Crédit Suisse 3° trimestre 2017

C’est la révolution en Helvétie : le Conseil fédéral a adopté le 22 novembre une modification de l’ordonnance sur les fonds propres qui oblige les banques d’importance systémique à respecter dès le 1er janvier 2018 un ratio de levier (rapport entre les capitaux propres et le total des actifs) au minimum de 10 % en conformité avec les normes internationales dites du Comité de Bâle III !

Cependant, Tidjane Thiam (X, Mines, INSEAD), le patron de Crédit Suisse depuis juin 2015, un noir franco-ivoirien trop noir pour la nomenklatura franchouillarde bancaire, n’arrive pas à diminuer le multiple d’endettement : le leverage réel de Crédit Suisse fluctue aux alentours de 20 (alors qu’il stagnait à 25 avant sa nomination), ce qui correspond à un ratio Core Tier 1 réel de 5 % environ, ce qui est encore loin de ces nouvelles exigences du Conseil fédéral et des règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan,

Document 1 :

Crédit Suisse2016 Q32016 Q42017 Q12017 Q22017 Q3
1 Assets806,711819,861811,979783,411788,69
2 Equity44,27641,89741,70243,49343,858
3 Deductions0,9050,4083,2591,8091,812
4 Goodwill4,7254,9134,8314,6734,715
5 Tangible eq38,64636,57633,61237,01137,331
6 Liabilities768,065783,285778,367746,4751,359
7 Leverage (µ)19,8721,4223,1620,1720,13
8 Core Tier 1 (%)5,034,674,324,964,97

Sommes en milliards de francs… suisses (CHF).

Ces données sont obtenues en retenant les véritables capitaux propres, ceux qui sont bien réels : les capitaux propres tangibles tels qu’ils sont publiés par la banque,

Document 2 :

Un rappel : le véritable leverage est obtenu en diminuant le montant des capitaux propres (sans les minoritaires) des écarts d’acquisition, c’est-à-dire en évaluant ces capitaux propres à leur juste valeur de marché, celle des capitaux propres dits tangibles, sans pondérer les actifs, rapportés au reste du bilan qui est constitué par définition de dettes, selon les préconisations de la BRI (et de la directive européenne CRD IV), de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) et donc du Conseil fédéral.

Document 3 :

Il faudrait augmenter les capitaux propres de 34,4 milliards de francs helvètes ou diminuer le total des dettes de plus de… 300 milliards (en cédant autant d’actifs) avant la fin du 1° trimestre 2018 pour que Crédit Suisse respecte les règles prudentielles édictées par ce bon vieux Greenspan et l’ordonnance sur les fonds propres du Conseil fédéral, à savoir un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %.

Les petits Suisses devraient être inquiets car leurs deux big banks too big to fail présentant des risques systémiques ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement.

La capitalisation boursière de Crédit Suisse de 40 milliards de dollars (US$) est proche du montant de ses capitaux propres tangibles, c’est-à-dire de sa valeur à la casse.
En une vingtaine d’années, le cours de Crédit Suisse n’a pas progressé et il n’est soutenu que grâce à un taux de distribution anormalement élevé pour une banque de 4,3 % ce qui permet de ne pas plonger davantage,

Document 4 :

Pour l’instant, tout va à peu près bien…

Comme Crédit Suisse fait partie des 30 Importantes Institutions Financières Systémiques Mondiales, Global Systemically Important Financial Institutions (G-SIFIs) du Basel Committee on Banking Supervision (BCBS), que se passera-t-il dès le 1° trimestre 2018 car la banque sera loin de respecter les exigences de l’ordonnance sur les fonds propres du Conseil fédéral ?

Cliquer ici pour lire des informations financières dans le dernier rapport financier de Crédit Suisse.
Cliquer ici pour lire mon article précédent sur Crédit Suisse.

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