Les mécanos de la Générale, 2° trimestre 2017

Victoire ! Les mécanos de la Générale ont réussi l’exploit de reprendre pour ce dernier trimestre la dernière place de la liste des Importantes Institutions Financières Systémiques Mondiales (Global Systemically Important Financial Institutions, G-SIFIs) car ils ont surclassé Deutsche Bank !

En effet, d’après le décryptage de leurs chiffres publiés, le véritable multiple d’endettement, le leverage réel des mécanos était de… 31,93 et son inverse le véritable ratio Core Tier 1 était de… 3,13 % en cette fin de dernier trimestre, en petite amélioration par rapport aux trimestres précédents,

Document 1 :

Société Générale2016 Q22016 Q32016 Q42017 Q12017 Q2
1 Assets1 460,201 404,901 382,241 401,201 350,22
2 Equity58,560,961,95362,260,111
3 Deductions14,315,916,69816,614,251
4 Goodwill4,74,64,3554,54,86
5 Tangible eq39,540,440,941,141
6 Liabilities1 420,701 364,501 341,341 360,101 309,22
7 Leverage (µ)35,9733,7732,833,0931,93
8 Core Tier 1 (%)2,782,963,053,023,13

Sommes en milliards d’euros.
Euh… Un petit rappel : la banque des frères Lehman a fait faillite avec un leverage de 32

Les mécanos de la Générale avouent même que leur ratio de levier est, dans le cadre de la CRR/CRD IV (Capital Requirements Directive) de… 4,2 % ce qui est très proche de mes résultats (et ce qui les confirme) compte tenu des différences dans la façon de calculer cette donnée !

Document 2 :

Encore un petit rappel : un leverage de 32 signifie que le total des dettes représente 32 fois le montant des véritables capitaux propres.

Les mécanos de la Générale publient (en annexe) un tableau détaillé qui permet de calculer le montant des véritables capitaux propres (comme je l’ai toujours écrit contrairement à eux), soit 41,0 milliards d’euros qui est obtenu en retranchant du montant des capitaux propres publiés (sans les minoritaires) les sommes correspondant aux titres dits hybrides (TSS, TSDI, coupons et dividende), les écarts d’acquisitions (goodwill) et les dividendes à distribuer,

Document 3 :

Et encore un autre petit rappel : d’après les règles dites de Bâle I, les banques devaient avoir un leverage inférieur à 12,5 ou un ratio Core Tier 1, son inverse, supérieur à 8 %.

A la suite des turbulences financières de ces dernières années, ce bon vieux Greenspan a relevé ces exigences à un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %, sans pondérer les actifs, comme le préconisent également la BRI, Axel Weber, la Fed, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni, la CRR/CRD IV et la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC),

Document 4 :

Pour respecter les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan, il faudrait augmenter les capitaux propres de… 81,8 milliards d’euros ou diminuer le total des dettes de l’ordre de 800 milliards (par cessions d’actifs) !

Document 5 :

Comme je l’ai déjà écrit, Les mécanos de la Générale confirment donc que mes calculs de l’été 2011 donnaient parfaitement bien une image fidèle de la réalité quand j’ai publié un ratio Core Tier 1 dans les 2 % alors qu’ils prétendaient à tort qu’il était de 9 % !
Comme je l’ai écrit précédemment, L’AMF m’a donc sanctionné totalement à tort alors que les mécanos de la Générale continuent à me donner finalement totalement raison !
En fait, ils commencent à essayer de comprendre les règles de gestion prudentielles d’endettement telles qu’elles vont être appliquées par l’Autorité Bancaire Européenne (EBA) qui calcule, comme je l’ai toujours fait à juste titre, les montants des véritables capitaux propres sans les titres dits hybrides, ces Titres Super Subordonnés (TSS) et Titres Subordonnés à Durée Indéterminée (TSDI) que seuls les banksters franchouillards de nos Gos banques ont fait passer officiellement pour des capitaux propres alors que tout le monde partout dans le monde les considère comme des dettes, comme je l’ai toujours écrit.
Il est particulièrement grave de constater qu’une autorité officielle, l’AMF, de connivence avec ces banksters, puisse sanctionner à tort une personne (moi !) qui publie des études financière justes, en conformité avec les règles internationales, et qui dénonce ces irrégularités en France.
Il est particulièrement grave de constater que les gens de la Banque de France qui sont chargés de faire appliquer les règles internationales ne le font pas, sciemment, de connivence avec les banksters.
Il est particulièrement grave de constater que les mécanos de la Générale qui gèrent 1 400 milliards d’euros d’actifs n’ont toujours pas compris le mécanisme de gestion des règles prudentielles d’endettement bancaire.
Il est particulièrement grave de constater que tous les autres professionnels en France puissent être aussi incompétents, en particulier les bonimenteurs tels que les analystes financiers patentés de la Société Française des Analystes Financiers et tous les journaleux de tous les médias
.

