Agrégats monétaires : les nuls de la BCE !

En économie, tout raisonnement doit s’appuyer sur des chiffres qui doivent donner une image fidèle de la réalité selon l’expression en usage en comptabilité.
Rares sont les exceptions, comme par exemple les concepts difficilement quantifiables élaborés par Schumpeter (la destruction créatrice, les grappes technologiques, etc.).

Le monétarisme est la partie la plus développée, la plus élaborée et la plus importante du capitalisme libéral qui a permis à l’Amérique de renaitre avec Ronald Reagan après les dérives démocrates.
L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics comme l’a fort bien écrit Arthur, Laffer.

Il repose sur l’étude des variations des agrégats monétaires qui sont au centre de l’activité économique ; c’est là le cœur de la centrale nucléaire qui alimente toute nation en énergie.
Confier la gestion d’une centrale nucléaire à des nuls, ça fait un Tchernobyl !

Aux Etats-Unis, tout est simple : en quelques clics de mulot, on obtient les derniers chiffres des agrégats monétaires publiés par la Fed le jeudi soir, arrêtés au lundi 11 jours plus tôt, notre ami Fred de Saint Louis fournissant les séries téléchargeables depuis des décennies.
Il est ainsi possible de pouvoir connaitre et interpréter le comportement global des Américains et la santé de leurs entreprises avec seulement 11 jours de délai.

L’agrégat monétaire M1 est constitué des billets et des soldes créditeurs des comptes à vue des Américains,

Document 1 :

L’agrégat monétaire M2-M1 est constitué des dépôts des Américains dans leurs caisses d’épargne et sur des comptes assimilés,

Document 2 :

Tout est simple et clair.
Seul problème : le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke a eu la mauvaise idée de supprimer la publication des chiffres de la masse monétaire M3 dès sa prise de fonction à la tête de la Fed car il s’agissait là d’une donnée essentielle qui aurait permis à tous les analystes financiers compétents d’analyser la bulle monétaire dans l’agrégat M3-M2 qui se développait et que les autorités allaient ainsi faire éclater froidement en toute quiétude.

Tout business économiste normalement constitué voulant étudier l’évolution des fondamentaux de la zone euro est donc amené logiquement à étudier les séries de ces agrégats monétaires publiées par la BCE mais il obtient alors des résultats atypiques : M3-M2 ne se monte qu’à 665 milliards d’euros (ce qui est anormalement bas) et M1 dépasse 7 000 milliards, soit… 23 300 euros environ en moyenne pour chacun des 300 millions d’Euro-zonards !

Manifestement, quelque chose ne va pas quelque part.

Sachant que la Banque de France et son gouverneur ont la réputation d’être particulièrement nuls dans leur domaine de compétence, déjà jugés nuls (par rapport à mes analyses) par la 17° Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris, j’en ai déduit qu’il devait en être de même au niveau des Marioles de la BCE

Effectivement, les nuls de la BCE incluent dans M1 tous les overnight deposits, traduits maladroitement en français par l’expression de dépôts au jour le jour, c’est-à-dire le montant global des dépôts des banques en fin de journée pour tous les comptes courants de tous leurs clients, particuliers comme entreprises.

C’est là une erreur monumentale et grossière montrant une fois de plus que les nuls de la BCE ne comprennent absolument rien en matière financière, bancaire, économique et monétariste.

En effet, pour déterminer M1, il ne faut comptabiliser que les dépôts au jour le jour (overnight deposits) des comptes courants des seuls particuliers, sans ceux des entreprises, comme le fait la Fed.
Les dépôts au jour le jour des comptes courants des entreprises doivent être enregistrés dans l’agrégat M3-M2
.

Dès lors, toutes les analyses monétaristes effectuées en utilisant les données de la BCE sont fausses !

Cependant, il est possible de reconstituer les agrégats monétaires de la zone euro à partir des données de la BCE en faisant quelques acrobaties (mais réalistes) avec les séries publiées, ce qui présente l’avantage de fournir des chiffres donnant une image la plus fidèle de la réalité compte tenu de ces circonstances.

La solution que je retiens est la suivante : le montant M1 devrait être en réalité approximativement égal à celui publié par la BCE diminué du montant des overnight deposits, ce premier total devant correspondre au montant des billets détenus par les particuliers, multiplié par 2 par analogie avec ce qui est observé aux Etats-Unis, à savoir que les Américains ont globalement à peu près autant de dollars sous forme de billets que sur leurs comptes courants.

Il s’agit là de la moins mauvaise des solutions pour déterminer les montants réels des agrégats monétaires de la zone euro compte tenu de la nullité des gens de la BCE.

