Citigroup 1° trimestre 2012

Citigroup a publié ses résultats du 1° trimestre 2012…

Le multiple µ d’endettement (mon µ, leverage) de Citigroup a continué à fluctuer sous la barre critique de 10 à… 9,7.
Il respecte donc confortablement les règles de la BRI et de la Fed qui imposent un maximum de 12,5 selon Bâle II, en atteignant déjà les exigences de Bâle III : moins de 10 (le total des dettes ne doit pas dépasser 10 fois le montant des capitaux propres), sans tricher comme le font les banques européennes,

Citigroup2011 Q12011 Q22011 Q32011 Q42012 Q1
Pref. stocks0,3120,3120,3120,3120,312
Liabilities1 777,091 780,571 758,931 696,381 763,02
Equity170,725176,052177,06177,494181,508
Leverage (µ)10,410,19,99,69,7
Tier 1 (%)9,69,910,110,510,3

Chiffres en milliards de dollars.

Les véritables capitaux propres représentent 10,3 % du total des dettes, ce qui est nettement supérieur aux exigences de Bâle II (d’un minimum de 8 %) et de Bâle III (10 %).

Les actions de préférence sont négligeables.


Par rapport aux trimestres précédents, les capitaux propres augmentent, c’est ce qui est essentiel.

Le ratio d’endettement tel qu’il a été conçu par les gens de la Fed est le plus simple et le meilleur test de stress. Tout le reste n’est que mauvaise littérature pour idiots inutiles.

Seul problème : les bénéfices, d’un montant de 2,931 milliard de dollars sont faibles par rapport aux capitaux propres. La rentabilité des capitaux investis avec un ROE (Return On Equity) de 6,5 % est très inférieure aux normes de 15 % ce qui donne raison à ce bon vieux Greenspan : les big banks too big to fail ne sont pas rentables, sauf exceptions.

Le plus amusant est qu’il y a encore des idiots inutiles qui se demandent pour quelles raisons les cours de nos Gos banques franchouillardes baissent !

Cliquer ici pour lire le communiqué de Citigroup sur ses derniers résultats.

19 réflexions sur “Citigroup 1° trimestre 2012”

  1. Bonjour JP
    c’est bien beau ca, les banques US sont dans les normes, oui, si vous le dites
    Mais si les banques européennes se cassent la pipe, elles entraineront les US dans leur sillage

  2. Encore un qui a rien compris…. C’est justement pour cela que Allan Greenspan, directeur de la fed de 1987 à 2006, a étudié plus de 50 ans de crises diverses et défini comme 10 fois les fonds propres le maximum d’endettement pour une banque qui souhaiterait rester sérieuse.
    Avec des fonds propres égaux ou supérieurs à 10% de son bilan, une banque peut traverser les turbulences.

  3. @ waliton : ce qui suit est tapé sur le vif pour répondre à votre réflexion fort légitime : ne m’en portez pas rigueur si c’est un peu décousu et synthétique à l’extrême… l’essentiel est là, donc :

    Les banques américaines ne peuvent pas tomber puisque ce sont elles qui font tomber l’Euro (et non pas tomber les banques européennes… nuance) !

    En effet :

    1. Les US sont en passe de gagner la guerre monétaire qu’ils ont déclenchée contre l’euro, (* : voir + bas)
    2. La bataille dollar yuan ne fait que commencer,
    3. Les entreprises US (qui ne pensent « que » global…) sont des machines à déposer des brevets, à innover soit techniquement soit en matière de marketing soit en matière de réseau de distribution (souvent les 3) et par conséquent à fabriquer annuellement des milliers de milliards de dollars,
    4. Ceci au dépends des populations des pays dans lesquels les US investissent,
    5. Ceci aux dépends de la population US elle-même car « corporate US » n’a pas non plus (pour le moment) envie de réinvestir massivement sur le territoire US,
    6. En matière d’impôts, les entreprises US payent le minimum syndical (pourrait-on dire) à leur gouvernement, juste ce qu’il faut pour continuer d’assurer leur sécurité en dehors des frontières US (l’armée US et les cabinets juridiques internationaux coûtent très cher, d’où le fait de se laisser vivre à crédit sur le dos du reste du monde qui place ses capitaux aux US, car les US sont l’endroit le plus sûr au monde),
    7. Pour toutes ces raisons, les US continueront d’attirer (et pour longtemps) des capitaux,
    8. Même si, en effet, il y a davantage à déconstruire sur le territoire US (autant qu’en Europe) qu’à construire,
    9. Mais là n’est pas le problème puisqu’un groupe d’intérêts intercontinental est « apatride » par définition!!!
    10. Les 50 prochaines années vont correspondre à l’âge d’or de l’Asie du Sud-est, territoires sur lesquels tout est à construire et où « corporate US » est fort bien positionné.

