Les dirigeants des big banks too big to fail helvètes ont manifestement très bien compris qu’il fallait absolument diminuer leur leverage, celui de Crédit Suisse ayant atteint un sommet à 36,8 au 3° trimestre 2012, sachant que la banque des frères Lehman avait fait faillite avec un leverage de 32 !
Les chiffres de ce dernier trimestre montrent que le leverage réel de Crédit Suisse est tombé à 24,0 ce qui correspond à un ratio Core Tier 1 réel de 4,2 % car entre ces dates le montant des capitaux propres a augmenté de 7 milliards de francs et le total des dettes a baissé de 160 milliards,
Document 1 :
Crédit Suisse | 2012 Q4 | 2013 Q1 | 2013 Q2 | 2013 Q3 | 2013 Q4 |
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1 Assets | 924,28 | 946,618 | 919,903 | 895,169 | 872,602 |
2 Equity | 35,498 | 37,825 | 42,402 | 42,162 | 42,907 |
3 Preferred st | - | - | - | - | - |
4 Goodwill | 8,389 | 8,584 | 8,554 | 8,114 | 7,999 |
5 Tangible eq | 27,109 | 29,241 | 33,848 | 34,048 | 34,908 |
6 Liabilities | 897,171 | 917,377 | 886,055 | 861,121 | 837,694 |
7 Leverage (µ) | 33,1 | 31,4 | 26,2 | 25,3 | 24 |
8 Tier 1 (%) | 3 | 3,2 | 3,8 | 4 | 4,2 |
Sommes en milliards de francs… suisses.
Un rappel : le véritable leverage est obtenu en diminuant le montant des capitaux propres (sans les minoritaires) des écarts d’acquisition, c’est-à-dire en évaluant ces capitaux propres à leur juste valeur de marché, dite des actifs tangibles, sans pondérer les actifs comme le préconisent ce bon vieux Greenspan, la BRI, Axel Weber et la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni, rapporté au reste du bilan qui est constitué par définition de dettes.
Document 2 :
Il faudrait encore augmenter les capitaux propres de 44,5 milliards de francs helvètes pour que Crédit Suisse respecte les règles prudentielles édictées par ce bon vieux Greenspan avec un leverage inférieur à 10, ce qui pourrait être atteint dans un an et demi au rythme passé si la même politique est poursuivie.
Document 3 :
Les petits Suisses peuvent être rassurés car leurs deux big banks too big to fail présentant des risques systémiques sont sur la bonne voie, ce qui n’est pas le cas dans l’environnement bancaire délétère de la zone euro.
Pour l’instant, tout va bien.
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