Deutsche Bank 2° trimestre 2015

Les dirigeants de Deutsche Bank ont beaucoup de mal à résoudre les problèmes qui se posent à eux…
Ils ont cherché dans un premier temps à diminuer le total de leur bilan et donc de leurs dettes puis ils ont procédé à une augmentation de capital de 8,5 milliards d’euros finalisée le 25 juin 2014.

Le Britannique John Cryan, un des anciens dirigeants d’UBS, a été nommé à la tête de la banque fin juin et il est bien déterminé à restaurer énergiquement les fondamentaux de la banque, ce qui est indispensable car le leverage réel est de 31,6 correspondant à un ratio Core Tier 1 réel de 3,2 %,

Document 1 :

Deutsche Bank2014 Q2*2014 Q3*2014 Q42015 Q12015 Q2
1 Assets1 665,411 709,191 708,701 955,471 694,18
2 Equity64,68666,35268,35172,97970,762
3 Deductions--1,9624,673,911
4 Goodwill14,11214,67215,68915,80214,951
5 Tangible eq50,57451,6850,752,50751,9
6 Liabilities1 614,841 657,511 658,001 902,961 642,28
7 Leverage (µ)31,932,132,736,231,6
8 Core Tier 1 (%)3,13,13,12,83,2

Sommes en milliards d’euros (seuls les chiffres des trois derniers trimestres sont en concordance avec la directive CRD IV).

Un rappel : la banque des frères Lehman a fait faillite avec un leverage de 32 !

L’augmentation des actifs de 250 milliards d’euros au 1° trimestre par rapport au précédent, et sa diminution de 260 milliards au 2° trimestre est difficilement compréhensible, ce qui a dû précipiter l’éviction du précédent patron, l’Indo-Britannique Anshu Jain.

Document 2 :

Il faudrait augmenter le montant des capitaux propres de… 102 milliards d’euros ou diminuer le total des dettes de… 1 125 milliards pour respecter les règles prudentielles préconisées par ce bon vieux Greenspan, à savoir le ratio Core Tier 1 de 10 % sans pondérer les actifs !

Document 3 :

Plus que jamais, il est donc indispensable de revenir aux fondamentaux, à savoir, comme je le répète toujours, le leverage réel tel que l’a défini ce bon vieux Greenspan avec le ratio réel Core Tier 1 non pondéré des actifs (!) qui devait être supérieur à 8 % dans les années 80 et qui est ici loin de respecter les règles prudentielles d’endettement (qu’Alan Greenspan avait relevées à 10 % au minimum après les turbulences financières de 2008) alors que cette banque, comme les autres, publie des ratios qui ne donnent pas une image fidèle de la réalité en vue de tromper le public, ce qui est condamnable mais pas condamné, évidemment.

Un rappel : le véritable leverage est obtenu en diminuant le montant des capitaux propres (sans les minoritaires) des écarts d’acquisition, c’est-à-dire en évaluant ces capitaux propres à leur juste valeur de marché, dite des actifs tangibles, sans pondérer les actifs comme le préconisent ce bon vieux Greenspan, la BRI, Axel Weber, la Fed, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni et la directive européenne (la Capital Requirements Directive IV de la Capital Requirements Regulation CRR/CRD IV de la Commission Européenne) rapporté au reste du bilan qui n’est constitué par définition que de dettes.

L’€ crise est donc aggravée par la situation catastrophique de ces big banks too big to fail qui ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement.
Les euro-zonards sont inconscients des risques de tsunami bancaire.

Deutsche Bank a été dans le passé récent la pire des banques dans le cadre de la liste des 28 banques présentant un risque systémique dans le monde (SIFIs pour Systemically Important Financial Institutions) mais elle reste encore vraisemblablement battue par les mécanos de la Générale…

Cliquer ici pour lire les derniers résultats trimestriels communiqués par Deutsche Bank.

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