Banques d’entreprises et PSA Finance

Un certain désordre règne dans le secteur bancaire depuis quelques années. Pour l’accentuer, les autorités autorisent maintenant la constitution d’ersatz de banques que sont les établissements financiers adossés à des entreprises non financières.

C’est dangereux car les métiers de la banque sont complexes et seuls les banquiers spécialisés peuvent les maitriser, ce qui n’a même pas été le cas pour un grand nombre de banques bien installées et ayant une solide expérience comme on a pu le constater lors des grandes turbulences financières.
Les constructeurs automobiles américains ont créé de tels établissements qui ont accumulé des dettes qui auraient pu les amener à la faillite sans le sauvetage de l’Etat.

Il ne faut pas mélanger les genres : les constructeurs automobiles doivent… construire des véhicules et les vendre, et les opérations de financement devraient se faire par l’intermédiaire de véritables banques.

La logique de gestion des industriels est tout à fait différente de celle des banquiers.

Une fois de plus, le non-respect des règles fondamentales ne peut qu’accentuer le désordre et aggraver la situation de tout le monde, les industriels, les banques et les clients qui sont aussi les sauveteurs en dernier ressort en tant que contribuables.

Le groupe PSA est dans une situation catastrophique, son ersatz de banque, PSA Finance l’est aussi.
Là encore, les généreux contribuables vont prêter (donner ?) quelques milliards d’euros supplémentaires (4 ?) à des établissements insolvables.

Ces ersatz de banques sont en fait ingérables. Aucun ratio de bonne gestion ne peut s’y appliquer.

Ainsi, PSA Finance a un bon leverage de 7,4 mais cet établissement financier ne peut plus emprunter sur les marchés du fait que l’établissement industriel est au bord du gouffre,

PSA Finance11 Q412 Q2
Liabilities24 21724 756
Equity3 6673 331
Leverage (µ)6,67,4
Tier 1 (%)15,113,5

Ça ne peut pas durer éternellement ! Quand les dominos tomberont, ça fera très mal ! Rien n’est sain dans la vieille Europe alors que la situation a été assainie aux Etats-Unis.


Cliquer ici pour voir le dernier bilan de PSA Finance.

10 réflexions sur “Banques d’entreprises et PSA Finance”

  1. Bonjour,

    Ce qui est curieux, c’est que la famille Peugeot, même si elle a pu commettre des erreurs de stratégie, est plutôt réputée pour un certain bon sens en matière financière. Comment expliquer cet aveuglement à sauver ce canard boiteux (je parle bien de PSA Finance: http://www.boursier.com/actualites/economie/psa-tente-tout-pour-sauver-sa-filiale-de-financement-17080.html)? A moins qu’elle ne redoute une effet domino dévastateur.

    Bonne journée

      1. Le holding n’est pas mal géré en soi. Les acquisitions qu’ils ont peu faire à titre perso ne semblent pas dénuées de tout fondement. Ils n’arrêtent pas de crier partout haut et fort : l’automobile ne représente plus que 30% des actifs du holding familial.

        Bizarrement, si l’action remonte et que le groupe est de nouveau valorisé 15 milliards d’euros, HOP, miracle !, l’automobile va de nouveau représenter 80% des actifs du holding.

        Désolé H, c’est de la fumisterie et un bel écran de fumée digne des meilleurs think tank politiques.

        Oui, aujourd’hui, la famille Peugeot peut désormais très bien vivre sans l’automobile, mais faut arrêter les conneries ^_^ Ils se sont gauffrés, leur stratégie est nullissime…. dommage, y’a des ingénieurs de talents !

          1. Oui, les paradis fiscaux, c’était « fini » !
            Depuis, l’enfer fiscal qu’est la France en a repris pour 600 milliards de plus !!
            Targuons qu’une présidence « normale » aura tout aussi peu d’influence qu’une « omni-présidence »…
            Comme quoi – sans idéologie ni parti pris aucun – un certain François A. a certainement raison quand il fait remarquer que l’article 63 du traité sur le fonctionnement de l’union européenne interdisant toute restriction de capitaux aux échanges de marchandises et de services a été le feu vert généralisé pour les délocalisations.
            Délocalisations logiques du fait de l’extrême caractère masochiste qu’il y a à conserver une entreprise en France en 2012…
            Courage, fuyons ! Et vive la France !

  2. PSA Peugeot Citroën étudie différentes options pour soutenir sa banque BPF, rattrapée par les difficultés de sa maison mère et qui pourrait, selon la presse, faire l’objet d’un plan de sauvetage conjoint de l’Etat et de plusieurs établissements bancaires.

