Zone euro : 1° guerre monétariste mondiale ! (actualisation fin août)

Les heureux euro-zonards ont perdu la 1° guerre monétariste mondiale sans rien y comprendre !

D’après les derniers chiffres de la zone euro fournis par la BCE, l’agrégat monétaire M1 (qui correspond à l’argent qui se trouve globalement sur les comptes courants et dans les portefeuilles des euro-zonards) représentait 57 % du PIB annuel contre 15 % aux Etats-Unis qui en sont la référence,

Document 1 :

Si la zone euro n’avait pas existé, M1 de la zone euro aurait pu évoluer en Europe comme aux Etats-Unis, c’est-à-dire sans création monétaire à ce niveau.

M1 se montait fin août à 5 328 milliards d’euros, en augmentation de 23 milliards par rapport au mois précédent,

Document 2 :

Comparativement aux Etats-Unis, M1 devrait se monter à 1 400 milliards d’euros. 3 900 milliards d’argent non gagné se trouve donc en circulation dans la zone, ce qui correspond à de la création monétaire pure et parfaite, létale, irrattrapable.

M1 augmentait de 7,0 % fin août (d’une année sur l’autre),

Document 3 :

Les autres agrégats monétaires de la zone euro présentent des caractéristiques très différentes : M2-M1 représente l’épargne des euro-zonards et M3-M2 la trésorerie globale des entreprises,

Document 4 :

Au fil des années, les malheureux euro-zonards ne peuvent plus augmenter leur épargne (M2-M1) à cause de la crise dans la zone euro provoquée par l’hypertrophie de M1,

Document 5 :

Les entreprises de la zone sont maintenant exsangues : leur trésorerie globale (correspondant à l’agrégat M3-M2) est tombée à 679 milliards d’euros fin août contre… 10 299 milliards de dollars aux Etats-Unis fin février 2006, dernier chiffre publié par la Fed)…

Document 6 :

… ce qui ne représente plus que 7,1 % du PIB (contre 26 % du PIB aux Etats-Unis fin février 2006),

Document 7 :

Depuis une trentaine d’années, les variations de M3-M2 ont tendance à baisser : de 20 % d’une année sur l’autre depuis quelques mois !

Document 8 :

L’augmentation de la masse monétaire totale M3 est faible : 1,7 % d’une année sur l’autre…

Document 9 :

… ce qui est grave car cela signifie qu’une faible hausse de M3 n’entraine plus celle du PIB car la création monétaire a été trop forte par le passé.

L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics qui laissent faire (en silence apparent) les euro-zonards creusant eux-mêmes leur tombe par ignorance du monétarisme.

Tout est simple !

Complément : la vitesse de circulation monétaire, qui est le rapport entre le PIB et M3 est un concept qui ne présente aucun intérêt. Ce sont les rapports inverses qui sont significatifs, c’est-à-dire les rapports entre les montants de ces agrégats et le PIB.
Par ailleurs, seuls, les agrégats intermédiaires, M1, M2-M1 et M3-M2 sont pertinents.

15 réflexions sur “Zone euro : 1° guerre monétariste mondiale ! (actualisation fin août)”

  1. Bonjour,

    Je ne comprends pas que M3-M2 représente la « trésorerie globale des entreprises ».

    M3 regroupe M2 augmenté des encours nets (différence entre les encours émis et les encours
    détenus) de titres d’une durée inférieure ou égale à deux ans. En France, il s’agit :
    • des titres d’OPCVM monétaires ;
    • des titres de créances d’une durée initiale inférieure ou égale à deux ans, essentiellement
    les obligations et les BMTN d’une durée initiale inférieure ou égale à deux ans ;
    • des instruments du marché monétaire, c’est-à-dire des titres d’une durée inférieure ou égale
    à un an négociables sur le marché monétaire, soit, pour la France, les certificats de dépôts
    et les bons des institutions et sociétés financières ;
    • les pensions, c’est-à-dire des espèces perçues en contrepartie de titres vendus aux IFM à
    un prix donné avec engagement de rachat à un prix et à une date donnés.

    Pouvez-vous m’expliquer, SVP?

    Le fait est qu’il est alarmant de voir qu’il n’y a plus d’argent à placer dans les instruments constituant M3- M2.

    Mais quel est le lien pour imputer au entreprises?

    Merci d’avance de la réponse.

    Cordialement.

