Deutsche Bank est redevenue la pire des big banks too big to fail (battant maintenant les mécanos de la Générale) d’après ses derniers résultats publiés : le leverage réel est de 36,5 correspondant à un ratio Core Tier 1 réel de 2,7 % en détérioration par rapport aux trimestres précédents…
Document 1 :
Deutsche Bank | 2015 Q2 | 2015 Q3 | 2015 Q4 | 2016 Q1 | 2016 Q2 |
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1 Assets | 1 694,18 | 1 719,37 | 1 626,00 | 1 740,57 | 1 803,29 |
2 Equity | 70,762 | 63,745 | 60,976 | 61,592 | 61,865 |
3 Deductions | 3,162 | 2,344 | 2,247 | 4,386 | 3,858 |
4 Goodwill | 15,688 | 9,932 | 10,078 | 9,906 | 9,907 |
5 Tangible eq | 51,912 | 51,469 | 48,651 | 47,3 | 48,1 |
6 Liabilities | 1 642,26 | 1 667,91 | 1 577,35 | 1 693,27 | 1 755,19 |
7 Leverage (µ) | 31,64 | 32,41 | 32,42 | 35,8 | 36,49 |
8 Core Tier 1 (%) | 3,16 | 3,09 | 3,08 | 2,79 | 2,74 |
Sommes en milliards d’euros (les données sont en concordance avec la directive CRD IV).
… ce qui montre une fois de plus la justesse que ce que j’ai écrit depuis plusieurs années, à savoir d’abord que ces big banks européennes sont dans une situation qui risque de créer de très graves problèmes au-delà de leur périmètre, c’est-à-dire que ce sont des banques à véritables risques systémiques, ensuite que les journaleux et autres bonimenteurs que sont les professionnels de l’analyse financière sont de parfaits idiots a priori inutiles voire nuisibles mais qui deviennent miraculeusement utiles pour les investisseurs avisés car aucun d’entre eux n’a jamais repris jusqu’à présent les analyses fondamentales qui s’imposent, basées sur les règles prudentielles préconisées par ce bon vieux Alan Greenspan.
Document 2 :
Un rappel : la banque des frères Lehman a fait faillite avec un leverage de 32 !
Document 3 :
Il faudrait augmenter le montant des capitaux propres de… 111 milliards d’euros ou diminuer le total des dettes de… 1 220 milliards pour respecter les règles prudentielles préconisées par ce bon vieux Greenspan, à savoir le ratio Core Tier 1 de 10 % sans pondérer les actifs !
John Cryan, le patron de la banque depuis juin 2015, a déclaré qu’il allait diminuer le total des dettes par cession d’actifs et augmenter les capitaux propres en restaurant des bénéfices sans les distribuer aux actionnaires mais sans donner de chiffres prévisionnels, ce qui est exactement le contraire de ce qui a été fait au cours de ces derniers trimestres !
La capitalisation boursière de Deutsche Bank reste à un niveau très bas à 17,7 milliards d’euros, largement inférieure à son actif tangible (48 milliards), ce qui était considéré lors de la grande crise en 2009 comme le plancher objectif de toute banque en danger : sa valeur à la casse.
Comme je l’ai déjà écrit : Plus que jamais, il est donc indispensable de revenir aux fondamentaux, à savoir, comme je le répète toujours, le leverage réel tel que l’a défini ce bon vieux Greenspan avec le ratio réel Core Tier 1 non pondéré des actifs (!) qui devait être supérieur à 8 % dans les années 80 et qui est ici loin de respecter les règles prudentielles d’endettement (qu’Alan Greenspan avait relevées à 10 % au minimum après les turbulences financières de 2008).
Un rappel : le véritable leverage est obtenu en diminuant le montant des capitaux propres (sans les minoritaires) des écarts d’acquisition, c’est-à-dire en évaluant ces capitaux propres à leur juste valeur de marché, dite des actifs tangibles, sans pondérer les actifs comme le préconisent ce bon vieux Greenspan, la BRI, Axel Weber, la Fed, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni et la directive européenne (la Capital Requirements Directive IV de la Capital Requirements Regulation CRR/CRD IV de la Commission Européenne) rapporté au reste du bilan qui n’est constitué par définition que de dettes.
L’€ crise est donc aggravée par la situation catastrophique de ces big banks too big to fail qui ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement.