    > La boucle est bouclée > on revient au point n° 3 (relire plus haut et redescendre jusque ici … avant de recommencer…).

    Moralité : les US ne sont pas prêts de laisser perdre leurs avantages historiques, à savoir être monnaie de réserve et être le gendarme du monde. Par conséquent, même si la population US est entretenue à minima, le leadership des groupes financiers et industriels US perdurera encore longtemps… Et va, certes, davantage profiter, dans les 50 années à venir, aux populations asiatiques qu’à la population américaine. Mais je le répète là n’est pas le problème : continuer de penser en « citoyen sur un plan national / régional » vous donne 3 trains de retard sur l’économie (et la finance) globalisée(s).

    Je le répète : les entreprises de taille mondiale sont tellement globalisées qu’elles sont tout à fait « apatride ». C’est simple à comprendre (il suffit de cesser de lire les fourneaux généralistes et de s’intéresser 5 minutes à l’économie pour comprendre cela).

    Cordialement,

    (*) : A. Les banques US ont répandu tel un cheval de Troie leurs crédits pourris à l’ensemble de leurs « concurrents » étrangers, à commencer par les groupes européens,
    B. Les banques US ont ensuite spéculé contre les banques concurrentes, avec un avantage concurrentiel : celui de savoir sur quoi et où attaquer,
    C. Une guerre monétaire a été ainsi portée à son paroxysme à partir de 2008,
    D. Le dollar étant monnaie de réserve mondiale (pour des raisons historiques et en dépit de certaines faiblesses du gouvernement US), lorsque l’Europe a manqué de dollars, la BCE en a acheté à la FED,
    E. Les banques européennes étant mal managées (contrairement à celles US qui sont gérées par des gens qui savent ce que les concepts « stratégie » et « gouvernance » veulent dire), la guerre monétaire entre l’Euro et le Dollar a été perdue par l’Euro.

  4. Lundi 16 avril 2012 :

    Crise espagnole : les Européens cherchent de l’aide auprès du FMI.

    Les Européens se préparent à une éventuelle aide à l’Espagne de plus en plus en difficultés, d’autant que le rachat de dettes par la Banque centrale européenne semble exclu et qu’un renforcement des moyens du FMI pour participer à un nouveau sauvetage est loin d’être acquis.

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20120416trib000693803/crise-espagnole-les-europeens-cherchent-de-l-aide-aupres-du-fmi.html

  5. Travailleur honnête

    Si les banques européennes se cassent la pipe, il en résultera une dépression en Europe, qui retirera des clients aux US.
    A très court terme et à moyen terme, les pertes pour les banques US seraient limitées car leurs placements en obligations de pays européens sont limités.
    Le fait qu’une faillite de banques espagnoles déclencherait un effondrement généralisé du système financier européen est lié au fait que les banques européennes sont très lourdement investies en zone euro, tout en étant trop faiblement capitalisées. Les actifs des unes sont constitués en majeure partie des dettes (inremboursables, à cause des montants et de leur propre levier) des autres.

  6. 1- Au début, nous avions cinq Etats européens surendettés : le Portugal, l’Irlande, l’Italie, la Grèce, l’Espagne.

    2- Ensuite, pour les sauver, les neuneus ont demandé l’intervention de la BCE. La BCE a donc surchargé son bilan d’obligations d’Etat pourries.

