JP Morgan Chase vient de publier ses résultats du 3° trimestre 2012…
Comme pour les trimestres précédents, cette banque respecte confortablement les règles prudentielles d’endettement dites de Bâle II avec un ratio Tier 1 d’origine réel de 8,9 % (il doit être supérieur à 8 %) soit un véritable multiple µ (leverage) de 11,2 (il doit être inférieur à 12,5),
JPMorgan | 2011 Q3 | 2011 Q4 | 2012 Q1 | 2012 Q2 | 2012 Q3 |
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Pref. stocks | 7,8 | 7,8 | 7,8 | 7,8 | 9,1 |
Liabilities | 2 114,80 | 2 090,00 | 2 138,70 | 2 106,40 | 2 130,60 |
Equity | 174,5 | 175,8 | 181,5 | 183,8 | 190,6 |
Leverage (µ) | 12,1 | 11,9 | 11,8 | 11,5 | 11,2 |
Tier 1 (%) | 8,3 | 8,4 | 8,5 | 8,7 | 8,9 |
Sommes en milliards de dollars.
Les capitaux propres augmentent plus rapidement que le total des dettes par rapport au trimestre précédent. C’est parfait car cela montre que cette banque est en voie de respecter un jour à venir les normes de Bâle III et qu’elle développe maintenant normalement ses activités après les turbulences passées.
Les pertes provoquées par son célèbre trader français, dit la baleine de Londres, ont été supportées par les autres activités de la banque qui est globalement rentable et bien capitalisée mais moins bien que les autres big banks américaines.
La recapitalisation des grandes banques s’imposait comme l’ont dit et répété les autorités américaines.
Une fois de plus, lorsqu’une banque respecte ces règles d’endettement, cela signifie que tout va bien a priori, et inversement : il y a des cadavres dans les placards quand elles ne le sont pas, ce qui est le cas des big banks européennes too big to fail.
Avec des bénéfices de $5,708 milliards, la rentabilité des capitaux investis est de 12,0 % pour le ROE (Return On Equity) très proche des normes de 15 %.
Tout va bien maintenant dans cette banque comme dans les autres big banks des Etats-Unis, ce qui n’empêche pas tous les idiots nuisibles de répéter tous en chœur que tout va mal.
Tout est simple disait Milton Friedman…
La connaissance de ces problèmes bancaires et monétaristes alimente la spéculation gagnante perturbée par ces idiots nuisibles qui pullulent.
Cliquer ici pour lire les données du dernier trimestre de JPMorgan Chase.
Bonjour,
Notez que les banques US publient leurs comptes en US GAAP et que les banques européennes en IAS/IFRS, ceci expliquant en partie les grandes différences de leverage entre banques européennes et banques américaines…
Cdlt
Non
Au delà de cette vison purement « bilantaire » que nous apprécions Mr Chevalier, si la JP Morgan était sanctionnée pour ses agissements sur les marchés financiers elle n’existerait plus.
Pitoyable, et cela aussi il faudrait en parler.
Même les escrocs gagnent de l’argent et savent le gérer.
J’adore votre réponse. On voit que vous avez envi de partager.
Sous réserve de leur adresser une amende de 200 milliards de dollars, je ne vois pas comment ils seraient rayés de la carte. Une interdiction pure et simple d’opérer ? Perte d’agrément, de licence ? Il est vrai que c’est un acteur d’un marché soumis à des règles, a priori.
Mais, il y a toujours un conseil d’administration derrière ces grandes banques et leurs agissements.
On parle du pouvoir de Goldman Sachs ou autre, mais pour le compte de qui ? J’ai envie de dire, « à qui profite le crime » ?
Goldman Sachs n’est valorisée qu’à 58 milliards de dollars. 45% du capital est détenu par des boites qui se sont déclarées, question de seuil. Il y a 55% de flottant. Soit 30 milliards d’USD. Sanofi a bien lâché 15 Milliards cash pour acquérir Genzyme.
Intéressons-nous plutôt à Vanguard, Capital Group, Berkshire Hattaway, BlackRock, les participations croisées entre banques (Citigroup possède 3% de GS, JM Morgan 2%, etc…). Le vrai pouvoir est là.
Une banque est un opérateur au service de ses actionnaires (et de ses clients, accessoirement…..).
Comme Bernanke, Lloyd Blankfein est un magnifique bouc-émissaire. Il représente le MAL. Mais c’est un employé ! Un gros salaire, un tas de stock-options, mais du jour au lendemain, il peut dégager !
L’essentiel est ailleurs.
Heureusement que la variation des agrégats monétaires permet d’y voir un poil plus clair sur qui tire les ficelles…