Crédit Suisse 2° trimestre 2018

Tidjane Thiam (X, Mines, INSEAD), le patron de Crédit Suisse depuis juin 2015, un noir franco-ivoirien trop noir pour la nomenklatura franchouillarde bancaire, n’arrive pas à diminuer le multiple d’endettement : le leverage réel de Crédit Suisse fluctue aux alentours de 20 (alors qu’il stagnait à 25 avant sa nomination), ce qui correspond à un ratio Core Tier 1 réel de 5 % environ, ce qui est encore loin de ces nouvelles exigences du Conseil fédéral et des règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan,

Document 1 :

Crédit Suisse2017 Q22017 Q32017 Q42018 Q12018 Q2
1 Assets783,411788,69796,289809,052798,158
2 Equity43,49343,85841,90242,5443,47
3 Deductions1,8091,8120,4492,8533,106
4 Goodwill4,6734,7154,7424,6674,831
5 Tangible eq37,01137,33136,71135,0235,533
6 Liabilities746,4751,359759,578774,032762,625
7 Leverage (µ)20,1720,1320,6922,121,46
8 Core Tier 1 (%)4,964,974,834,524,66

Sommes en milliards de francs… suisses (CHF).

Ces données sont obtenues en retenant les véritables capitaux propres, ceux qui sont bien réels : les capitaux propres tangibles tels qu’ils sont publiés par la banque,

Document 2 :

Un rappel : le véritable leverage est obtenu en diminuant le montant des capitaux propres (sans les minoritaires) des écarts d’acquisition, c’est-à-dire en évaluant ces capitaux propres à leur juste valeur de marché, celle des capitaux propres dits tangibles, sans pondérer les actifs, rapportés au reste du bilan qui est constitué par définition de dettes, selon les préconisations de la BRI (et de la directive européenne CRD IV), de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) et donc du Conseil fédéral.

Document 3 :

Il faudrait encore diminuer le total des actifs de… 407 milliards (en les cédant) pour que Crédit Suisse respecte les règles prudentielles édictées par ce bon vieux Greenspan et l’ordonnance sur les fonds propres du Conseil fédéral, à savoir un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %.

Document 4 :

Les petits Suisses devraient être inquiets car leurs deux big banks too big to fail présentant des risques systémiques ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement.
Fin 2011, le leverage de Crédit Suisse dépassait encore 40 !

Document 5 :

Les dirigeants de Crédit Suisse ont fait baisser le total de leurs actifs, mais ce n’est pas encore suffisant,

Document 6 :

Comme UBS, Crédit Suisse est incapable d’augmenter ses capitaux propres tangibles par son activité normale, ce qui est là encore inquiétant,

Document 7 :

Par ailleurs, Crédit Suisse publie un document faisant apparaitre que le taux des prêts dits non performants (Non Performing Loans, NPL) est de 0,73 % ce qui est exceptionnellement bon et possible ou… sous-évalué,

Document 8 :

Pour l’instant, tout va à peu près bien

Crédit Suisse fait partie des 30 Importantes Institutions Financières Systémiques Mondiales, Global Systemically Important Financial Institutions (G-SIFIs) du Basel Committee on Banking Supervision (BCBS).

Comme UBS, Crédit Suisse est loin de respecter les exigences de l’ordonnance sur les fonds propres du Conseil fédéral qui devaient s’appliquer depuis le 1° trimestre 2018… sans qu’aucune sanction ne soit prise !

Cliquer ici pour lire des informations financières dans le dernier rapport financier de Crédit Suisse.
Cliquer ici pour lire mon article précédent sur Crédit Suisse.

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