Leverage réel des banques françaises, 3° trimestre 2014

Un récapitulatif du leverage réel des 4 Gos banques françaises à la fin de ce dernier trimestre montre clairement que la confiance ne peut pas régner dans le système bancaire en France comme en Europe car elles sont très loin de respecter les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan, à savoir un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %,

2014 Q3Cdt Agri GroupBNP-ParibasBPCE-NatixisSté GénéraleTotal
1 Assets1 731,502 068,641 733,901 291,706 825,69
2 Equity85,187,5887355300,658
3 Hybrid securities +8,16,66,51435,162
4 Goodwill1410,5477,64,336,455
5 Tangible equity6370,44158,936,7229,041
6 Liabilities1 668,501 998,191 675,001 255,006 596,64
7 Leverage (µ)26,528,3728,4434,228,8
8 Core Tier 1 (%)3,83,533,522,93,5

Sommes en milliard d’euros.

Il faudrait augmenter les capitaux propres de ces 4 Gos banques de… 428 milliards d’euros pour respecter les règles prudentielles d’endettement telles qu’elles ont été définies par ce bon vieux Greenspan ou diminuer le total de leurs dettes de… 4 300 milliards !
Pire : la situation de nos Gos banques ne s’améliore pas, globalement, depuis fin 2013.

Le total de leurs bilans représente plus de 3 fois le PIB de la France.
Pire : il repose sur de l’argent non gagné (près de 500 milliards d’euros), c’est-à-dire sur de la création monétaire.

Les banksters du Crédit Agricole (CASA) sont miraculeusement (potentiellement) sauvés par les péquenots des caisses régionales (en attendant de se prendre une bonne claque aux Etats-Unis) ainsi que Natixis qui se cache derrière BPCE (dont le patron est renvoyé en correctionnelle). Les mécanos de la Générale sont au plus mal. Les banksters de BNP ont été lourdement amendés… aux Etats-Unis.

Quelques petits rappels : en suivant la même méthode d’analyse, Citigroup respecte ces règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan (à savoir un leverage égal à 10 correspondant à un ratio Tier 1 de 10 %), les 8 plus grandes banques des Etats-Unis ont globalement un leverage de 12,8 correspondant à un ratio Core Tier 1 de 7,8 % proche des exigences de la BRI dans les années 80 (respectivement 12,5 et 8 %) et le total de leur bilan ne représente que 60 % du PIB.

Les banquiers, c’est-à-dire les cadres dirigeants de ces grandes banques connaissent très bien la gravité de la situation dans leur propre établissement, et il en est de même pour les autres. Ils n’ont donc pas confiance entre eux, c’est ce qui bloque le marché interbancaire.
Cependant, leurs groupes de pression ont réussi à faire adopter par les autorités des pays européens une usine à gaz de règles absconses de façon à mieux camoufler leurs errements létaux.

Ce problème n’est jamais abordé dans les médias ni officiellement dans les milieux financiers selon cette méthode. Elle a pourtant été (plus ou moins) clairement explicitée par ce bon vieux Greenspan et d’autres dont la BRI, Axel Weber, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni et même l’Union Européenne (dans sa directive CRD IV).
Je ne fais que reprendre leurs idées.

Pour l’instant, il n’y a pas encore eu de tsunami bancaire, le marché interbancaire ne fonctionne plus, la crise rampante perdure, le désordre allant croissant.
Tout est simple.

6 réflexions sur “Leverage réel des banques françaises, 3° trimestre 2014”

  1. Bonjour,

    Votre 4ieme colonne sur BPCE-natixis n’est pas cohérente
    aux chiffres du billet sur BPCE du 7 novembre 2014 : je pense que c’est ces derniers qui doivent être bons

    du coup avec pour BPCE en colonne 4

    Tangible eq à 45,9
    Liabilities à 1124,55

    sur le tableau les 4 Gos banques sont autour de 370 milliard de fonds propres manquants pluton que 430
    ca fait 2,8% d’écart par rapport au PIB quand même.

  2. Jovanovic égrène la liste des licenciements à travers le monde. Mais pas de licenciement à la BNP, à la SG ou au Crédit Patate. Encore moins à la banque Postale et à la Dexia, fleurons de notre industrie bancaire. Il est vrai que les sup de co doivent mener leur carrière à termes jusqu’à la retraire. Donc tout va bien. Pas de souci à se faire.

  3. Il faut noter que contrairement à la nécessité de réduire la taille de bilan et ou d’augmenter les capitaux propres, BNPP a augmenté la taille de son bilan de 10%, sans augmenter en conséquence son capital .
    le leverage se détériore il repasse à plus de 28 au lieu de 27. Sans doute que la politique du gouvernement e, et des autorités de contrôle n’est pas étrangère à cette détérioration, qui concerne aussi mais dans une moindre mesure les autres banques.

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