Balance des paiements (novembre) : crise et déficits, suite sans fin…

La Banque de France a publié les chiffres de la balance des paiements de ce dernier mois. Tout le monde devrait en parler car c’est très important…

La balance des transactions courantes qui synthétise le résultat de l’ensemble des activités courantes d’une nation vis-à-vis du reste du monde montre une dégradation étonnamment régulière depuis que la Banque de France publie ces chiffres, c’est-à-dire depuis le début de l’euro-système, quelle que soit la couleur du gouvernement avec un déficit de 1,8 milliard d’euros pour ce dernier mois…

Document 1 :

… soit 232,4 milliards d’euros de déficits cumulés depuis 2005, nouveau record !

Document 2 :

Ces déficits sont causés essentiellement par ceux de la balance commerciale : 4,77 milliards d’euros pour ce dernier mois (5,7 milliards d’après la Douane !) contre des excédents de 17,8 milliards pour l’Allemagne !

Document 3 :

Le déficit est de l’ordre de 60 à 65 milliards d’euros en moyenne sur les 12 derniers mois,

Document 4 :

Depuis juin 2004, le cumul des déficits des biens seuls atteint un nouveau record historique de 460,2 milliards d’euros ! No limit !

Document 5 :

Les déficits de la balance commerciale s’expliquent en grande partie par l’euro fort.
Comme la France n’est plus compétitive vis-à-vis de l’étranger et que la crise s’accentue en France et dans ces autres cochons de pays du Club Med, les entreprises étrangères désinvestissent en France (700 millions d’euros) et les entreprises françaises ont même investi un peu à l’étranger (2,8 milliards)… la tendance du déficit des IDE (Investissements Directs Etrangers) se poursuivant depuis l’adoption de l’euro,

Document 6 :

Les déficits cumulés des Investissements Directs Etrangers sont de l’ordre de 600 milliards d’euros depuis l’adoption de l’euro,

Document 7 :

Au total, ce sont donc plus de 1 000 milliards d’euros de déficits qui se sont accumulés depuis ces dernières années.
Avant, du temps du système de Bretton Woods, tout le monde, de la ménagère au président de la République, savait que les déficits de la balance commerciale allaient entrainer une dévaluation, ce que s’est empressé de faire Pompidou juste après son élection (une dévaluation de 12,5 % le 8 août 1969), ce qui a permis de prolonger la croissance jusqu’à la fin des 30 Glorieuses.
Maintenant, plus, personne ne comprend ces problèmes économiques simples.
C’est avancer les yeux fermés au bord du gouffre
.

Pour terminer joyeusement : notons que les grosses têtes de la Banque de France ont perdu la trace de 8,5 milliards d’euros dans leurs comptes !

Document 8 :

Cliquer ici pour voir la page des données de la Banque de France sur la balance des paiements.

5 réflexions sur “Balance des paiements (novembre) : crise et déficits, suite sans fin…”

    1. Cher Ben, ami internaute, la réponse à votre question – faussement naïve ? – est trop simple pour qu’on ose y penser…

      Avez-vous personnellement déjà été trésorier d’une association ? Gérant ou contrôleur de gestion d’une entreprise ? D’un Syndicat ?

      Si telle est votre expérience, vous connaissez la réponse à votre question : en amont des procédés « techniques », des interprétations ou libertés comptables, des justifications politiques, il est évident que vouloir remettre de l’ordre dans les comptes de façon trop « orthodoxe » mettrait l’ensemble des couches de la société civile … sur la paille !

      Vous souhaitez vraiment déclencher famines et révolutions ?

      Dans ce cas, exigez la transparence absolue sur qui touche quoi, combien, comment…
      Et tout le monde est concerné, de bas en haut et de haut en bas. N’oublions pas par exemple qu’il y a aujourd’hui en France entre 1 à 2 millions de fonctionnaires inoccupés… ça fait cher l’usage des routes, de la justice ou de l’éducation nationâââle (ou ce qu’il en reste). Ne trouvez-vous pas ?.. Payer des millions de gens à produire un service, d’accord ! Mais quand la moitié de ces armées es tinoccupée (ce qui est le cas), alors là oui ça craint et on est contraint (de façon non-idéologiques, mais empirique, technique, comptable, bancaire, monétaire) de produire un écran de fumée pour que le moteur ne calle pas.

      C’est simple !

      La vraie bonne solution serait de réconcilier les petits français avec :
      – l’inégalité : ils sont jaloux du voisin dès le berceau,
      – le travail : ils s’arrangent toujours pour toucher le plus possible à moindre effort,
      – le capital : ils ne savent même pas que le capital est du travail stocké, le leur de travail (quand-même).

      Par toutes ses contradictions idéologiques, lourdeurs fiscales et administratives, la France est une machine à faire fuir :
      – les capitaux… qui sont du travail stocké – rappel – et qui sont indispensables à l’innovation,
      – la matière grise : on emprunte sur les marchés pour finir les fins de mois et payer les services publics qui forment des têtes (parfois) bien faites qui, dès qu’elle ont une vraie bonne opportunité en dehors du poulailler, se barrent à l’étranger.

      Moralité : France, championne du monde de la GA-BE-GIE !

      Bonne chance ! Il va en falloir dans les années qui viennent.

      A n’en pas douter, quand l’argent sera plus difficile à lever sur les (méchants) marchés prêteurs à la France pour ses fins de mois (pour payer fonctionnaires et retraites, fonctionnement de l’Eéééétââât), nous allons assister à une salve de mouvements de foules, grève généralisée, à un concours d’éloquence à la télé et dans les torche-culs pour dénoncer la vilaine financiarisation (dont tout le monde profite), l’ignoble mondialisation (dont ne profite pas … les idiots inutiles);

      🙂

  1. résolution 2014 : ne plus nommer notre pays France mais Zone. Cela est plus approprié vu ce qui s’y passe. Et avec l’eurozone plus cohérent. Donc la Zone et les zonards dans l’eurozone avec l’euro.

    La Zone sera quand même à l’abri malgré tous ces chiffres mauvais grâce aux sup de co notamment. Sans oublier les dirigeants des sup de co ex auditeurs anglo saxons. Les sup de co sont partout : de la présidence des restos du coeur à la direction de clientèle chez Dexia. Les chefs d’agence des banques nous sauveront. Les sociétés d’assurance aussi avec leurs cadors. Et que dire des anciens de la CPR reconverti dans l’enseignement Sup de co. Tout est simple. Tout ce recycle. Tout va bien.

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