BPCE 2° trimestre 2016

Comme je l’ai déjà écrit, BPCE est l’usine à gaz créée par le principal collaborateur de notre histrion ignare qui utilise certains de ses tuyaux pour enduire les analystes (et presque tout le monde) dans l’erreur à l’insu de leur plein gré…
En effet, les comptes trimestriels publiés ne font jamais état de ces fameux TSSDI, Titres Super Subordonnés à Durée Indéterminée que nos banksters ont réussi à faire comptabiliser officiellement en France dans les capitaux propres alors qu’ils sont considérés partout dans le monde comme des dettes car ce sont des capitaux rémunérés sous la forme d’intérêts.
Cette distinction entre capital et dettes est fondamentale, comme le montre clairement la dénomination du passif en anglais : Liabilities & equity, le mot passif n’existant pas en anglais, car les actifs ne peuvent être financés que par des capitaux propres et des dettes.
C’est simple, mais trop simple pour nos banksters franchouillards qui ont trouvé là un terrain d’entente pour camoufler plus ou moins adroitement leurs turpitudes, mais ça ne marche pas pour les rares analystes compétents s’exprimant en français (le pluriel ne se justifie peut-être pas !) et pour les gens de l’EBA, l’Agence Bancaire Européenne qui ont publié les montants des véritables capitaux propres selon les règles appliquées partout dans le monde, sans les titres dits hybrides dont les TSSDI font partie, pour les bilans arrêtés au 30 juin 2013 et qui confirment mes analyses.
Les chiffres publiés dans les rapports trimestriels de BPCE ne donnent donc pas une image fidèle de la réalité pour tromper les investisseurs et les marchés, ce qui est condamnable mais pas condamné en France (seul celui qui a dénoncé cette tromperie a été sanctionné !)
.

Cependant, les banksters de BPCE publient prudemment le montant des véritables capitaux propres en concordance avec ceux de l’EBA dans une annexe,

Document 1 :

Les chiffres publiés dans le bilan publié par BPCE doivent donc être retraités en fonction de ces données pour donner une image fidèle de la réalité,

Document 2 :

Dans ces conditions, il est possible de calculer des ratios qui se rapprochent de la réalité en appliquant les règles internationales.

Le ratio Core Tier 1 réel, c’est-à-dire le rapport entre les capitaux propres et (sur) le total des dettes (du bilan moins les capitaux propres) est de 4,54 % en pourcentage, ce qui correspond à un leverage (que l’on peut traduire par ratio de levier) de 22,01 qui s’interprète de la façon suivante : le total des dettes représente 22 fois le montant des véritables capitaux propres, ce qui correspond à un multiple d’endettement, expression que j’ai adoptée, avec le symbole µ pour simplifier, sans amélioration par rapport aux trimestres précédents,

Document 3 :

BPCE2015 Q22015 Q32015 Q42016 Q12016 Q2
1 Assets1 169,191 173,201 166,541 197,011 219,74
2 Equity55,02863,01557,63257,94158,428
3 Deductions2,0239,2132,3782,0581,11
4 Goodwill4,3054,3024,3544,2834,318
5 Tangible eq48,749,550,951,653
6 Liabilities1 120,491 123,701 115,641 145,411 166,74
7 Leverage (µ)23,0122,721,9222,222,01
8 Core Tier 1 (%)4,354,414,564,54,54

Sommes en milliards d’euros.

Pour ce dernier trimestre, les banksters de BPCE publient curieusement un « ratio de levier Bâle 3 »… de 4,8 % proche de celui que j’ai calculé, ce qui confirme la justesse de mes analyses passées et présentes.

Comme je l’ai déjà écrit, Bien entendu, les ratios et multiples de ce tableau sont calculés à partir des actifs qui ne sont pas pondérés des risques car tout actif est par définition risqué, selon les préconisations de ce bon vieux Greenspan, de la BRI, d’Axel Weber, de la Fed, de la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni, la Banque du Portugal et en conformité avec les accords de Bâle I comme le rapporte entre autres la CRR/CRD IV (cf. mon analyse des résultats de Deutsche Bank).

BPCE est donc dans une mauvaise situation car son multiple d’endettement réel, le leverage, reste à un niveau trop élevé alors que pour ce bon vieux Greenspan, le leverage devrait être inférieur à 10 (donc avec un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %) pour respecter les règles prudentielles d’endettement bancaire en vigueur après les turbulences de 2008.

Il faudrait pour cela augmenter les capitaux propres de 57,9 milliards d’euros ou diminuer le total du bilan de… 630 milliards (par cessions d’actifs par exemple) !

Les dirigeants de BPCE ne parlent pas évidemment des 15 milliards que la Banque de France leur prête généreusement en mettant en pension des titres sous la forme de Certificats de Dépôt Négociables dans le cadre des Titres de Créances Négociables (TCN),

Document 5 :

Pour l’instant, ça marche. Tout va bien : il n’y a pas eu de tsunami mais le marché interbancaire est complètement bloqué dans la zone euro.
Heureusement que peu de gens lisent ce que j’écris car ça fait peur !