Dès lors, tout s’éclaire !
L’évolution de la structure des agrégats monétaires de la zone euro montre des anomalies à partir du moment où les monnaies de la future zone euro ont commencé à converger, c’est-à-dire à partir de la signature du traité de Maastricht (1993), l’émergence d’une bulle monétaire avant son éclatement symbolisé par la faillite de la banque des frères Lehman et enfin une résurgence d’une bulle en M3-M2 depuis le printemps 2014,

Document 3 :

Le montant de M1 est alors réaliste : 2 132 milliards d’euros correspondent à environ 7 000 euros par Euro-zonard en billets et en compte courant, ces malheureux Euro-zonards étant obligés de puiser dans leur épargne pour continuer à vivre plus ou moins normalement, la bulle en M3-M2 correspondant à des dépôts anormaux des big banks too big to fail qui ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement, le tout alimenté par la création monétaire des Marioles de la BCE avec leur Q€.

Par rapport au PIB annuel nominal, les 20 % de M1 sont en concordance avec les 17 % des Américains, les 23 % de M2-M1 avec la faiblesse de l’épargne des malheureux Euro-zonards, et M3-M2 à plus de 60 % avec l’hypertrophie de la masse monétaire liée aux dysfonctionnements bancaires,

Document 4 :

Cette hypertrophie de M3-M2 provient d’une augmentation de l’ordre de 10 % (d’une année sur l’autre) avant les turbulences financières de 2008 et depuis le printemps 2014,

Document 5 :

Il est possible que la forte augmentation de M3-M2 dans les années 80 ait pu provenir de la forte croissance du PIB lorsque les pays européens disposaient encore de monnaies nationales évoluant librement entre elles avant l’adoption de l’euro.

L’adoption de l’euro s’est traduite aussi par une explosion de M1 en début de période, alimentant une hypertrophie de cet agrégat, ce phénomène se poursuivant encore mais dans une moindre mesure,

Document 6 :

L’euro ne bénéficie pas finalement aux malheureux Euro-zonards qui sont obligés de désépargner,

Document 7 :

D’après les derniers chiffres de M3 publiés aux Etats-Unis en février 2006, M3 représentait seulement 75 % du PIB nominal annuel alors que dans la zone euro cette masse monétaire est supérieure à ce PIB, ce qui montre clairement la présence d’une hypertrophie monétaire considérable qui s’y accentue,

Document 8 :

Il serait logique que dans la zone euro M3 représente actuellement 75 % du PIB (10 700 milliards d’euros) comparativement à la situation qui prévaut aux Etats-Unis où l’argent y est redevenu sain, soit un montant de l’ordre de 7 600 milliards,

Document 9 :

Aux Etats-Unis en février 2006, M3-M2 représentait 26 % du PIB nominal annuel alors qu’une création monétaire importante venait déjà de se produire et qu’allait combattre énergiquement B-2.
Compte tenu de la forte rentabilité des entreprises américaines par rapport à leurs homologues européennes, il serait logique que la part de M3-M2 de la zone euro soit actuellement de l’ordre de 25 % du PIB, soit 2 700 milliards d’euros, surtout dans la mesure où la trésorerie des entreprise est loin de s’être considérablement améliorée depuis cette crise.

3 900 milliards d’euros se trouvent donc en trop dans M3-M2 de la zone euro, ce qui correspond là à une création monétaire importante,

Document 10 :

M1 représente 13 % aux Etats-Unis compte tenu des dollars qui se trouvent à l’étranger. En appliquant la même clé de répartition, M1 devrait se monter à 1 400 milliards d’euros faisant apparaitre là aussi une création monétaire importante de l’ordre de 730 milliards.
Ces chiffres sont fort vraisemblables dans la mesure où M1 correspond alors à un peu moins de 5 000 euros par Euro-zonard… dont l’épargne par contre est comparativement très inférieure à celle des Américains : 2 500 milliards d’euros globalement alors qu’elle devrait se monter à 3 500 milliards.

Tout est simple, finalement…

Confier la gestion d’une centrale nucléaire à des nuls, ça fait un Tchernobyl !
Confier la gestion d’une banque centrale à des nuls, ça fait un Tchernobyl monétaire !

Cliquer ici pour lire l’article confirmant la nullité de la Banque de France et de son gouverneur jugés nuls (par rapport à mes analyses) par la 17° Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris.
Cliquer ici pour accéder aux chiffres des agrégats monétaires publiés par la Fed.
Cliquer ici pour accéder aux chiffres des agrégats monétaires publiés par la BCE.

14 réflexions sur “Agrégats monétaires : les nuls de la BCE !”

  1. Merci pour cette interessante analyse basée sur une autre interprétation des sources de données et sur une analogie avec le M1 US.
    « la bulle en M3-M2 correspondant à des dépôts anormaux des big banks too big to fail … » : du coup cet agrégat ne contient-il pas une partie de l epargne et des comptes a vue des particuliers?

    Les agrégats publiés par la bce ne prennent pas en compte ceux des anciennes monnaies des pays arrivés en zone euro tardivement?

    1. L’€ perturbe tout, la création monétaire se produit partout, donc M3-M2 est également impacté indirectement par la création monétaire en M1!
      Les données remontant à 1980 sont rétropédalées par la BCE, admettons…

  2. bonsoir.

    Votre nouvelle présentation des MM semble moins catastrophique que la précédente ? me tromperais je ou bien nous sommes toujours dans une situation létale et irrattrapable ? merci

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