Pour augmenter la richesse des nations et de leurs habitants, il faut maintenir une croissance à long terme des agrégats monétaires proportionnellement au potentiel d’augmentation du PIB réel…
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Une création monétaire indue s’est développée aux États-Unis depuis au moins 2011 et cet argent se retrouve naturellement et logiquement en dépôts sur les comptes des clients des banques, c’est-à-dire à leurs passifs, finançant ainsi leurs actifs.
Les autorités monétaires américaines sont finalement intervenues pour faire baisser cette bulle monétaire qui a culminé en 2022, ce qui apparait dans les données des agrégats monétaires et dans celles des dépôts (Deposits) des clients des banques américaines…
Cette baisse des dépôts des clients des banques se poursuit encore et elle a dépassé le seuil symbolique de… 1 000 milliards de dollars pour atteindre 1 035 milliards le 10 mai, derniers chiffres publiés par notre ami Fred de Saint Louis,
Document 1 :
Cette baisse des dépôts s’est accentuée au cours de ces derniers mois avec les faillites de trois banques américaines car beaucoup de clients ont retiré leur argent de leur banque : 568 milliards de dollars sont sortis des dépôts bancaires pour aller se réfugier dans des fonds monétaires,
Document 2 :
En effet, les dépôts dans les fonds monétaires ont augmenté de 521 milliards de dollars pendant la même période d’après les données hebdomadaires publiées par l’Investment Company Institute (ICI) au 17 mai, derniers chiffres publiés !
Document 3 :
La bulle monétaire qui s’est développée à partir de 2020 a été alimentée par la distribution de plus de 5 000 milliards de dollars à des Américains et à des entreprises sans la fourniture de travail en contrepartie, sous le prétexte de lutte contre cette histoire de coronavirus, ce qui a créé une gigantesque bulle monétaire bien mise en évidence dans l’agrégat monétaire M2 qui a atteint un plus haut historique de 21 698 milliards de dollars fin mars 2022 qui a baissé de 880 milliards de dollars à fin mars 2023 (derniers chiffres publiés par la Fed) !
Document 4 :
Le ratio de l’agrégat monétaire M2 sur le PIB courant annuel (en pourcentage) a ainsi atteint un pic historique de… 92 % contre un maximum de 55 % selon les normes !
Document 5 :
Comme l’agrégat monétaire M2 baisse depuis fin mars 2022, cette baisse se traduit dans le ratio de M2 sur le PIB annuel courant en pourcentage par une croissance… négative pour la première fois depuis l’après-guerre à – 4,05 % !
Document 6 :
La juxtaposition des variations d’une année sur l’autre de l’agrégat monétaire M2 et des dépôts bancaires montre qu’elles sont identiques, du moins depuis le milieu des années 80, à l’exception d’une courte période,
Document 7 :
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Pour simplifier, l’analyse des variations des agrégats monétaires M1, M2-M1 et M3-M2 par rapport au PIB courant annuel (en pourcentage) montre que l’optimum (ou le maximum !) correspond aux ratios suivants :
L’agrégat monétaire M1, c’est-à-dire l’argent qui se trouve sous la forme de billets verts et des soldes positifs des comptes courants des personnes vivant aux États-Unis, doit être de l’ordre de 15 % du PIB courant annuel.
L’agrégat monétaire M2-M1 correspondant à l’argent placé dans des comptes d’épargne de ces Américains, doit fluctuer aux alentours de 40 % de ce PIB.
L’agrégat monétaire M3-M2, à savoir la trésorerie globale des entreprises des États-Unis, ne doit pas dépasser 25 % de ce PIB.
Document 8 :
Ben Bernanke et Jerome Powell ont accordé la plus grande importance à ces ratios monétaristes avant et pendant une crise majeure, en supprimant ou en modifiant leur publication.
Ils ont montré ainsi que l’analyse des variations de ces ratios est de la plus haute importance… alors que tous les dirigeants de la Fed depuis et y compris Alan Greenspan prétendent qu’ils n’ont plus aucune importance !
En effet, l’analyse des variations des agrégats monétaires permet de mettre en évidence les variations du PIB réel car la variation du PIB réel est inversement proportionnelle à celle de la masse monétaire libre.
La variation de cette masse monétaire libre est la différence entre la variation de l’agrégat M2 et (moins) le taux de croissance du PIB réel
Document 9 :
En conclusion, pour augmenter la richesse des nations et de leurs habitants, il faut maintenir une croissance à long terme des agrégats monétaires proportionnellement au potentiel d’augmentation du PIB réel comme l’a bien précisé le Federal Reserve Act…
« Le Conseil des gouverneurs du Système fédéral de réserve et le Comité fédéral de l’open market doivent maintenir une croissance à long terme des agrégats monétaires et de crédit proportionnelle au potentiel d’augmentation de la production à long terme de l’économie, de manière à promouvoir efficacement les objectifs d’emploi maximum, de stabilité des prix et de modération des taux d’intérêt à long terme« .
Document 10 :
Pour rappel, l’argent sain est le premier pilier des Reaganomics, dixit Arthur, Laffer, ce qui signifie qu’il ne doit jamais y avoir de création monétaire indue dans une nation, c’est-à-dire de bulle monétaire.
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Lionel