Cliquer ici pour voir les résultats de BPCE d’où sont extraites ces informations,

8 réflexions sur “BPCE 2° trimestre 2016”

  1. Monsieur Chevalier, désoler mais pour le moment toutes vos prévisions son tombé à l’eau, l’Europe est toujours la , les banques italiennes vos être sauver par un miracle de la BCE et comme super marrions la dit l »Euro est un processus irréversible et pour le moment le mariole tien ses promesses

    1. Merci Mr polo pour cette lumineuse analyse.
      Une banqueroute, ça arrive très doucement, puis soudainement très vite.
      Le moment venu Angela et plus généralement la on va dire « préférence nationale » allemande saura réagir.
      Pas forcément dans votre intérêt.

  2. je donne Suite à mon premier commentaire Madame Merkel devra céder au mariole de la BCE sur les banques italiennes pour la simple raison que la deutsche Bank va aussi très mal son parler des banques françaises et aussi des autres banques l’Européenne donc il faudra stoppé le virus avant qu’il ne se propage par tous

  3. @polo

    Dire que monsieur CHEVALLIER s’est trompé dans ses analyses me semble inexact. Sur les bilans des banques, je pense qu’il n’y pas débat. Ses analyses nous ont éclairés bien avant l’heure et sans doute que ce blog n’est pas étranger à la modification de la présentation de leurs comptes par plusieurs banques françaises.

    Pour le reste, monsieur CHEVALLIER se limite à décrire une situation qui est celle d’un bateau qui sombre. La zone €. Certes, on peut trouver que le bateau tarde à couler mais personne ne peut raisonnablement contester qu’il prend l’eau dans des proportions sans cesse plus importantes pour un résultat qui est inévitable.

    1. Pierrot le pas fou

      Salut Yann. je te conseille de laisser ce polo poster ses idioties.
      C’est pas la première fois qu’il sen prend ainsi à notre hôte en remettant en doute systématiquement tout ce qu’il écrit. Alors que M.Chevallier partage aimablement le fruit de ses analyses, et je l’en remercie.
      Polo est juste un troll à ignorer. Et qui sait, il est peut-être même salarié pour poster ses inepties à la gloire de l’eurosystéme (qui a recruté des gens pays avec nos impots pour poster à sa gloire)

      Et toi, yann, tu as parfaitement raison dans ce que tu as écrit. et on est ici nombreux à penser la même chose.
      Les banques centrales ne font que gagner du temps le temps que lesi nsiders se barrent et que les obstacles techniques soient résolus. C’est chaque fois la même farce au détriement du peuple.

      Si tu as encore du temps, prépare-toi à survivre, car c’est pas juste faillite qui arrive… c’est la totale comme en 14 et 40… quand un pays est en ruine économique, et veut baisser les salaires, il envoie ses fils se faire tuer par le pays voisin qui a exactement le même problème.. « des gens qui se connaissent et qui envoient à la mort des gens qui ne se connaissent pas » disait Paul Valery.
      Quand on est un politique dans un pays en faillite, où les rares à avoir du taff veulent des hausses de salaires alors que les chinois travaillent comme des esclaves… il y a un moment où la guerre est un choix « normal » pour un politique.
      C’est pour cela qu’ils provoquent la russie de façon répugnante (embargo bidon, cessation de commerce qui a tué nos producteurs de pommes).

      Et je pense que c’est du genre loin qui faudra aller. Car il est fort peu probable que les montagnes soient des arches de noe tant elles sont surpeuplée
      La guerre sera extérieure et civile. Regarde un peu les gens autour de toi : hystériques et drogué à la consommation au point de suivre un pokémon en voiture, d’aller voler dans les champs, ou acheter des portables dernier cri d’un coté et aller demander des bons alimentaires en même temp … Les ados on dirait des attardés mentaux complétement immatures : si tu leur dis de lacher deux minutes leur portable, on dirait que tu as piqué le doudou d’un mioche en petite enfance.
      ça va être une énorme crise de nerf pour tout le monde quand la faillite sera officielle.
      Regarde le film « les patates » avec Pierre Perret.

      En espérant que tout se passe bien pour vous, mes amis, lecteurs de ce site.

  4. Publication du résultat des nouveaux stress test par l’autorité de régulation bancaire:
    http://www.eba.europa.eu/-/eba-publishes-2016-eu-wide-stress-test-results

    …déjà commentés dans les médias français:
    « Les résultats définitifs, publiés par l’ABE, montrent que les banques françaises confirment leur solidité et leur capacité de résistance à des chocs sévères », écrit la BdF dans un communiqué.

    « Les banques ont su, au cours de ces dernières années, renforcer fortement leurs fonds propres pour répondre aux exigences règlementaires et démontrent qu’elles disposent aujourd’hui d’un niveau de solvabilité élevé », ajoute François Villeroy de Galhau, qui est aussi président de l’Autorité de contrôle et de résolution (APCR) française.

    Comprendre que la situation serait -très relativement- moins pire en France que chez Deutsche Bank ou Monte Paschi ?

    Le futur tsunami sera de toute façon stoppé à la frontière, grâce à la nouvelle Ligne Maginot imaginée par nos élites: le bail in des banques par les épargnants.
    … bail in dont l’application menacerait bien trop la paix sociale et à la stabilité politique pour rencontrer une quelconque mise en oeuvre pratique, du moins à l’échelle des méga banques… pour lesquelles le dispositif avait été imaginé.

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