Deutsche Bank 3° trimestre 2016

Deutsche Bank n’est peut-être plus la pire des big banks too big to fail car elle risque d’être battue maintenant par les mécanos de la Générale d’après ses derniers résultats publiés : le leverage réel est de 34,63 correspondant à un ratio Core Tier 1 réel de 2,89 % en amélioration par rapport aux deux trimestres précédents…

Document 1 :

Deutsche Bank2015 Q32015 Q42016 Q12016 Q22016 Q3
1 Assets1 719,371 626,001 740,571 803,291 688,95
2 Equity63,74560,97661,59261,86561,77
3 Deductions2,3442,2474,3863,8584,414
4 Goodwill9,93210,0789,9069,9079,956
5 Tangible eq51,46948,65147,348,147,4
6 Liabilities1 667,911 577,351 693,271 755,191 641,55
7 Leverage (µ)32,4132,4235,836,4934,63
8 Core Tier 1 (%)3,093,082,792,742,89

Sommes en milliards d’euros (les données sont en concordance avec la directive CRD IV).

En effet, le véritable multiple d’endettement des mécanos de la Générale était de 34,0 à la fin du 2° trimestre, en détérioration par rapport au précédent.

… ce qui montre une fois de plus la justesse que ce que j’ai écrit depuis plusieurs années, à savoir d’abord que ces big banks européennes sont dans une situation qui risque de créer de très graves problèmes au-delà de leur périmètre, c’est-à-dire que ce sont des banques à véritables risques systémiques, ensuite que les journaleux et autres bonimenteurs que sont les professionnels de l’analyse financière sont de parfaits idiots a priori inutiles voire nuisibles mais qui deviennent miraculeusement utiles pour les investisseurs avisés car aucun d’entre eux n’a jamais repris jusqu’à présent les analyses fondamentales qui s’imposent, basées sur les règles prudentielles préconisées par ce bon vieux Alan Greenspan.

Document 2 :

Un rappel : la banque des frères Lehman a fait faillite avec un leverage de 32 !

Document 3 :

Il faudrait augmenter le montant des capitaux propres de… 106,2 milliards d’euros ou diminuer le total des dettes de l’ordre de… 1 000 milliards pour respecter les règles prudentielles préconisées par ce bon vieux Greenspan, à savoir le ratio Core Tier 1 de 10 % sans pondérer les actifs !

La capitalisation boursière de Deutsche Bank reste à un niveau très bas aux alentours de 18 milliards d’euros, largement inférieure à ses capitaux propres tangibles (47,4 milliards), ce qui était considéré lors de la grande crise en 2009 comme le plancher objectif de toute banque en danger : sa valeur à la casse.

Comme je l’ai déjà écrit : Plus que jamais, il est donc indispensable de revenir aux fondamentaux, à savoir, comme je le répète toujours, le leverage réel tel que l’a défini ce bon vieux Greenspan avec le ratio réel Core Tier 1 non pondéré des actifs (!) qui devait être supérieur à 8 % dans les années 80 et qui est ici loin de respecter les règles prudentielles d’endettement (qu’Alan Greenspan avait relevées à 10 % au minimum après les turbulences financières de 2008).

Un rappel : le véritable leverage est obtenu en diminuant le montant des capitaux propres (sans les minoritaires) des écarts d’acquisition, c’est-à-dire en évaluant ces capitaux propres à leur juste valeur de marché, dite des capitaux propres tangibles, sans pondérer les actifs comme le préconisent ce bon vieux Greenspan, la BRI, Axel Weber, la Fed, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni, la directive européenne (la Capital Requirements Directive IV de la Capital Requirements Regulation CRR/CRD IV de la Commission Européenne) et la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) rapporté au reste du bilan qui n’est constitué par définition que de dettes.
L’€ crise est donc aggravée par la situation catastrophique de ces big banks too big to fail qui ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement.

Les euro-zonards étaient inconscients des risques de tsunami bancaire… mais ce qui vient de se passer au cours de ces dernières semaines commence à leur faire prendre conscience des risques de tsunamis bancaires, que ce soit dans ces cochons de pays du Club Med ou dans la vertueuse Germanie.
En effet, le Grand Satan, maintenant redevenu sain et solide, a décidé de porter l’estocade contre son grand rival de la vieille Europe continentale, et c’est la déroute.

Deutsche Bank a été dans le passé récent la pire des banques dans le cadre de la liste des 28 banques présentant un risque systémique dans le monde (Global list of Systemically Important Banks (G-SIBs) et elle le reste encore !

Cliquer ici pour lire les derniers résultats trimestriels communiqués par Deutsche Bank.

14 réflexions sur “Deutsche Bank 3° trimestre 2016”

        1. Oui, et c’est devenu… crédible
          Cf. mes articles (se basant sur l’analyse des agrégats et les analyses techniques de Fred Rabeman) sur le fait qu’il pourrait se passer qqch en cette fin d’années…
          Lors de mon précédent warning, le fait déclencheur a été le Brexit… inattendu par les idiots médiatiques,
          Maintenant, ce sera peut être l’élection du Donald qui va donner un grand coup de pied dans la fourmilière…

          1. Il se peut également que l’élément déclencheur soit l’élection de Clinton.
            Une amie américaine me confiait redouter l’issue des élections si Trump devait être battu. Le soutien populaire dont il bénéficie est tel que la population pourrait descendre dans la rue en cas de victoire de Clinton.

          2. la population pourrait descendre dans la rue en cas de victoire de Clinton : je n’y crois pas trop, par contre, Illary, c’est + d’impôts, de réglementations, etc. donc moins de croissance…

          3. Je ne fais que relater un sentiment bien présent au sein de la population US.
            Moins de croissance… ça dépend pour qui.
            Le complexe militaro-industriel a un très fort potentiel avec dame Clinton.
            Ce qui est sûr, c’est qu’ une victoire de dame C. sera une excellente opportunité pour beaucoup de justifier le « moins de croissance » et de retourner sa veste… toujours du bon côté, cela va sans dire.
            Ce qui ne manquera pas non plus de se produire en cas de victoire de Trump.
            Les idiots béats auront donc, quoi qu’il advienne, une porte de sortie qui leur évitera de perdre la face trop ostensiblement.

          4. Obaba et Illary ne tiennent pas compte des avis des militaires, ce qui a (eu) des effets catastrophiques en Libye et en Syrie,
            Les forces de sécurité (comme on dit en URSS) vont essayer de les flinguer, et ça devrait marcher…

    1. N’oublions pas que ce ne sont pas les bobos des 13 états fondateurs, de la Californie et de l’Etat de Washington (Seattle, pas d’erreur de ma part) qui désigneront le vainqueur.
      L’Americain moyen, blanc, armé et conservateur va se rendre aux urnes pour combattre férocement Illary….

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