Unicredit Group 4° trimestre 2016

Unicredit n’est pas une banque mais une illustration du foutoir qu’est l’Europe continentale comme l’a dit le Donald

En effet, Unicredit a déjà assaini ses comptes en comptabilisant une perte nette de… 15 milliards d’euros au 4° trimestre 2013 et recommence en publiant une perte de 13,6 milliards au 4° trimestre 2016 !
Bravo les artistes.
Il faut rappeler qu’Unicredit est maintenant dirigé par Jean-Pierre Mustier, un bankster expert puisqu’il était le supérieur hiérarchique de Jérôme Kerviel lors de ses exploits chez les Mécanos de la Générale.

Unicredit publie pour ce 4° trimestre 2016 un bilan qui n’est pas en concordance avec ceux qui ont été publiés précédemment.
En effet, il apparait curieusement dans ce bilan reclassé des écarts d’acquisition (goodwill) de l’ordre d’un milliard d’euros alors qu’ils se montaient dans les 3 milliards auparavant,

Document 1 :

La baisse du montant des capitaux propres de 51,2 milliards d’euros au 3° trimestre 2016 à 39,3 milliards au trimestre suivant devrait être corrigée d’un goodwill de l’ordre de 3,6 milliards pour donner une image plus proche de la réalité.
En corrigeant les comptes publiés, le leverage réel serait de 23,05 correspondant à un ratio Core Tier 1 réel de 4,34 %,

Document 2 :

Unicredit2015 Q42016 Q1*2016 Q22016 Q32016 Q4*
1 Assets860,433892,203891,476874,527859,533
2 Equity50,08750,43150,1351,23739,336
3 Deductions5,0945,1334,6134,666-
4 Goodwill3,6183,5983,5623,5913,6
5 Tangible eq41,37541,741,95542,9835,736
6 Liabilities819,058850,503849,521831,547823,797
7 Leverage (µ)19,820,420,2519,3523,05
8 Core Tier 1 (%)5,14,94,945,174,34

Sommes en milliards d’euros.

Cependant, Unicredit publie curieusement un leverage de 3,24 % pour la fin de ce 4° trimestre 2016 !

Document 3 :

En retenant ce chiffre, le véritable multiple d’endettement, le leverage réel, est de 30,91 faisant apparaitre un cadavre de 8,8 milliards d’euros planqué quelque part dans un placard

Document 4 :

Unicredit2016 Q4
1 Assets859,533
2 Equity39,336
3 Deductions8,8
4 Goodwill3,6
5 Tangible eq26,936
6 Liabilities832,597
7 Leverage (µ)30,91
8 Core Tier 1 (%)3,24

Généralement, le leverage publié par les banques est supérieur à celui que je retiens, ce qui signifie que la situation réelle doit être pire encore !

Par ailleurs, les comptes publiés font apparaitre un Common Equity Tier 1 Capital qui n’est en concordance avec aucun des chiffres mentionnés ci-dessus !

Document 5 :

Les comptes d’Unicredit sont vraiment un foutoir parfait !
Le Mariole de la BCE ne devrait pas contredire le Donald sur ce point
.

Unicredit va lancer une augmentation de capital de 13 milliards d’euros, alors qu’il faudrait augmenter encore les capitaux propres de 42,4 milliards ou diminuer le total des dettes de l’ordre de… 400 milliards pour respecter les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan, à savoir un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %.

Compte tenu de ces analyses, la capitalisation boursière de 28 milliards d’euros d’Unicredit est encore miraculeuse même si le cours est tombé de 212 euros en 2007 dans les 10 euros récemment, a priori grâce à un dividende généreux de 0,601 euro correspondant à un taux de distribution anormalement élevé de 5 %, et à l’élection du Donald !

Document 6 :

Les Marioles de la BCE et le Donald sont d’accord : c’est le foutoir, surtout dans les banques italiennes car il y a encore pire qu’Unicredit !

Pour l’instant, tout va bien !

Cliquer ici pour voir le dernier bilan d’Unicredit.

7 réflexions sur “Unicredit Group 4° trimestre 2016”

  1. « Pour l’instant, tout va bien ! »

    Il est là le problème, « tout va bien » !Comment et pourquoi voulez-vous que cela s’arrange si tout va bien ?

  2. Bonjour,

    Donald Trump s’apprête à déréguler le secteur bancaire ce qui n’est pas sans inquiéter la vieille Europe (http://investir.lesechos.fr/marches/actualites/la-deregulation-bancaire-aux-usa-est-malvenue-pour-le-secteur-en-europe-plus-europe-1637812.php).
    Sachant que les grandes banques américaines respectent peu ou prou les préconisations de « ce bon vieux Alan Greenspan » alors que les grandes banques européennes sont dans ce domaine généralement hors limite, ne faut-il pas voir dans ce domaine et à travers cette dérégulation annoncée une attaque en règle contre ces dernières afin tout simplement de les faire disparaître comme a disparu la banque des frères Lehman? Si cela est, les années à venir vont être sportives.

    Bonne journée

    1. Erreur de formulation de ma part: il faut lire « les grandes banques américaines respectent plutôt bien les préconisations de « ce bon vieux Alan Greenspan ….». Le reste sans changement.
      Toutes mes excuses pour ce lapsus calami.

    2. Oui ! Les Américains, cf. Thomas Hoenig de la FDIC savent parfaitement que les bk européennes sont au + mal, et la dérégulation US est un piège pour les pousser dans le gouffre…
      Le Donald va mettre un grand coup de pied dans ce foutoir

      1. Un peu HS mais ce diagramme a été élaboré à partir des données de l’OCDE et en et en recalant la base 100 en 2001. On y voit l’évolution comparée de la production industrielle de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et de l’Espagne: http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=197766JANCOPRODINDUS.jpg
        Le graphique de base est sur le site de Pierre Jovanovic (http://www.jovanovic.com/blog.htm)

        On y voit très nettement les iniques effets de la monnaie unique ou les uniques effets de la monnaie inique.

        Bon après-midi

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