UBS Group AG, 3° trimestre 2017

Comme je l’ai écrit précédemment, c’est la révolution en Helvétie : le Conseil fédéral a adopté le 22 novembre une modification de l’ordonnance sur les fonds propres qui oblige les banques d’importance systémique à respecter dès le 1er janvier 2018 un ratio de levier (rapport entre les capitaux propres et le total des actifs) au minimum de 10 % en conformité avec les normes internationales dites du Comité de Bâle III !

Le multiple d’endettement d’UBS ne s’améliore pas par rapport aux trimestres précédents avec un leverage réel de… 27 correspondant à un ratio Core Tier 1 réel de… 3,7 % ce qui est loin de respecter ces nouvelles exigences du Conseil fédéral et les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan à savoir un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %,

Document 1 :

UBS2016 Q32016 Q42017 Q12017 Q22017 Q3
1 Assets935,206935,016909,608890,831913,599
2 Equity53,353,62153,66151,74453,493
3 Deductions16,69116,37215,89213,63114,484
4 Goodwill6,3456,5566,4586,2266,388
5 Tangible eq30,26430,69331,31131,88732,621
6 Liabilities904,942904,323878,297858,944880,978
7 Leverage (µ)29,929,4628,0526,9427,01
8 Core Tier 1 (%)3,343,393,563,713,7

Sommes en milliards de francs suisses.

Un petit rappel : la banque des frères Lehman a fait faillite avec un leverage de 32 !

UBS publie les éléments permettant de calculer le véritable leverage, c’est-à-dire le rapport entre le total des dettes et le montant réel des capitaux propres dits tangibles, en affichant très exactement les mêmes résultats que les miens !

Document 2 :

Il faudrait augmenter les capitaux propres de 50,4 milliards de francs suisses ou diminuer le total des dettes de l’ordre de… 500 milliards avant la fin du 1° trimestre 2018 pour respecter ces nouvelles exigences du Conseil fédéral, ce qui est difficilement faisable !
Sergio Ermotti, le patron d’UBS a menacé de quitter la Suisse, c’est-à-dire d’établir le siège social d’UBS hors de la confédération pour échapper à ses réglementations qu’il juge trop restrictives…

Document 3 :

Le manque de réaction des Helvètes face à ce danger potentiel est étonnant.

Avec un bénéfice de 646 millions de francs, le ROE est de 7 % sur le montant des capitaux propres publiés, de 11 % sur le montant des capitaux propres tangibles et de 4,5 % seulement sur le montant des capitaux propres correspondant à un leverage réel de 10, ce qui est particulièrement très faible !

Document 4 :

La capitalisation boursière d’UBS, 66 milliards de francs, largement supérieure à ses capitaux propres tangibles se justifie par… un taux de distribution (rendement des dividendes par action) particulièrement élevé et volontairement trompeur de 3,5 % !

Document 5 :

Le cours d’UBS qui était supérieur à 70 francs avant les turbulences financières est tombé aux alentours de 16,90 francs, ce qui correspond à un PER de 16,9 encore anormalement élevé.
Un petit rappel : mes analyses des banques est en concordance avec celles de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC).

UBS fait partie des 30 plus grandes banques mondiales présentant un risque systémique, les Importantes Institutions Financières Systémiques Mondiales, Global Systemically Important Financial Institutions, G-SIFIs, du Basel Committee on Banking Supervision (BCBS).

Cliquer ici pour lire le rapport financier du dernier trimestre.
Cliquer ici pour lire mon article précédent sur les résultats d’UBS.

1 réflexion sur “UBS Group AG, 3° trimestre 2017”

  1. Bonjour et merci pour vos articles !

    Travaillant en Suisse et étant titulaire d’un compte chez UBS, je me dis qu’il serait peut-être bon d’aller voir ailleurs.

    Mon souci est de savoir vers quelle banque Helvète se tourner?

    Est-ce que les banques cantonales ont un leverage plus raisonnable ou offrent-elles une protection particulière?

    D’autres banques suisse sont-elles mieux gérées?

    Merci

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