Les mécanos de la Générale, 4° trimestre 2016

Les mécanos de la Générale n’ont pas réussi l’exploit de conserver pour ce dernier trimestre la dernière place de la liste des grandes banques à risques systémiques dans le monde (Global list of Systemically Important Banks (G-SIBs) car ils sont encore surclassés par Deutsche Bank !

En effet, d’après le décryptage de leurs chiffres publiés, le véritable multiple d’endettement, le leverage réel était de… 32,80 et son inverse le véritable ratio Core Tier 1 était de… 3,05 % en cette fin de dernier trimestre, en petite amélioration par rapport aux deux trimestres précédents,

Document 1 :

Société Générale2015 Q42016 Q12016 Q22016 Q32016 Q4
1 Assets1 334,401 367,901 460,201 404,901 382,24
2 Equity595958,560,961,953
3 Deductions13,115,414,315,916,698
4 Goodwill74,54,74,64,355
5 Tangible eq38,939,139,540,440,9
6 Liabilities1 295,501 328,801 420,701 364,501 341,34
7 Leverage (µ)33,333,9835,9733,7732,8
8 Core Tier 1 (%)32,942,782,963,05

Sommes en milliards d’euros.
Euh… Un petit rappel : la banque des frères Lehman a fait faillite avec un leverage de 32

Les mécanos de la Générale avouent même que leur ratio de levier est, dans le cadre de la CRR/CRD IV (Capital Requirements Directive) de… 4,2 % ce qui est très proche de mes résultats (et ce qui les confirme) compte tenu des différences dans la façon de calculer cette donnée !

Document 2 :

Encore un petit rappel : un leverage de 32 signifie que le total des dettes représente 32 fois le montant des véritables capitaux propres.

Les mécanos de la Générale publient (en annexe) un tableau détaillé qui permet de calculer le montant des véritables capitaux propres (comme je l’ai toujours écrit contrairement à eux), soit 40,9 milliards d’euros qui est obtenu en retranchant du montant des capitaux propres publiés (sans les minoritaires) les sommes correspondant aux titres dits hybrides (TSS, TSDI, coupons et dividende), les écarts d’acquisitions (goodwill) et les dividendes à distribuer,

Document 3 :

Et encore un autre petit rappel : d’après les règles dites de Bâle I, les banques devaient avoir un leverage inférieur à 12,5 ou un ratio Core Tier 1, son inverse, supérieur à 8 %.

A la suite des turbulences financières de ces dernières années, ce bon vieux Greenspan a relevé ces exigences à un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %, sans pondérer les actifs, comme le préconisent également la BRI, Axel Weber, la Fed, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni, la CRR/CRD IV et la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC),

Document 4 :

Pour respecter les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan, il faudrait augmenter les capitaux propres de… 84,8 milliards d’euros ou diminuer le total des dettes de l’ordre de 1 000 milliards (par cessions d’actifs) !

Document 5 :

Comme je l’ai déjà écrit, Les mécanos de la Générale confirment donc que mes calculs de l’été 2011 donnaient parfaitement bien une image fidèle de la réalité quand j’ai publié un ratio Core Tier 1 dans les 2 % alors qu’ils prétendaient à tort qu’il était de 9 % !
Comme je l’ai écrit précédemment, L’AMF m’a donc sanctionné totalement à tort alors que les mécanos de la Générale continuent à me donner finalement totalement raison !
En fait, ils commencent à essayer de comprendre les règles de gestion prudentielles d’endettement telles qu’elles vont être appliquées par l’Autorité Bancaire Européenne (EBA) qui calcule, comme je l’ai toujours fait à juste titre, les montants des véritables capitaux propres sans les titres dits hybrides, ces Titres Super Subordonnés (TSS) et Titres Subordonnés à Durée Indéterminée (TSDI) que seuls les banksters franchouillards de nos Gos banques ont fait passer officiellement pour des capitaux propres alors que tout le monde partout dans le monde les considère comme des dettes, comme je l’ai toujours écrit.
Il est particulièrement grave de constater qu’une autorité officielle, l’AMF, de connivence avec ces banksters, puisse sanctionner à tort une personne (moi !) qui publie des études financière justes, en conformité avec les règles internationales, et qui dénonce ces irrégularités en France.
Il est particulièrement grave de constater que les gens de la Banque de France qui sont chargés de faire appliquer les règles internationales ne le font pas, sciemment, de connivence avec les banksters.
Il est particulièrement grave de constater que les mécanos de la Générale qui gèrent 1 400 milliards d’euros d’actifs n’ont toujours pas compris le mécanisme de gestion des règles prudentielles d’endettement bancaire.
Il est particulièrement grave de constater que tous les autres professionnels en France puissent être aussi incompétents, en particulier les bonimenteurs tels que les analystes financiers patentés de la Société Française des Analystes Financiers et tous les journaleux de tous les médias
.

Par ailleurs, les mécanos de la Générale ne donnent évidemment aucune information explicite sur les 15 milliards d’euros qu’ils empruntent à la Banque de France dans le cadre des Titres de Créances Négociables (TCN) en mettant en pension des titres comprenant les Certificats de Dépôt Négociables (CDN) en comptabilisant aussi les chiffres de Crédit du Nord qui fait partie du groupe des Mécanos…

Document 6 :

… et les Bons à Moyen Terme Négociables (BMTN),

Document 7 :

Heureusement, je suis le seul, à ma connaissance à faire de telles analyses.
Les règles comptables sont redoutables car, lorsqu’on sait décrypter correctement les comptes des banksters, il est toujours possible de savoir si tout se passe bien ou si quelque chose ne va pas quelque part dans leur banque.

Les bénéfices de 3,87 milliard d’euros (sur l’année 2016) correspondent à un ROE calculé sur le montant des capitaux propres publiés de 6,25 % et de 9,5 % sur le montant des capitaux propres tangibles, ce chiffre relativement bon s’expliquant par la sous-capitalisation de la banque.

Le cours qui a atteint un plus haut de 138 € en avril 2007 est retombé aux alentours de 35 € puis il est remonté à 44 € grâce au Donald.

La capitalisation boursière de la Générale est remontée récemment aux alentours de 34,5 milliards d’euros, c’est-à-dire nettement moins que le montant des capitaux propres tangibles (40,9 milliards) considérés comme étant la valeur à la casse d’une banque correspondant à un PER très faible de 9,25 avec un taux de distribution anormalement élevé pour une banque de 5,0 % (avec un dividende passant à 2,20 €), ce qui permet aux mécanos de ne pas plonger davantage et même de survivre en sauvant trompeusement les apparences.

Pour l’instant, tout va bien : pas de tsunami !
Tout est simple, enfin, presque.

Cliquer ici pour voir les résultats de la Générale de ce dernier trimestre.

4 réflexions sur “Les mécanos de la Générale, 4° trimestre 2016”

  1. « Le niveau de confiance des chefs d’entreprise atteint un des niveaux historiques les plus élevés selon un sondage CNBC, « en raison de la guerre de Trump contre les tracasseries administratives. » »

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