BPCE 4° trimestre 2013

BPCE est l’usine à gaz créée par le principal collaborateur de notre histrion ignare qui utilise certains de ses tuyaux pour enduire les analystes (et presque tout le monde) dans l’erreur à l’insu de leur plein gré…

En effet, les comptes trimestriels publiés ne font jamais état de ces fameux TSSDI, Titres Super Subordonnés à Durée Indéterminée que nos banksters ont réussi à faire comptabiliser officiellement en France dans les capitaux propres alors qu’ils sont considérés partout dans le monde comme des dettes car ce sont des capitaux rémunérés sous la forme d’intérêts.

Cette distinction entre capital et dettes est fondamentale, comme le montre clairement la dénomination du passif en anglais : Liabilities & equity, le mot passif n’existant pas en anglais, car les actifs ne peuvent être financés que par des capitaux propres et des dettes.

C’est simple, mais trop simple pour nos banksters franchouillards qui ont trouvé là un terrain d’entente pour camoufler plus ou moins adroitement leurs turpitudes, mais ça ne marche pas pour les rares analystes compétents s’exprimant en français (le pluriel ne se justifie peut-être pas !) et pour les gens de l’EBA, l’Agence Bancaire Européenne qui ont publié les montants des véritables capitaux propres selon les règles appliquées partout dans le monde, sans les titres dits hybrides dont les TSSDI font partie, pour les bilans arrêtés au 30 juin 2013,

Document 1 :

Les chiffres publiés dans les rapports trimestriels de BPCE ne donnent donc pas une image fidèle de la réalité pour tromper les investisseurs et les marchés, ce qui est condamnable mais pas condamné en France (seul celui qui a dénoncé cette tromperie a été sanctionné !).

Seul le document de référence de 2012 fait état des montants des TSSDI dans les capitaux propres fin 2012,

Document 2 :

Dans ces conditions, il est possible de calculer des ratios qui se rapprochent de la réalité pour le 4° trimestre 2012 et pour le 2° trimestre 2013.

Pour le 4° trimestre 2013, les banksters de BPCE ont prudemment pris leurs précautions comme leurs homologues en publiant un ratio de levier Bâle 3 supérieur à 3,6 % !

Document 3 :

… ce qui signifie, en appliquant les règles internationales, que le ratio Core Tier 1 réel, c’est-à-dire le rapport entre les capitaux propres et (sur) le total des dettes (ou du bilan) est de… 3,6 % en pourcentage, ce qui correspond à un leverage (que l’on peut traduire par ratio de levier) de 27,6 qui s’interprète de la façon suivante : le total des dettes représente 27,6 fois le montant des véritables capitaux propres, ce qui correspond à un multiple d’endettement, expression que j’ai adoptée, avec le symbole µ pour simplifier.

Les journaleux de l’Agence Franchouillarde de la Propagande (AFP) qui ne comprennent rien à rien et qui mélangent tout ont expliqué que ce ratio de levier était le bilan rapporté aux fonds propres et qu’il était supérieur aux exigences d’un minimum de 3 % !

Dans ces conditions, il est possible de calculer des ratios et multiples d’endettement qui donnent une image fidèle de la réalité pour les fins de trimestres marqués d’un astérisque,

Document 4 :

BPCE2012 Q4*2013 Q12013 Q2*2013 Q32013 Q4*
1 Assets1 147,521 166,201 161,641 145,771 123,52
2 Equity50,55452,00852,04349,68151,339
TSSDI +…3,532-6,937-7,832
4 Goodwill4,2494,2864,2654,2154,168
5 Tangible eq42,77347,72240,84145,46639,339
6 Liabilities1 104,751 118,471 120,801 100,301 084,18
7 Leverage (µ)25,823,427,424,227,6
8 Tier 1 (%)3,94,33,64,13,6

Sommes en milliards d’euros.

Bien entendu, les ratios et multiples de ce tableau sont calculés à partir des actifs qui ne sont pas pondérés des risques car tout actif est par définition risqué, selon les préconisations de ce bon vieux Greenspan, de la BRI, d’Axel Weber et de la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni, comme cela a été le cas pendant de nombreuses années après les accords de Bâle I.

BPCE est donc dans une mauvaise situation car son multiple d’endettement réel, le leverage, reste à un niveau trop élevé à 27,6 et le ratio Core Tier 1 réel à 3,6 %… alors que pour ce bon vieux Greenspan, ces chiffres devraient être aux alentours de 10 pour respecter les règles prudentielles d’endettement bancaire.

Il faudrait pour cela augmenter les capitaux propres de 63 milliards d’euros.

Document 5 :

Document 6 :

Les dirigeants de BPCE ne parlent pas évidemment des 18,310 milliards d’euros (au 18 février) que la Banque de France leur prête chaque jour en mettant en pension des titres sous la forme de Certificats de dépôt dans le cadre des Titres de Créances Négociables, ni de 1,626 milliard de Bons à Moyen Terme ni des milliards prêtés par la BCE qui ne publie pas ses chiffres.

Pour l’instant, ça marche. Tout va bien : il n’y a pas eu de tsunami mais le marché interbancaire est complètement bloqué dans la zone euro.

Tout est simple, mais c’est un peu compliqué de faire simple avec les banksters franchouillards !
Heureusement que peu de gens lisent ce que j’écris car ça fait peur !

Cliquer ici pour voir les résultats de BPCE d’où sont extraites ces informations,

5 réflexions sur “BPCE 4° trimestre 2013”

    1. Oui, en même temps BFM essaie de s’autoconvaincre pour vendre leur pub et justifier leur raison d’être.

      Beaucoup plus intéressant : comment augmenter les fonds propres des banques avec des chiffres qui vont de mieux en mieux :

      Eurozone PMI Manufacturing (Feb A) M/M 53.0 vs Exp. 54.0 (Prev. 54.0);
      Eurozone PMI Services (Feb A) M/M 51.7 vs Exp. 51.9 (Prev. 51.6)

      German Manufacturing PMI (Feb A) M/M 54.7 vs. Exp. 56.3 (Prev. 56.5);
      German PMI Services (Feb A) M/M 55.4 vs Exp. 53.4 (Prev. 53.1)

      French PMI Manufacturing (Feb P) M/M 48.5 vs. Exp. 49.6 (Prev. 49.3);
      French PMI Services (Feb P) M/M 46.9 vs. Exp. 49.4 (Prev. 48.9)

      Moi aussi, je veux de la potion magique…

  1. N. N. de NAT. (je veux garder mon anonymat !)

    Si, Si, beaucoup de monde vous lit, à commencer par les strategistes, ça nous evite de compiler (et de comprendre) les bilans des collegues, on profite de vos resumés !! et on glande au bureau.
    Merci pour votre travail.

  2. Ne faudrait-il pas que vous citiez des extraits choisis du prospectus de ces TSSDI (précisant les droits et devoir de ceux qui les détiennent), si vous souhaitez démontrer que ce ne sont pas des « fonds propres » ?

  3. héfaillitos se gausse

    Pour rigoler encore plus, les banksters de BPCE annoncent un bénéfice de 2,8 milliards sur l’année 2013
    Et se ventent d’un ROE de 5,7%

    Mais ce qui est super drôle c’est que ces clowns sont forcés d’utiliser le même faux chiffre de capital propre dans le calcul de leur ROE que dans celui de leur levier… ce qui fait baisser leur ROE…
    Ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle selon les stratèges de Natixis….

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