BCE : décryptage de la grande cavalerie

J’ai enfin réussi à décrypter et à clarifier cette monumentale arnaque que constitue la politique monétaire menée par la nomenklatura euro-zonarde, basée en grande partie sur une gigantesque cavalerie
Pour cela, il faut combiner les analyses monétaristes, celles des bilans des banques et de la BCE pour comprendre ces (inter)relations et leur signification.

Le point de départ est le non-respect des règles prudentielles d’endettement par les banques au début des années 2000.
Aux Etats-Unis, beaucoup de banques ont accordé des prêts immobiliers à des familles qui allaient être incapables de les rembourser, ce qui s’est manifesté par la suite par la crise dite des sub-prime.
Les autorités américaines (bancaires, monétaires, gouvernementales) ont fait éclater cette bulle monétaire en provoquant des dommages collatéraux considérables : ce fut la Grande Récession.

Les banques de la zone euro, elles non plus, n’ont pas respecté ces règles prudentielles d’endettement mais les autorités n’ont pas fait éclater cette bulle qui a même pris de l’ampleur par la suite.

En effet, la première réaction des Marioles de la BCE a été de prêter sans délai des centaines de milliards d’euros aux banques pour qu’elles puissent survivre au lieu d’en faire tomber certaines pour l’exemple de façon à obliger les autres banksters à respecter ces règles prudentielles d’endettement comme l’ont fait les Américains.

Comme les Marioles de la BCE n’avaient pas de capitaux propres suffisants et comme ils ne bénéficiaient pas de dépôts des banques (comme c’était le cas pour la Fed), ils ont prêté l’argent que… les banques ont déposé immédiatement en retour à la BCE, ce qui constitue une gigantesque cavalerie !

Cette solution avait cependant le gros inconvénient de passer par des prêts, ce qui signifie que ces banques étaient obligées de les rembourser à terme, ce qu’elles n’allaient pas pouvoir faire.

Les Marioles de la BCE ont alors eu une autre idée : racheter aux banques des titres plus ou moins pourris (ou sains selon l’avis que l’on s’en fait !), ce qui leur a permis de récupérer des disponibilités qu’elles ont là encore déposé immédiatement en retour à la BCE, donc en recourant là aussi à une gigantesque cavalerie !
Ce fut la Q€2.

Cette manip en deux temps est clairement visible sur le graphique représentant l’évolution de ces actifs de la BCE,

Document 1 :

En apparence, tout s’est bien passé sous le règne du Mariole car globalement, les banques ont grosso modo redéposé l’argent reçu de la BCE à la BCE mais une grande cavalerie, ça marche pendant un certain temps mais pas tout le temps.

Comme la création monétaire a continué à se développer dans la zone euro du fait que les banques ne respectaient toujours pas les règles prudentielles d’endettement, elles n’ont plus pu globalement redéposer à la BCE au mois de décembre dernier tout l’argent qu’elles en recevaient.
Pour aggraver la situation, les mystérieuses et anonymes administrations publiques qui comblaient habituellement généreusement les trous n’ont plus pu continuer à le faire. Pire : elles ont été obligées de récupérer une partie de leurs prêts pour boucler leurs comptes en fin d’année.

Les Marioles de la BCE ont alors été obligés d’emprunter, officiellement de s’endetter auprès de mystérieux et anonymes non-résidents (des capitaux arabes ou américains ?) à hauteur de… 354,6 milliards d’euros fin décembre pour boucler leur bilan de fin d’année, soit… 185 milliards d’euros supplémentaires en 5 semaines !

Document 2 :

Il apparait clairement sur ce graphique que la situation de la BCE fin décembre était pire que lors du plus fort de la crise qui a suivi la faillite de la banque des frères Lehman, pire que pendant la crise de 2011-2014 !

La BCE a frôlé le dépôt de bilan le 29 décembre 2017, ce qui se serait produit si ces mystérieux et anonymes non-résidents ne lui avaient pas prêté… 68,572 milliards d’euros dans la semaine !

Que se passera-t-il dans l’avenir proche ?
La tendance récente devrait se poursuivre car d’après les Marioles de la BCE eux-mêmes, les banques de la zone ont encore pour près de 1 000 milliards d’euros de prêts dits non performants, c’est-à-dire de créances irrécouvrables, donc de pertes potentielles qui sont susceptibles de les condamner à des faillites en chaine.

Les mystérieux et anonymes non-résidents prêteront-ils encore quelques centaines de milliards d’euros supplémentaires aux Marioles de la BCE, ou seront-ils obligés de les prendre dans les réserves d’or qu’ils se sont accaparées frauduleusement ?
Autre solution enfin : ils pourraient emprunter sur les marchés (la rubrique 4 Certificats de dette émis est à zéro) mais ça ne fait pas sérieux pour une banque centrale.

Autre problème : qui sont les mystérieux et anonymes non-résidents qui ont prêté ces 354,6 milliards d’euros ? A quelles conditions ?
Que demandent-ils en échange de ce sauvetage ?

***

Pour rappel : le graphique 1 correspond à l’évolution des actifs de la BCE en rubriques 5,6 et 7,

Document 3 :

Ces actifs sont financés essentiellement par des billets émis par la fameuse planche, les dépôts en retour des banques et par les mystérieuses et anonymes administrations publiques auxquels il faut ajouter les dettes auprès de mystérieux et anonymes non-résidents (cf. document 2 ci-dessus)…

Document 4 :

… tels qu’ils ressortent des rubriques du passif de la BCE,

Document 5 :

***

Par ailleurs, comme je l’ai précisé précédemment, l’or des Etats membres de la BCE n’appartient pas normalement aux Marioles de la BCE.
Il faudrait donc modifier le bilan en supprimant cette rubrique 1 de l’actif

Document 6 :

ce qui aurait pour conséquence de diminuer le montant des capitaux propres (rubrique 12, Capital et réserves) et de supprimer cette rubrique 11 Comptes de réévaluation qui n’aurait jamais dû exister.

