Le dernier bilan publié par Natixis montre que quelque chose ne va pas quelque part car le total des dettes augmente d’une année sur l’autre alors que le montant des capitaux propres tangibles baisse,
Document 1 :
Comme il ne faut jamais faire confiance a priori à des banksters, il est indispensable de prendre en considération le montant réel des capitaux propres, ce que toute banque doit publier depuis quelques années, appelé improprement par Natixis… Fonds propres CET1 !
Document 2 :
Il est alors possible de calculer le véritable multiple d’endettement, le leverage réel qui était de… 43,84 et son inverse le véritable ratio Core Tier 1 qui était de… 2,28 % en cette fin de dernier trimestre !!!
Document 3 :
Natixis | 2017 Q2 | 2017 Q3 | 2017 Q4 | 2018 Q2 |
---|---|---|---|---|
1 Assets | 510,4 | 512,5 | 520 | 520,1 |
2 Equity | 20,5 | 19,7 | 19,8 | 19,2 |
3 Deductions | 3,4 | 3,4 | 4,2 | 3,9 |
4 Goodwill | 3,5 | 3,5 | 3,6 | 3,7 |
5 Tangible eq | 13,6 | 12,8 | 12 | 11,6 |
6 Liabilities | 496,8 | 499,7 | 508 | 508,5 |
7 Leverage (µ) | 36,53 | 39,04 | 42,33 | 43,84 |
8 Core Tier 1 (%) | 2,74 | 2,56 | 2,36 | 2,28 |
Sommes en milliards d’euros.
Cependant, ces chiffres ainsi retraités ne donnent toujours pas une image fidèle de la réalité car il faut tenir compte des créances dites douteuses qui sont en fait en grande partie des pertes potentielles, appelées aussi Prêts dits non-performants (NPL, Non-Performing Loans) qui se montaient en brut à 2,4 milliards d’euros à la fin de ce dernier trimestre avec des provisions de 1,9 milliards, donc une perte potentielle nette de 0,5 milliard,
Document 4 :
En admettant que ces chiffres correspondent à la réalité, ce qui sera possible de confirmer ou d’infirmer ultérieurement, les pertes potentielles (c’est à dire les Prêts dits non-performants) sont donc de 0,5 milliard d’euros en net, qui doivent être inscrites en diminution des capitaux propres ainsi évalués à leur juste valeur, soit 11,1 milliards, pour donner une image fidèle de la réalité (en colonne notée 2018 efv),
Document 6 :
Natixis | 2018 Q2 efv | 2018 Q2 n |
---|---|---|
1 Assets | 520,1 | 122,1 |
2 Equity | 19,2 | 19,2 |
3 Deductions | 4,4 | 4,4 |
4 Goodwill | 3,7 | 3,7 |
5 Tangible eq | 11,1 | 11,1 |
6 Liabilities | 509 | 111 |
7 Leverage (µ) | 45,86 | 10 |
8 Core Tier 1 (%) | 2,18 | 10 |
En conséquence, le véritable leverage de Natixis devrait être de… 45,86 !!! en appliquant le principe de fair value pour ces prêts dits non-performants (cf. colonne notée 2017 efv).
Normalement, c’est-à-dire en appliquant le principe de fair value pour ces prêts dits non-performants et la règle prudentielle d’endettement préconisée par ce bon vieux Greenspan, à savoir un leverage de 10 maximum, pour des capitaux propres tangibles de 11,1 milliard d’euros, Natixis devrait avoir au maximum 10 fois plus de dettes, soit un total des actifs de… 122,1 milliards (comme indiqué dans la colonne notée 2017 n).
398 milliards d’euros se trouvent donc en trop dans les actifs de Natixis !
Finalement, le surendettement de Natixis est beaucoup plus important que celui des mécanos de la Générale, de BNP-Paribas et que ceux des grandes banques italiennes qui font si peur aux Marioles de la BCE et il alimente lui aussi une création monétaire gigantesque.
Le véritable multiple d’endettement doit être considérablement réévalué (par rapport à mes analyses antérieures au 4° trimestre 2017) à partir du moment où les prêts dits non-performants sont comptabilisés à leur juste valeur.
Il s’agit bien là d’un problème de grande ampleur comme l’ont fort justement bien écrit les Marioles de la BCE qui reconnaissent que dans les pays anglo-saxons (Etats-Unis et Royaume-Uni) les banques ont des prêts non-performants quasiment négligeables.
Ainsi s’explique la situation potentiellement catastrophique de la zone euro dans laquelle s’est produite une hypertrophie létale à terme de la masse monétaire.
Un tsunami bancaire peut se produire à tout moment.
Des banques en faillite qui tombent comme des dominos et de la création monétaire : c’est ce qui s’est passé en Allemagne de l’entre-deux-guerres, cf. le dernier ouvrage de Pierre Jovanovic Hitler ou la revanche de la planche à billets.
Cliquer ici pour voir sa vidéo de présentation.
Cliquer ici pour voir son site.
Cliquer ici pour lire le rapport financier du Groupe Crédit Agricole d’où sont tirées ces informations.
Cliquer ici pour lire mon article précédent sur le rapport financier de Natixis.
Bonjour,
Petite erreur à modifier :
(en colonne notée 2017 efv) > 2018
Bien vu ! C’est corrigé, merci !