BNP-Paribas 1° trimestre 2014

Les banksters de BNP-Paribas ont publié leur bilan pour ce dernier trimestre mais ils ne le présentent pas correctement, c’est-à-dire pas comme devraient le faire les banques normalement constituées…

En effet, pour déterminer les véritables capitaux propres dits tangibles excluant les minoritaires (Tangible shareholders equity), il faut aller pêcher le montant du Total part du groupe au passif puis retrancher les écarts d’acquisition (goodwill) inscrits à l’actif et surtout retrancher les Titres Super-subordonnés à Durée Indéterminée (TSSDI) qui se montaient à 6,614 milliard d’euros fin 2013… qui ne sont mentionnés que dans les états financiers semestriels (aucune information n’est publiée à ce sujet dans les comptes de ce 1° trimestre !), cf. mes articles à ce sujet, car les dirigeants de nos Gos banques ont réussi à faire adopter en France cette règle qui n’est bien entendu pas appliquée ailleurs (qu’en France),

Document 1 :

Cependant, ces chiffres ne donneraient toujours pas une image fidèle de la réalité. En effet, le communiqué de presse précise page 2 que le ratio de levier Bâle 3 est de 3,7 % (c’est le ratio Core Tier 1 d’origine), ce qui signifie en réalité que le montant des véritables capitaux propres représente 3,7 % du total des actifs, ce qui correspond à son inverse, le leverage, c’est-à-dire au multiple d’endettement ou levier en français, de 27,0 (le total des dettes représente 27 fois le montant des capitaux propres),

Document 2 :

Par ailleurs, l’Autorité Bancaire Européenne (l’EBA, dans le cadre de son étude sur la solidité des banques de la zone euro), qui ne retient que les véritables capitaux propres, sans les titres dits hybrides (super subordonnés et autres) ni les écarts d’acquisitions officiellement reportés à l’actif ni les autres plantages qui auraient dû être publiés par la BNP dans ses bilans, a diffusé un document évaluant à 68 milliards d’euros le montant des véritables capitaux propres à la fin du 2° trimestre 2013. En conséquence, le véritable leverage se montait à 26,2 correspondant à un ratio Core Tier réel de 3,8 % en concordance avec mes analyses antérieures.

Document 3 :

Sur cette base, les seuls chiffres donnant une image fidèle de la réalité de l’endettement de BNP sont les suivants,

Document 4 :

BNP2013 Q12013 Q22013 Q32013 Q4*2014 Q1**
1 Assets1 907,291 861,341 855,621 800,141 882,76
2 Equity87,52486,13686,64487,59185,519
3 TSSDI7,2417,2297,2296,6146,614
4 Goodwill10,62610,48810,27816,711,7
5 Tangible eq69,65768,41969,13764,27767,205
6 Liabilities1 837,631 792,921 786,481 735,861 815,55
7 Leverage (µ)26,426,225,82727
8 Tier 1 (%)3,83,83,93,73,7

Sommes en milliards d’euros. Les ratios des colonnes * et ** sont calculés sur la base du ratio de levier Bâle 3 publié de 3,7 %, l’ajustement étant fait sur le goodwill.

A la suite des turbulences financières de ces dernières années, ce bon vieux Greenspan a relevé ses exigences à un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %, sans pondérer les actifs, comme le préconisent également la BRI, Axel Weber, la Fed et la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni.

Dans ce cas, il faudrait pour cela augmenter les capitaux propres de… 104 milliards d’euros pour avoir un leverage de 10 ou diminuer le total des dettes de… 1 150 milliards !

Tout est simple… à condition de savoir décrypter correctement des centaines de pages de comptes à dormir debout pour en tirer la substantifique moelle.
Finalement, je remercie les dirigeants de nos Gos banques et ici ceux de BNP qui montrent que j’avais raison et que j’ai toujours raison de calculer les véritables ratios d’endettement.
C’est ce qu’ils font sans oser le dire tellement la réalité leur fait peur et c’est ce qui explique que le marché interbancaire est complètement bloqué dans la zone euro.