Document 7 :

Le leverage de la BCE en serait affecté considérablement : il se monte en réalité à 47,8 contre 8,7 sur la base des chiffres publiés,

Document 8 :

En excluant l’or du bilan des Marioles, la BCE a même eu des capitaux propres négatifs fin 2004-début 2005 !

Document 9 :

Finalement, j’ai bien peur que les personnes qui lisent mes analyses soient les premières et peut-être les seules à avoir pu suivre l’agonie de l’euro en étant bien informées…

Comment les Marioles de la BCE auront-ils survécu aux agapes de la fin de l’année 2017 ?
Nous le saurons demain après-midi 9 janvier.

12 réflexions sur “BCE : décryptage de la grande cavalerie”

        1. Intégration au Système européen de Banques centrales (loi du 12 mai 1998) :
          L’indépendance des banques centrales joue un rôle primordial dans la réussite de l’Union économique et monétaire. Elle est une condition juridique inscrite dans le traité de Maastricht. La loi modifiant le statut de la Banque de France, adoptée par les Assemblées parlementaires le 12 mai 1998, renforce son indépendance déjà assurée par la loi du 4 août 1993. Le nouveau texte adapte le statut de la Banque pour tenir compte de son intégration dans le Système européen de banques centrales.

  1. Eh oui c’est toujours au 31/12 que les choses se voient.
    Révoltons nous contre l’or accaparè.
    Ce qu’on se marre avec vous. Avant de pleurer.

  2. Bonsoir Mr Chevallier , quelle clarté dans vos explications sur cette nébuleuse et colossale escroquerie!
    Quand je pense que le quidam « vulgus pecum » n’a pas le droit de dépasser de quelques euros un malheureux écart dans ses comptes au risque de se voir interdit bancaire et « tué » économiquement parlant !
    Quelle dérive et qui sont CEUX QUI SONT « au courant »? Que fait la Police AMF en France ? Et ces Parangons de vertus politiques qui à leurs dires ont du mal à finir leur fin de mois malgré quelques dizaines de milliers d’euros d’émoluments? Et le Président de la Banque de FRANCE? du TRESOR? Et tous ces Haut Dirigeants et hauts fonctionnaires « GARANTS  » de l’Intégrité de la Gestion de la France? Les hauts Magistrats qui vont se réunir en ce début d’année? Et nos partenaires Européens et Mr SCHAUBLE en Allemagne?
    Que de Monde qui « ne savait pas »! Comme aurait dit il y a longtemps sur les ondes de RTL , un certain ZAPPY MAX  » ca va bouillir ! et nos amis Anglais et Américains ? Qui sont ces dirigeants européens ou non et non élus qui dirigent « de fait » L’union européenne , la BCE ? et si une panne informatique paralysait les opérations bancaires pendant quelques jours? Merci MrChevallier de votre courage et de votre esprit honnête , vous qui avez été honni et voué aux Gémonies en sont temps ET A TORT ! la suite au prochain épisode

  3. @dragon 8, et tous les autres participants de ce blog,
    Je vous invite à lire le livre « Les Racines Nazies de l’Union Européenne de Bruxelles » écrit en 2011 et documenté par quatre journalistes dont un déporté à Auschwitz, que l’on trouve sur internet. Ce livre démontre avec toujours des preuves vérifiables le long travail de Walter Hallstein, premier président avec deux mandats de la Commission Européenne, ancien juriste allemand ayant passé un an aux USA après la guerre comme « prisonnier », professeur de droit à l’Université de Rostock sous les nazis, grand ami d’Adenauer et non inquiété à la fin de la guerre. C’est lui qui a préparé les « statuts » de l’Organisation Européenne » en faisant un copier-coller de ce qu’il connaissait bien dans les années 1930. C’est lui qui a été le négociateur pour l’Allemagne dès le début du Marché Commun et en face de lui, il n’avait que des « généralistes » comme Antoine Pinay pour la France. Lui seul était calé en droit, ce qui peut signifier que les cinq autres se soient fait rouler. En Allemagne, il est considéré comme un des pères fondateurs de l’Europe, comme nous en France Jean Monnet et Schumann. Le premier, on le sait aujourd’hui n’était qu’un courtier français établi aux USA et travaillant pour les multinationales américaines, et limite d’être un escroc, et le second un ancien député (de gauche) ayant voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940.
    L’espoir des auteurs de ce bouquin était que la Grande Bretagne quitte ce foutoir, car ils estimaient que c’était la seule nation à comprendre et éventuellement refuser cette dictature qui s’annonce. C’est chose quasi faite. Nous les français, on comprendra peut-être dans cinquante ans…

  4. Bonsoir,

    Que pensez de l’accord dit Bâle III et notamment le plancher de fonds propres instauré ? De toute évidence, on est trés loin des ambitions annoncées au départ…

  5. Qu’est ce qui empeche la BCE de racheter les créances douteuses des banques et de les faire disparaitre?Il me semble que la FED a déja été auditionnée par des sénateurs US sur de gigantesques sommes qui avaient disparu de son bilan.Si les dirigeants de la BCE sont des banksters,il ne faut pas accorder trop d’importance a la publication de leurs bilans.Et en ultime recours reste la cavalerie internationale du style:les anglais rachètent la dette des US qui rachètent la dette des anglais.

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