    3- Comme ça ne marchait pas, les neuneus ont eu une autre idée géniale. La BCE a prêté 1018 milliards d’euros aux banques européennes. Avec cet argent, les banques européennes ont surchargé leur bilan d’obligations d’Etat pourries.

    4- Comme ça ne marche toujours pas, les neuneus vont demander l’aide du FMI.

    5- Le FMI a besoin de 600 milliards d’euros. Il ne les a pas. Le FMI va donc demander de l’aide en Chine, en Inde, au Brésil, en Russie, etc, etc. Les Etats-Unis, premier actionnaire du FMI, ont prévenu qu’ils n’apporteraient pas un dollar.

    6- Finalement, le Japon va prêter 60 milliards de dollars au FMI.

    7- Pour sauver les cinq Etats européens surendettés, c’est le pays le plus surendetté du monde, le Japon, qui va prêter 60 milliards de dollars au FMI.

    8- Les neuneus sont trop balèzes.

      1. Et les Shadoks vont pomper pour rembourser…
        Et l’histoire se répète sans cesse.

        Du coup, ils ont parlé de plus enseigner l’histoire au lycée, parce qu’il parait que ça sert à rien…

  7. Bonjour,

    Est-on sûr de la qualité des capitaux propres des banques « too big to bail » , américaines ou autres d’ailleurs? Certains éléments ne risquent-ils pas d’être surévalués ou liés à des investissements risqués (immobilier, matières première à forte volatilité) ?

      1. Tofinou, tu es ici au meilleur endroit pour savoir ce qu’il en est.

        M.Chevallier analyse les bilans selon critères de la BRI et débusque les margoulinades des banksters qui trafiquent les comptes pour faire semblant d’être compétents.
        Et c’est bien le seul à le faire et à publier son travail.

        Parce que quand on voit ce que font les divers banksters… compter les titres d’états PIIGS en faillite comme des fonds propres (comme nos too bigs bien franchouillards qui sont les banques les plus solides du monde), compter en fonds propres des trucs bizaroides ultravolatils comme les coco-bonds (ubs), n’avoir pour fonds propres que des gains sur des changes de devises (ce qui marche tant qu’ils ne font pas d’erreur… chez saxo bank)

    1. @ tofinou
      Quand on voit citybank vendre ses participations en Chine ou en Inde, on peut se poser des questions … Quand ils ont récupéré 45 milliards d’aide lors de la faillite de Lehmann Brothers, alors qu’ils auraient à présent 3 ou 4 fois plus de capitaux propres, on peut aussi se poser des questions …

  8. Bonjour,

    Merci pour les synthèses réalisées par notre hôte, Homer et BA. Tout est bien clair désormais (à envoyer de toute urgence à Natixis).

    Bonne journée

  9. Mardi 17 avril 2012 :

    L’Espagne a emprunté mardi 3,178 milliards d’euros en bons du Trésor à 12 et 18 mois, à des taux en très forte hausse, alors qu’elle prévoit d’emprunter en tout 5,5 milliards cette semaine sur les marchés, inquiets sur ses perspectives économiques et sa capacité à juguler son déficit public.

    Malgré ces inquiétudes, le Trésor, qui souhaitait lever de 2 à 3 milliards d’euros, se situe malgré tout légèrement au-dessus de l’objectif visé, a indiqué la Banque d’Espagne.

    La demande des investisseurs est restée très forte, dépassant 10 milliards d’euros.

    Mais l’Espagne a dû concéder des taux en très forte hausse sur les deux échéances : à 2,623% pour les bons du Trésor à 12 mois, contre 1,418% lors d’une opération similaire le 20 mars, et à 3,110% pour les bons du Trésor à 18 mois, contre 1,711% précédemment.

    http://www.boursorama.com/actualites/l-espagne-emprunte-3-178-milliards-d-euros-a-12-18-mois-taux-en-tres-forte-hausse-ddd184dbccd4373339ba6af2d0995dc0

Répondre à jp-chevallier Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.