BNP-Paribas 3° trimestre 2017

Les banksters de BNP-Paribas ont publié leur bilan pour ce dernier trimestre et curieusement, ils continuent à publier (dans les slides) un tableau donnant le véritable montant de leurs capitaux propres, c’est-à-dire en soustrayant les titres dits hybrides et d’autres éléments (dont les écarts d’acquisition) du montant des capitaux propres publiés au bilan, c’est-à-dire très exactement selon la même méthode que j’utilise depuis des années,

Document 1 :

En reprenant ces seuls chiffres pouvant donner une image fidèle de la réalité, et en ne retenant que le montant des véritables capitaux propres, le leverage réel de BNP est de 27,67 pour ce dernier trimestre correspondant à un ratio Core Tier 1 réel de 3,61 % sans grands changements par rapport aux trimestres précédents !

Document 2 :

BNP Paribas2016 Q32016 Q42017 Q12017 Q22017 Q3
1 Assets2 173,882 076,962 197,662 142,962 158,50
2 Equity98,711100,665102,07699,318100,544
3 Deductions16,51416,84917,34114,42715,591
4 Goodwill9,99710,21610,1359,7919,653
5 Tangible eq72,273,674,675,175,3
6 Liabilities2 101,682 003,362 123,062 067,862 083,20
7 Leverage (µ)29,1127,2228,4627,5327,67
8 Core Tier 1 (%)3,443,673,513,633,61

Sommes en milliards d’euros.

Il faudrait augmenter les capitaux propres de… 121 milliards d’euros (!) ou diminuer le total des dettes de plus de… 1 000 milliards (!) par cessions d’actifs par exemple pour que BNP-Paribas respecte les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan (sans pondérer les actifs, comme le préconisent également la BRI, Axel Weber, la Fed, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni, la Banque du Portugal, la CRR/CRD IV) et la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), à savoir un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 % ou un leverage inférieur à 10 (contre respectivement 8% et 12,5 pour le ratio Core Tier 1 d’origine).

Document 3 :

Les chiffres de ces ratios de levier Bâle III publiés par les banksters de BNP-Paribas sont donc en concordance avec ceux que je calcule sur la base de l’analyse de ces titres hybrides (l’écart entre mes calculs et ceux de BNP est très faible), ce qui prouve une fois de plus la justesse de mes analyses sur ce sujet, et ceci depuis plusieurs années…

C’est drôle, on se demande pourquoi les banksters de BNP-Paribas ne publient toujours pas le montant des Titres Négociables à Court Terme qu’ils mettent en pension pour obtenir… 25 milliards d’euros d’argent frais (avec 1 milliard de Titres Négociables à Moyen Terme)…

Document 4 :

… chiffres publiés par la Banque de France, auxquels il faudrait ajouter ceux qui sont prêtés par la BCE qui ne publie aucun chiffre à ce sujet !

Le leverage réel de BNP est de 27. Celui de la banque des frères Lehman était de 32 lorsqu’elle a fait faillite, ce qui a provoqué de fortes turbulences financières dans le monde.
Le total de son bilan était alors de 650 milliards de dollars… seulement.
Le total du bilan de BNP représente 95 % du PIB annuel de la France (2 268 milliards d’euros)
!

Les Américains sont inquiets face à la puissance de leurs big banks too big to fail, mais JPMorgan est celle qui a le total de son bilan le plus élevé avec seulement… 2 563 milliards de dollars, soit 13,1 % du PIB des Etats-Unis (19 495 milliards de dollars).

Les banksters de BNP (et leurs homologues des autres Gos banques) prennent les Français pour des idiots et ils ont raison. Ça marche : ils ne comprennent jamais rien aux problèmes financiers, bancaires, monétaires, heureusement…
Ils n’ont été amenés à payer que 9 milliards de dollars pour éviter d’être condamnés… aux Etats-Unis !

Avec un bénéfice de 2,04 milliards d’euros, le ROE calculé sur les capitaux propres publiés est de 8,1 % et de 10,8 % sur les capitaux propres tangibles, ce qui est trompeur car ces capitaux propres tangibles devraient être de 196,3 milliards pour respecter un leverage de 10, ce qui donnerait un ROE réel calamiteux de 4,2 % seulement que les banksters se gardent bien de relever, ainsi que tous les journaleux et bonimenteurs que sont les analystes financiers patentés à leur service.

Les banksters de BNP réussissent à sauver les apparences grâce à un taux de distribution (rendement des dividendes par action) exceptionnellement élevé de… 4,11 % qui leur permet d’avoir un ratio P/E de 11,0 !

Document 5 :

La capitalisation boursière de BNP est de ce fait anormalement forte, 82 milliards d’euros, mais peu supérieure au niveau de ses capitaux propres tangibles (75,3 milliards) qui sont considérés comme étant la valeur à la casse d’une banque en difficulté.
Avec un taux de distribution inférieur à 2 % comme aux Etats-Unis, BNP serait au tapis !

Tout est simple… à condition de savoir décrypter correctement des centaines de pages de comptes à dormir debout pour en tirer la substantifique moelle.
Finalement, je remercie les dirigeants de nos Gos banques et ici ceux de BNP qui montrent que j’avais raison et que j’ai toujours raison de calculer les véritables ratios d’endettement.

Pour l’instant, tout va bien, la nomenklatura est solidaire.

Cliquer ici pour accéder aux documents présentant les résultats de BNP d’où sont tirées ces données.
Cliquer ici pour accéder aux chiffres des Titres de Créances Négociables (TCN).
Cliquer ici pour lire mon article précédent sur les résultats de BNP.

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