  2. bonjour,
    merci pour vos billets réguliers (j’y ai découvert Swissquote) . Je ne suis pas sur de toujours tout comprendre mais j’essaie de m’instruire quand même. Néanmoins, sur d’autres blogs, (http://cluborlov.blogspot.fr/) par exemple, la situation aux états unis y est décrite de manière bcp plus cruelle, notamment celle des humains s’agitant sur ce territoire (il suffit de s’y promener d’ailleurs pour le constater). N’avez vous pas le sentiment parfois que les courbes qui indiquent que tout est normal et optimal là bas sur le plan monétaire, contrairement à l’Europe, ne reflètent pas la vraie vie. Je passe sur l’effondrement économique des USA et de son dollar est développé de manière trè argumenté.
    Cdlt,

    1. « (il suffit de s’y promener d’ailleurs pour le constater) » 🙂

      @ bru : votre assertion est-elle toute théorique ou bien basée sur une expérience empirique ?! Si tel était le cas, puis-je vous demander le nom des villes et / ou états à éviter ?? …

      Cette question car concrètement :

      1. Perso, j’ai traversé 5 états US en voiture l’été dernier et rendu visite à 5 proches, toutes / tous représentants des différentes classes moyennes (low / middle / upper),

      2. Par ailleurs, tout au long de l’année, en France, je parcours les routes de France… de Lille à Marseille, en passant par des villes et des villages au noms inconnus…

      Mon verdict est sans appel : la classe moyenne en prend plein la tête tant aux US qu’en France, certes, mais à bien connaître les deux territoires et le niveau de vie des uns et des autres, soyons sérieux, n’inversons pas les tendances…

      Amicalement.

      1. Quand on voit les Mac Mansion que s’achète la classe moyenne américaine et les baraques blockhaus (pour respecter la RT 2012, pas de fenêtre et des murs de 50 cm d’épaisseur !) que se paye la française en région parisienne, je sais pas qui est à plaindre …

  3. Lundi 30 septembre 2013 :

    Italie/Dette : tension sur le taux à 10 ans après le coup d’éclat de Berlusconi.

    Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie augmentait lundi matin sur le marché obligataire en zone euro après l’ouverture d’une nouvelle crise politique dans le pays provoquée par Silvio Berlusconi.

    A 08H24 (06H24 GMT), le taux à 10 ans du pays s’inscrivait à 4,598%, contre 4,416% vendredi à la clôture du marché secondaire où s’échange la dette déjà émise.

    Une énième crise gouvernementale a éclaté samedi dans le pays avec la démission des cinq ministres membres du Peuple de la Liberté (PLD, centre droit), décision inspirée par Silvio Berlusconi. Face à cette crise, le chef du gouvernement italien Enrico Letta a décidé de poser la question de confiance mercredi devant le parlement.

    L’impact de ces rebondissements « spécifiquement sur les obligations italiennes et sur la périphérie en général sera clairement négatif », anticipaient dans une note les économistes de Crédit Agricole CIB.

    ALERTE – Italie/crise politique : la Bourse de Milan ouvre en baisse de plus de 2%.

    http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___Italiecrise_politique_la_Bourse_de_Milan_ouvre_en_baisse_de_plus_de_294300920130908.asp

  4. Merci Mr Chevallier pour votre analyse.

    La graphique 4 illustre bien les mouvements importants dans les agrégats monétaires depuis 2008: forte montée de l’argent liquide (m1), légère baisse des placements à moyen terme (m2-m1) et forte baisse des placements à long terme (m3-m2). Une conséquence grave est que l’argent crée par la BCE reste apparemment bloquée en « cash » ou en placements à court terme et ne sert plus à financer les investissements des entreprises qui nécessitent un financement à long terme.

    Cette défaillance de notre système monétaire est due à la suppression artificielle des taux d’intérêts par la BCE. La manipulation du « coût du crédit » par la BCE déséquilibre complètement offre et la demande pour le crédit. En effet, la baisse des taux d’intérêt a en plus de l’effet escompté de stimuler la demande pour le crédit, également l’effet contraire d’en abaisser l’offre. L’envie des investisseurs d’investir à long terme ainsi que celle des banques d’ octroyer des prêts à long terme décline conjointement avec la baisse des taux et des marges. Pour cause principale que plus les taux d’intérêt sont bas, plus grande est la probabilité d’une hausse ultérieure et moins les investisseurs s’empressent à s’engager dans les placements à long terme.

    Ce comportement de thésaurisation et de raccourcir la durée des placements n’est pas causé par l’émotion de peur (« animal spirits ») comme le veulent nous faire croire les Keynésiens, mais par le niveau des taux d’intérêt: moins le coût d’opportunité du rendement manqué est haut, plus les investisseurs (et les banques) ont tendance à thésauriser.

