Non seulement les Euro-zonards se sont détruits eux-mêmes en adoptant cette monnaie unique contre nature (le choc ne s’est pas encore produit dans le mur mais il est proche et inéluctable), mais encore ils sont en train d’exporter leur crise dans le monde entier par l’intermédiaire du comportement des Américains…
En effet, depuis le début du mois de juin, les Américains augmentent leur épargne (de précaution) car ils craignent que leur situation se dégrade à cause de la crise qui est sur le point d’apparaitre avec l’éclatement et la chute du PIB dans la zone euro.
Leur épargne a atteint le 4 juillet un montant record de 7 256 milliards de dollars (M2-M1),
Graphique 1 :
Cette augmentation de l’épargne signifie aussi que les Américains diminuent leurs dépenses, ce qui correspond à une baisse relative de la demande, donc de l’offre, c’est-à-dire de la croissance du PIB réel.
Plus grave, elle augmente de 5,8 % d’une année sur l’autre,
Graphique 2 :
Comme la croissance du PIB réel est inversement proportionnelle à la variation de la masse monétaire libre, donc d’une certaine façon de M2-M1 d’une année sur l’autre, la croissance en juin a considérablement faibli, ce qui ne s’est pas encore traduit par une baisse sensible au niveau du PIB trimestriel, mais elle sera importante à partir de ce 3° trimestre 2011 car cette baisse sera alors pleine et entière sur ce trimestre,
Graphique 3 :
Comme les économies dans le monde sont largement ouvertes, la chute du PIB dans la zone euro se répercutera par une baisse de la croissance aux Etats-Unis et dans le reste du monde.
Je retiens maintenant une augmentation du PIB de 2,3 % d’une année sur l’autre (sans changement à cause des arrondis), soit de 1,5 % seulement d’un trimestre à l’autre en taux annualisé.
Une fois encore, il est intéressant de remarquer que la QE2 n’a pas pour conséquence de faire marcher la fameuse planche à billets dont tous les idiots les plus inutiles parlent abondamment : les Américains n’augmentent que le montant du solde positif de leurs comptes courants (TCD)…
Graphique 4 :
… dont le total a dépassé pour la première fois les 1 000 milliards de dollars,
Graphique 5 :
Il s’agit certainement de la conséquence du relèvement des frais bancaires sur les comptes présentant un solde débiteur.
Le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, a bien prévenu jeudi 14 juillet les sénateurs (et les investisseurs) que cette crise qui va faire éclater la zone euro aura des conséquences négatives pour les Américains sans affecter toutefois les big banks too big to fail qui ne sont pas engagées sur les pays les plus vulnérables de la zone euro.
Ces données et graphiques prennent en considération les derniers chiffres publiés par la Fed jeudi dernier, 14 juillet au soir. Ils confirment mon analyse de la semaine précédente.
Le point d’interrogation débouche maintenant sur une certitude : l’euro crise va avoir des conséquences importantes aux Etats-Unis et partout dans le monde.
Cliquer ici pour lire mon article de la semaine précédente sur ce sujet.
Dimanche 17 juillet 2011 :
Le chef de la Bundesbank opposé aux euro-obligations pour aider Athènes.
Le chef de la banque centrale allemande a fustigé dimanche dans la presse l’idée d’émettre des euro-obligations garanties par les Etats de la zone euro afin d’aider la Grèce, et douté de l’efficacité d’un allègement de la dette grecque dans le contexte actuel.
« Il n’y a rien de mieux pour détruire rapidement et durablement une solide politique budgétaire qu’une garantie commune des dettes des Etats », fustige Jens Weidmann dans un entretien au journal allemand Bild am Sonntag.
« C’est exactement ce que certains politiques et économistes proposent, avec les euro-obligations, pour résoudre les problèmes de la Grèce », précise-t-il.
M. Weidmann estime qu’avec cette option « les contribuables européens, en particulier allemands, auront à assumer la totalité de la dette grecque », et qu' »il s’agirait d’un pas important vers une union des transferts, que l’Allemagne a jusqu’à présent écartée à juste titre ».
Par ailleurs, selon le banquier central, « la Grèce consomme bien plus qu’elle ne produit, les comptes nationaux montrent des déficits importants » et « tant que cette situation perdurera, même un allègement de la dette n’apportera pas de véritable amélioration ».
L’idée de créer des euro-obligations garanties par des Etats mieux notés que la Grèce par les agences d’évaluation financière, et bénéficiant de ce fait de taux d’intérêts plus bas, est avancée par certains pour répondre aux problèmes d’Athènes et à ceux des pays plongés dans une situation économique similaire.
Alors que les Allemands rejettent catégoriquement toute option se traduisant par une augmentation des impôts, les euro-obligations entraîneraient une hausse du loyer de l’argent pour les pays qui la mettraient en place.
Dans un sondage publié par Bild am Sonntag dimanche, 60 % des Allemands disent avoir « peu ou très peu confiance » dans la monnaie européenne, contre 54 % en décembre.
http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=408cad97af5db7a5d81dd7d7413561b7
Je vais revenir sur ces problèmes qui sont très importants…
Ce ne sera pas la goutte d’eau qui aura mis le feu aux poudres !
« Il s’agit certainement de la conséquence du relèvement des frais bancaires sur les comptes présentant un solde débiteur. »
Et si c’était là en quelque sorte comme l’anodine goutte d’eau qui allait faire déborder le vase ?