    Le constructeur automobile français en difficultés a confirmé mercredi « examiner aujourd’hui différentes options pour la mise en place de solutions qui vont permettre à la banque de maintenir un volume de financement vers les particuliers et les concessionnaires ».

    « Mais ni le principe, ni les modalités de ces solutions ne sont arrêtées aujourd’hui », a assuré un porte-parole, contacté par l’AFP.

    Selon des informations du Figaro, l’Etat et plusieurs banques préparent un plan de sauvetage de Banque PSA Finance, filiale à 100% du constructeur qui assure le financement des concessionnaires Peugeot et Citroën et propose aussi des prêts aux acheteurs de véhicules.

    Selon le quotidien, qui ne précise pas la nature de ses sources, le ministère des Finances et le Trésor mènent depuis 15 jours des « négociations intenses » avec « les banques de la place » en vue d’une telle opération.

    Bercy n’était pas joignable mercredi à la mi-journée pour un commentaire.

    D’après Le Figaro, le plan de sauvetage en discussion comporte trois volets.

    Pour commencer, les banques créancières de BPF repousseraient selon un calendrier non précisé des échéances de remboursements « sur l’équivalent de 4 milliards d’euros de dettes ».

    De plus, elles apporteraient de nouveaux crédits à la filiale. Le chiffre de 1,5 milliard d’euros circule, selon Le Figaro.

    Enfin, l’Etat garantirait les nouveaux emprunts de BPF à hauteur de 4 milliards d’euros.

    Rattrapée par la mauvaise santé du groupe PSA

    Selon le journal, ces chiffres sont susceptibles de varier mais BPF et le gouvernement veut aller vite, notamment pour que la garantie gouvernementale puisse être intégrée dans le projet de loi de Finances 2013, dont l’examen vient de commencer au Parlement.

    Contrairement à la branche automobile du groupe, BPF se porte plutôt bien. La banque a dégagé un bénéfice opérationnel courant de 271 millions d’euros au premier semestre, quand l’activité auto a plongé dans le rouge.
    [Un ouvrier de PSA portant la mention « non à la fermeture » sur sa combinaison, entre sur le site d’Aulnay-sous-Bois, le 4 septembre 2012]
    Un ouvrier de PSA portant la mention « non à la fermeture » sur sa combinaison, entre sur le site d’Aulnay-sous-Bois, le 4 septembre 2012

    Mais elle est rattrapée par les difficultés de sa maison mère qui souffre de l’essoufflement des ventes de voitures en Europe, a essuyé une perte nette au premier semestre et a lancé parallèlement plusieurs mesures d’économies.

    La plus significative est la fermeture prévue en 2014 de l’usine d’Aulnay-sous-Bois, en région parisienne et la suppression de 8.000 postes au total en France.

    La mauvaise santé du groupe automobile a conduit les agences de notation à dégrader sa note. Dernière en date, Moody’s a abaissé d’un cran sa note à Ba3, qui était déjà dans la catégorie spéculative et dit qu’elle pourrait la dégrader encore.

    « Le problème de cette évolution n’est pas tant la note en soi que ses conséquences », relèvent les experts du cabinet Secafi, mandatés par les représentants du personnel de PSA sur les projets de restructuration.

    Elle pourrait poser problème pour l' »accès au crédit, en particulier pour BPF. La banque du groupe n’est pour l’instant pas dégradée mais ne pourra pas tenir longtemps », expliquent-ils dans le premier volet de leur analyse remis la semaine dernière et dont l’AFP s’est procuré copie.

    Secafi suggère aussi que l’Etat pourrait « pleinement jouer son rôle et soutenir une filière qu’il considère stratégique sous forme de garanties bancaires, sous forme de mobilisation des établissements financiers prêteurs ».

  3. Héfaillistos, dieu grec de la forge et de la faillite

    à la lecture de ceci :

    « Il ne faut pas mélanger les genres : les constructeurs automobiles doivent… construire des véhicules et les vendre, et les opérations de financement devraient se faire par l’intermédiaire de véritables banques. »

    En suite logique, j’imagine déjà votre opinion sur la nomination de l’ancienne d’Areva (donc en l’occurrence Âne Lauvergeon) à la tête de la BPE…
    la faiseuse de déchets nucléaires se retrouve à la t^te de 42 milliards d’argent non gagné leviétisable à 10 soit 420 milliards de dettes futures à assumer pour les vrais pigeons (les cons-tribuables)

    Ce sera donc une nouvelle bécassine en concurrence avec C.Lagourde du FMI.

    Mais je préfèrerais que vous en glissiez un mot sur cette info des plus étranges, dont personne ne semble s’étonner .

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