    Pour preuve la corrélation entre la vitesse de l’argent MZM et le rendement à 10 ans aux USA. Cette corrélation suggère que les variations de la préférence pour la liquidité sont imputables pour 85% au niveau du taux d’intérêt. (R ² = 0,85).

    http://workforall.net/research/Money-velocity-interest-rates-correlation.jpg
    http://workforall.net/research/correlation-velocity-yields.jpg

    La conclusion cruciale est de la stratégie anticyclique keynésienne de supprimer les taux les taux d’intérêt est erronée. La suppression des taux a au contraire des effets déflationnistes dévastatrices: Les faibles rendements stimulent la thésaurisation et dépriment la demande globale encore plus.

    Voir analyse complète page 4 : http://workforall.net/research/The-Monetary-Stimulus-Myth.pdf

    1. Sauf que vu par nos socialistes au gouvernement, cela va les conforter dans leur vision de contrôle de l’économie par des fonctionnaires. Pour eux, si les agents économiques investissement mal, il faut juste les remplacer par les agents parfaits qu’ils constituent. A mon avis, la politique contra-cyclique de Keynes est surtout néfaste car dans les mains de nos gouvernants, elle n’est pas contra-cyclique du tout. Au lieu d’être un enchaînement maîtrisé de freinage/accélérateur pour stabiliser l’économie, c’est une succession de demi-accélération/pleine accélération qui a été mise en oeuvre pour contrer leurs propres erreurs anti-économiques.

  5. Zone euro : les prêts au secteur privé continuent de s’effondrer.

    Prêts au secteur privé en général :
    Juin 2013 : – 1,6 %.
    Juillet 2013 : – 1,9 %.
    Août 2013 : – 2 %.

    Prêts aux entreprises privées non-financières :
    Juin 2013 : – 3,3 %.
    Juillet 2013 : – 3,7 %.
    Août 2013 : – 3,8 %.

    http://www.ecb.europa.eu/press/pdf/md/md1308.pdf

    Le recul des prêts au secteur privé s’amplifie en août, DONC la Banque Centrale Européenne va encore devoir prêter 1000 milliards d’euros aux banques européennes.

    Dans quelques mois, la BCE va encore prêter 1000 milliards d’euros aux banques européennes, en leur demandant de payer seulement 1 % de taux d’intérêt.

    C’est un scandale insupportable.

    C’est nul, ça n’a aucune efficacité, ça ne sert pas du tout l’économie réelle, ça ne redescend pas irriguer l’économie réelle, mais la BCE ne sait pas faire autre chose.

    En zone euro, le naufrage de l’économie réelle continue.

    1. Cher BA,

      La BCE a maintenant manipulé les taux d’intérêts à leur plus bas niveau historique, proche de zéro. Avec les intérêts si bas, les taux ne peuvent que monter, ce qui entrainerait tot ou tard une baisse importante des emprunts en cours. Tout comme les épargnants n’ont en conséquent plus aucun intérêt à investir en emprunts à long terme, les banques sont peu intéressées à financer les projets industriels qui nécessitent un financement long. Voilà la cause de l’effondrement des les prêts au secteur privé !!!

      La thèse Keynésienne qu’une baisse des taux favorise la croissance est la plus grande tromperie jamais enseigné dans les écoles !!! La vérité est que les taux bas ne profitent qu’aux banques et à l’état surendetté au détriment de l’épargnant moyen et de la prospérité de tous.

      Une analyse de fond sur le mensonge Keynésien ici : http://workforall.net/research/The-Monetary-Stimulus-Myth.pdf

  6. C’est amusant de ne plus voir en commentaires sur ce blog certains spéculateurs qui ruinent l’économie des Pays. Quid des fameux CDS ?, où l’on spécule en assurances via les banques sur placements bancaires envers des Pays dont on sait d’avance qu’ils sont étranglés financièrement et qu’ils ne pourront pas rembourser leurs dettes ?!.
    Les € gouvernements ne sont pas dupe de la situation actuelle, pas plus que les banques qui ont fait « joujou ».
    Argent non gagné ?……… eh eh !!.

    Une chose me dérange dans votre étude comparative annotée bien sur de réserve informative, JP ; c’est la comparaison avec les US qui ne publie plus M3-M2 depuis 2006 ; nous sommes tout de même en 2013 soit + 7 ans !.. Merci cependant d’avoir souligné cet état de fait !.

    Et merci d’avoir ajouté « le complément » à votre étude du jour. Ah ce que j’ai galéré copieux avec çà il y a maintenant 3 ans !!!.
    Bien cordialement.

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