Les euro-zonards étaient inconscients des risques de tsunami bancaire… mais ce qui vient de se passer au cours de ces dernières semaines commence à leur faire prendre conscience des risques de tsunamis bancaires, que ce soit dans ces cochons de pays du Club Med ou dans la vertueuse Germanie.
En effet, le Grand Satan, maintenant redevenu sain et solide, a décidé de porter l’estocade contre son grand rival de la vieille Europe continentale, et c’est la déroute.
Deutsche Bank a été dans le passé récent la pire des banques dans le cadre de la liste des 28 banques présentant un risque systémique dans le monde (Global list of Systemically Important Banks (G-SIBs) et elle le reste encore !
Cliquer ici pour lire les derniers résultats trimestriels communiqués par Deutsche Bank.
Du coup, on dit tout le temps « Too Big to Fail », quelle est votre interprétation? doit-on s’attendre dans les prochains mois à une crise majeure du système bancaire? J’ai du mal à y croire au vu de la liaison Etat/Banques/BCE/Marchés financiers. Ainsi comme on le dit, nous sommes sous perfusion et à moins d’un changement de discours de la BCE, je ne vois pas comment on pourrait déclencher une crise majeure. Au plaisir de lire peut être un prochain article sur le risque bancaire, ces conséquences possibles et sa probabilité d’apparition.
je vous fais l’historique de l’expression qui a été inventée il y a environ 8 ans pour rassurer les pigeons : « cette banque est trop grosse pour faire faillite »… circulez, tout va bien.
Puis les banksters, qui étaient déjà largement insolvables car ne respectaient pas les règles de prudence, ont retourné le concept et pris en otage les clients pour obliger les dirigeants politiques pour faire passer des lois de « bail in ». Parce que si la banque coule, le monde coule aussi… donc autant prononcer une faillite ordonnée en un weekend.
Des exercices d’entrainement ont eu lieu comme à chypre.
Désormais, depuis Janvier 2016, grace à l’union banskstère qui doit sauver le monde, les banksters peuvent diminuer leur dettes en supprimant votre épargne. Ce qui s’avèrera nécessaire quand leurs actifs seront trop dépréciés (les créances pourries) et que leurs capitaux propres ne suffiront pas à éponger la différence.
La faillite étant inéluctable, les dirigeants suivent le mouvement sans trop renacler et accompagnent ça en espérant que cela arrive le plus tard possible.
Actuellement, des lois de juniorisation des épargnants sont préparées car des problèmes juridiques sont présents : le but est de rendre les épargnants derniers des derniers prioritaires si sa banque fait faillite, même le trésor public n’est plus prioritaire numéro 1.
Si vous avez un crédit immobilier et une épargne, vous avez une situation « nette » vis vis des banques qui peut etre positive ou négative… spolier des gens ayant épargne mais crédit entrainerait une cascade de procès au tribunal de commerce et contre les états. Les politiques et les banksters veulent pouvoir failliter de façon légale sans en subir les conséquences, ni les procés. On ne peut donc pas prononcer la faillite tant que ce n’est pas vérouillé.
D’habitude, les sales lois de ce genre sont votées en été et à noel quand les gens ont la téte ailleurs. Ce sera peut-etre cette année, ou l’an prochain.. Ou une autre fois, scrutez donc le calendrier luanire du grand satan. Si la vérité est ailleurs, la lumière pourraitt être dans les astres
Voilà où on en est. En espérant que ça vous aide 🙂
http://www.zerohedge.com/news/2016-07-27/deutsche-bank-profit-plunges-98-and-worst-yet-come
Bénéfices en baisse de 98% ?
Les bénéfices sont quasiment à zéro mais ce n’est pas ça le + grave !
En conjonction avec un leverage en hausse, ça n’arrange pas les choses.
C’est + pire !
bonsoir.trés inquiétant tout ça ! pourriez vous m’indiquer ou trouver dans le bilan la partie 3 de votre tableau à savoir 3,858 M€ de deductions ? merci
trés inquiétant tout ça ! Mais non, tout va bien !
up ! autant pour moi.j’ai trouvé !merci
bonsoir.le rapport 2015 du crédit mutuel est disponible.le ratio cor tier one ressortirait à 5,57…vraiment pas terrible non plus !!
Oui ! Très bien, c’est juste !!!