Inflations : la bonne et la mauvaise

Deux types d’inflation sont à distinguer : la bonne inflation est celle au cours de laquelle les prix et les salaires augmentent en même temps, la mauvaise inflation est celle qui résulte d’une bulle monétaire…

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En effet, il faut bien distinguer deux types d’inflation : la bonne et la mauvaise.

La bonne inflation est celle au cours de laquelle les prix et les salaires augmentent en même temps, ce qui est logique car une telle situation se produit lorsque la plupart des entreprises d’un pays vendent dans des conditions avantageuses (dans le cadre d’une croissance élevée du PIB réel), donc en augmentant les prix de leurs produits, ce qui permet à leurs dirigeants d’accorder facilement des augmentations de salaires au personnel afin de satisfaire in fine leurs clients.

Ce cercle vertueux s’est produit en France pendant les 30 Glorieuses, lorsque la croissance du PIB réel était de l’ordre de 5 % par an. Les Français travaillaient, gagnaient de l’argent et le dépensaient, ce qui alimentait la demande. Ce cercle vertueux était bouclé et il s’est reproduit pendant 30 ans !

Cette prospérité bénéficiait à tout le monde. En quittant leur activité, les paysans français augmentaient ainsi leur productivité, donc la création de richesse globale (nationale) et la leur.

Il en est de même en Turquie depuis une vingtaine d’années comme je l’ai montré l’an dernier à partir des graphiques portant sur les données officielles.

Document 1 :

La mauvaise inflation (c’est-à-dire une augmentation importante des prix) est celle qui sévit présentement en France et ailleurs dans le monde, en particulier en Europe et en Amérique du Nord.

Comment distinguer cette bonne inflation de la mauvaise inflation ?

La mauvaise inflation est celle qui résulte d’une bulle monétaire qui s’est développée précédemment.

La mauvaise inflation actuelle a été créée lorsque les autorités publiques ont décidé d’interdire à une grande partie de la population de travailler sous le prétexte de cette histoire de coronavirus tout en donnant globalement des milliers de milliards d’euros ou de dollars à des entreprises (pour éviter qu’elles fassent faillite) et à des particuliers pour qu’ils puissent continuer à vivre à peu près normalement.

La quantité de monnaie en circulation a alors été largement supérieure aux normes, ce qui est logique et élémentaire.

Les normes des agrégats monétaires sont données par l’observation de leur évolution sur la longue période de l’après-guerre à partir des données publiées par notre ami Fred de Saint Louis pour les États-Unis.

Document 2 :

En effet, quand un agrégat est supérieur à la norme, il se produit toujours de graves dysfonctionnements, à savoir un excès de création monétaire indue.

L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics, dixit Arthur, Laffer.

Les dirigeants des autorités monétaires et bancaires des États-Unis ont toujours pris le plus grand soin depuis l’après-guerre de faire éclater toute bulle monétaire avant qu’elle ne soit trop importante… sauf depuis 2020 !

C’est une erreur fatale, létale, irrécupérable a priori du moins.

En effet, l’agrégat monétaire M2 (le seul dont les chiffres sont publiés selon les mêmes définitions depuis l’après-guerre) est largement hypertrophié (la norme est un ratio de 55 % pour M2 par rapport au PIB courant annuel),

Document 3 :

Il en est de même dans la zone euro alors que ce ratio de 55 % était respecté avant ,

Document 4 :

Pour ce qui concerne la Turquie, sur la base des chiffres officiels (et fiables), ce ratio de M3 / PIB est inférieur à 80 % ce qui montre clairement que l’inflation en Turquie est une bonne inflation,

Document 5 :

En effet, les Turcs travaillent, les entreprises vendent leurs produits, à l’intérieur et à l’extérieur, leurs chiffres d’affaires augmentent, les salaires augmentent dans les mêmes proportions, ce qui permet aux Turcs de dépenser leurs revenus, et donc d’augmenter leur niveau de vie, leur propre richesse et celle de la nation (le PIB réel), comme les Français l’ont fait pendant les 30 Glorieuses.

Tout est simple comme le disait et le répétait Milton Friedman.

Notre ami Pierre Jovanovic n’a pas analysé les ratios des agrégats monétaires par rapport au PIB de la Turquie mais il a constaté sur place l’an dernier et encore cette année que les Turcs sont très satisfaits de cette inflation qui leur permet de dépenser l’argent qu’ils gagnent en travaillant, ce qui valide mes analyses !

© Chevallier.biz

1 réflexion sur “Inflations : la bonne et la mauvaise”

  1. bonsoir,
    à signaler : Le crash boursier d’ Adani, troisième groupe indien, qui perd 50 milliards en deux jours.
    L ‘entreprise est accusée de fraude et de manipulations de marché. Sources Bloomberg.
    Les échos révélent, qu’il y a un vaste labyrinthe d’entités offshore dans les paradis fiscaux, Chypre, ile Maurice, Caraibes …
    La crise financiére se rapproche de l’Europe, les Britaniques seront les premiers concernés avec la City.
    bonsoir.
    Louis Colonna

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