Par ailleurs, les mécanos de la Générale ne donnent évidemment aucune information explicite sur les 14,439 milliards d’euros qu’ils empruntent à la Banque de France dans le cadre des Titres de Créances Négociables (TCN) en mettant en pension des titres comprenant les Certificats de Dépôt à Moyen Terme en comptabilisant aussi les chiffres de Crédit du Nord qui fait partie du groupe des Mécanos…

Document 6 :

… sans compter les milliards généreusement prêtées par les Marioles de la BCE qui ne publient aucun chiffre !
Heureusement, je suis le seul, à ma connaissance à faire de telles analyses.
Les règles comptables sont redoutables car, lorsqu’on sait décrypter correctement les comptes des banksters, il est toujours possible de savoir si tout se passe bien ou si quelque chose ne va pas quelque part dans leur banque.

Les bénéfices de 1,16 milliard d’euros (retraités des exceptionnels) correspondent à un ROE calculé sur le montant des capitaux propres publiés de 7,7 %, de 11,3 % sur le montant des capitaux propres tangibles, ce chiffre relativement bon s’expliquant par la sous-capitalisation de la banque et de 3,8 % seulement sur le montant des capitaux propres nécessaires pour obtenir un leverage réel de 10 comme pour Citigroup par exemple.

La capitalisation boursière de la Générale est remontée récemment aux alentours de 40,5 milliards d’euros grâce… au Donald (!), c’est-à-dire au niveau du montant des capitaux propres tangibles (41,0 milliards) considérés comme étant la valeur à la casse d’une banque correspondant à un PER de 12,5 grâce à un taux de distribution anormalement élevé pour une banque de 4,4 % qui permet aux mécanos de ne pas plonger et même de survivre en sauvant trompeusement les apparences.

Document 7 :

Pour l’instant, tout va bien : pas de tsunami !
Tout est simple, enfin, presque.

Cliquer ici pour voir les résultats de la Générale de ce dernier trimestre.
Cliquer ici pour voir les chiffres des TCN publiés par la Banque de France.

8 réflexions sur “Les mécanos de la Générale, 2° trimestre 2017”

  1. site jovanovic.com

    Une dépêche de l’agence Reuters est tombaée laconiquement sur les écrans et disait (comme s’il s’agissait d’une information sans grande importance) que l’Union Européenne veut qu’une loi soit votée rapidement afin d’INTERDIRE AUX CITOYENS DE SE RENDRE A LEUR BANQUE POUR RETIRER LEUR ARGENT EN CAS DE RUMEURS DE SA FAILLITE.

  2. Merci, Monsieur Chevallier pour tout votre travail.
    J’ai mis de l’argent chez Pouyanne – vous en parliez en bien il y a quelques années, comme l’une des rares banques françaises fiables.
    Mais à présent qu’ils ne publient plus leur bilan, faut-il accorder du crédit aux rumeurs disant que l’argent est placé à la Société Générale, et vite en sortir?

  3. Notre activité existe depuis 37 ans, nous diffusons nos programmes dans plus de 35 pays, et du jour au lendemain, la Société Générale et d’autres banques, rejettent sans nous prévenir les virements correspondant à nos cachets quand ils proviennent de pays soit disant « dangereux ». Cela concerne plus de 40% de notre activité.
    Nos comptes sont clôturés de façon unilatérale sans préavis.
    Ces sommes sont toutes justifiées par des contrats et des factures.
    Ne pouvant encaisser les sommes dues qui restent bloquées à l’étranger je n’ai que deux possibilités :
    – déposer mon bilan,
    – ouvrir des comptes à l’étranger en délocalisant une partie de mon activité.
    J’entreprends une action contre la Société Générale en dommages et intérêts, mais souhaiterais avoir une opinion extérieure ainsi que des contacts avec des personnes ayant eu les mêmes problèmes avec cette banque.
    Je ne pense pas être le seul dans ce cas.
    Dans l’attente d’une réponse que j’espère utile à mon action,
    sincères salutations,
    J.M.Boursicot

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