C’est drôle, on se demande pourquoi les banksters de BNP-Paribas ne publient pas le montant des Titres de Créances Négociables (TCN) qu’ils mettent en pension pour obtenir… 42 milliards d’euros d’argent frais ! derniers chiffres publiés par la Banque de France, auxquels il faudrait ajouter ceux qui sont prêtés par la BCE qui ne publie aucun chiffre.

Document 5 :

Document 6 :

Heureusement, je suis le seul à faire de telles analyses, mais l’EBA en reprendra certains éléments dans ses études à venir de façon à restaurer un peu de sa crédibilité !

Cliquer ici pour lire le communiqué présentant les résultats (non audités) de BNP d’où sont tirées ces dernières données.
Cliquer ici pour lire les données de la Banque de France sur les Titres de Créances Négociables (TCN).

3 réflexions sur “BNP-Paribas 1° trimestre 2014”

  1. Le peuple français est en train de basculer.

    Malgré la propagande des médias français, le peuple commence à comprendre que la construction européenne n’est pas du tout ce qu’on lui raconte.

    Les sondages de mai 2014 sont très intéressants : l’opinion publique est en train de se retourner.

    Le vent tourne.

    Vendredi 9 mai 2014 :

    SONDAGE. Quatre Français sur cinq n’ont plus confiance en l’Europe.

    A l’occasion de la journée de l’Europe, retrouvez ce vendredi dans vos éditions Nice-Matin, Var-matin et Corse-Matin, un sondage sur la perception qu’ont les Français de l’Union Européenne.

    Les eurosceptiques sont de plus en plus nombreux.

    L’étude, menée par l’institut CSA pour Nice-Matin et BFMTV, montre l’accroissement de la défiance des Français à l’égard de l’Europe.

    A la question : « Diriez-vous que l’appartenance de la France à l’Union Européenne est une bonne ou une mauvaise chose? », 38% des sondés y voient une mauvaise chose (dont 10% une très mauvaise chose). 51% des sondés y voient une bonne chose (dont 9% une très bonne chose).

    Dix ans plus tôt, on comptait seulement 25% d’eurosceptiques.

    Parmi les grandes inquiétudes des sondés : l’augmentation du chômage, la diminution de la protection sociale, l’augmentation du nombre d’immigrés due à l’espace Schengen, ou encore la perte de leur identité nationale ou leur culture.

    Ils sont 47% à préférer un renforcement des pouvoirs de décision des Etats membres, quitte à limiter ceux de l’Union Européenne.

    Une Union Européenne qu’ils jugent, en grande majorité, trop éloignée de leurs préoccupations quotidiennes (78%) et trop occupée « à faire des règlements tatillons sans raison » (72%).

    A l’occasion du 69e anniversaire de la victoire des alliés sur l’Allemagne nazie ce jeudi, François Hollande a lancé un véritable plaidoyer en faveur d’une Union « du progrès ». Dans une tribune publiée par Le Monde, le chef de l’Etat met en garde les Français contre la tentation de sortir de l’Europe, qui selon lui serait synonyme de « sortir de l’Histoire ».

    http://www.nicematin.com/derniere-minute/sondage-quatre-francais-sur-cinq-nont-plus-confiance-en-leurope.1728611.html

    1. Bonjour BA,

      La situation devient terriblement simple. L’Euro c’est l’UE !!

      C’est faux, mais si Hollande le dit, c’est qu’il n’a rien d’autre à dire. Allez, un petit tour de vis, il faut que des têtes explosent…à la BCE ! L’euro c’est mort, le fédéralisme EU c’est mort, la politique EU c’est mort. À part cela tout va bien, il n’y a pas de tsunami, ouf ! et les banques suivent enfin les conseils de Mr Chevallier !

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