    La mobilité professionnelle intra-européenne reste un phénomène marginal.

    De nouvelles données publiées par l’office européen de statistiques Eurostat indiquent qu’en fait, cette migration de main-d’œuvre au sein de l’UE est restée négligeable, et qu’elle peut même être décrite comme un phénomène marginal.

    Ainsi, seulement 2,7% de la population de l’UE sont des citoyens d’autres pays de l’UE.

    Les taux les plus élevés se trouvent dans les petits pays comme le Luxembourg (38% de la population totale), et d’une moindre manière, de Chypre (13%).

    Ces deux pays sont suivis par l’Irlande avec 9% et la Belgique, pour 7%.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/3-17072013-BP/EN/3-17072013-BP-EN.PDF

    Conclusion :

    Depuis la signature du traité de Rome en 1957, la construction européenne n’a pas abouti à la mobilité professionnelle intra-européenne.

    Dans l’Union Européenne, les travailleurs restent dans leur nation d’origine, pour 97,3 % d’entre eux.

    Dans l’Union Européenne, il y a seulement 2,7 % de travailleurs nomades.

    1. Fossés culturels entre pays européens, OUI, vous avez raison, MAIS…

      … N’avons-nous pas de tels fossés au sein mêmes des nations européennes ?

      Prenons l’exemple français : quels points de convergence entre l’Alsacien, le marseillais pied noir, le Gwada ou le Martiniquais ou encore le Guyanais (haïtien de souche, ou pas… ça se complique…), le breton, le corse, le polynésien ? …

      Si comme moi vous visitez régulièrement ces territoires et connaissez leurs gens, vous n’êtes pas sans savoir que nombre d’entre eux connaissent mal la langue française et utilisent quotidiennement davantage leurs « patois » locaux, expressions et langues communautaires.

      Moralité : les seules freins et résistances ne sont pas dues à quelque aspect culturel (désolé de décevoir les cassandres ou idéologues nostalgiques des temps jadis), mais uniquement dus aux lenteurs administratives et paperassières. Ironie du sort, certes. @ suivre…

  4. Lundi 22 juillet 2013 : Eurostat publie les chiffres de la dette publique du premier trimestre 2013.

    La Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Irlande, la Belgique, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni, Chypre sont en faillite.

    La dette publique de ces Etats atteint des sommes inimaginables.

    La dette publique de ces Etats est hors de contrôle.

    Les soi-disant « plans de sauvetage » de l’Union Européenne, de la BCE et du FMI sont un échec total.

    En Europe, plus personne ne contrôle quoi que ce soit.

    La question est donc :

    « QUAND vont avoir lieu ces défauts de paiement ? »

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 305,291 milliards d’euros, soit 160,5 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2034,763 milliards d’euros, soit 130,3 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 208,284 milliards d’euros, soit 127,2 % du PIB.

    4- Irlande : dette publique de 204,054 milliards d’euros, soit 125,1 % du PIB.

    5- Belgique : dette publique de 394,220 milliards d’euros, soit 104,5 % du PIB.

    6- France : dette publique de 1870,294 milliards d’euros, soit 91,9 % du PIB.

    7- Espagne : dette publique de 922,828 milliards d’euros, soit 88,2 % du PIB.

    8- Royaume-Uni : dette publique de 1385,701 milliards de livres sterling, soit 88,2 % du PIB.

    9- Chypre : dette publique de 15,342 milliards d’euros, soit 86,9 % du PIB.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-22072013-AP/FR/2-22072013-AP-FR.PDF

  5. Le Royaume Uni a sa propre monnaie, alors il remboursera peut etre en monnaie de singe, mais il remboursera. Sans compter que ses perspectives economiques sont plutot en train de tourner dans le bon sens.

  6. Merci pour ce très bon article. Je suis d’accord avec ceux qui montre du doigt la non mobilité des travailleurs en Europe, qui est pourtant un prérequis pour créer une zone monétaire optimale.

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