€-crash : synthèse # 2° partie : marchés, monétarisme et finance

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€-crash : synthèse

2° partie : marchés, monétarisme et finance

2.1.1. L’indicateur le plus pertinent est le Yield Spread 10-2y, c’est-à-dire l’écart entre les rendements des notes à 10 ans et ceux des Notes à 2 ans.
Sa baisse en tendant vers zéro s’interprète de la façon suivante : les bons spéculateurs, ceux qui voient juste et loin sortent leurs capitaux des marchés d’actions pour les placer dans les valeurs refuges que constituent les Notes dans la crainte d’une récession à venir.
Les prix des contrats montant, les rendements baissent.
Ordinairement, ces tendances conduisent à une inversion de la courbe des taux précédant une récession prévisible.

C’est ce qui s’est produit, au moins depuis que les données sur les Notes sont publiées par notre ami Fred de Saint Louis,

Document 1 :

Les cycles sont encore plus nets depuis le début des années 2000, c’est-à-dire depuis que l’inflation est enfin jugulée aux Etats-Unis,

Document 2 :

2.1.1. Les bons spéculateurs réagissent ainsi quand ils observent que les dysfonctionnements financiers graves qui se sont produits s’accentuent du fait qu’aucune solution n’a été apportée à leurs causes.

Ces dysfonctionnements sont en fait essentiellement d’ordre comptable : les règles alors en vigueur ne donnent plus une image fidèle de la réalité, ce qui provoque une bulle financière.

2.1.2. Ainsi aux Etats-Unis, à la fin des années 90 et encore au début des années 2000, les dirigeants des entreprises avaient la possibilité d’amortir sur une longue période (20 ans) les pertes issues de l’acquisition de dot com à des prix qui allaient s’avérer vite comme étant considérablement surévalués.
Ces pertes étaient donc anormalement minimisées dans les comptes de beaucoup de sociétés, ce qui a créé cette dot com bubble, en français la bulle internet, qui était bien visible dans l’augmentation anormale de l’agrégat monétaire M3-M2 correspondant à la trésorerie des entreprises,

Document 3 :

Les bénéficiaires des bulles monétaires sont toujours très riches, très puissants et très influents.
Les autorités compétentes, en premier lieu les membres du FOMC sont donc obligés d’attendre qu’une telle bulle arrive à son paroxysme pour être en position de force afin de la faire éclater.
C’est ce qui a été fait un peu tard en créant une récession de faible ampleur en 2001.

2.1.3. Par la suite, une autre bulle monétaire s’est développée toujours dans l’agrégat monétaire M3-M2 du fait que les banksters ne respectaient plus les règles prudentielles d’endettement.
En effet, le total de leurs dettes dépassait souvent allègrement 20 fois le montant de leurs véritables capitaux propres alors que ce ratio devait être inférieur à 12 (mon leverage, ce qui correspondait au ratio core Tier 1 qui devait être supérieur à 8 %).

Le départ de cette nouvelle bulle monétaire est bien visible sur la courbe représentant l’évolution de l’agrégat monétaire M3-M2

Document 4 :

mais le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke a fait supprimer la publication des chiffres de la masse monétaire M3 dès sa prise de fonction à la tête de la Fed (1° février 2006) pour que seuls lui et ses collaborateurs disposent de ces chiffres.
Ainsi, aucune personne extérieure à la Fed ne pouvait plus déceler d’une façon fiable le développement de cette bulle, ce qui montre l’importance considérable que revêtent les chiffres des agrégats monétaires et l’analyse de leur évolution.
Comme son prédécesseur, Ben Bernanke a été dans l’obligation d’attendre que cette bulle arrive à son paroxysme pour être en position de force afin de la faire éclater en flinguant pour l’exemple une banque, celle des frères Lehman, ce qui a suffi pour que les autres banksters respectent la règle prudentielle d’endettement… qui n’a cependant même pas été transcrite en règle impérative !

Citigroup est un bon exemple de banque dont le leverage est revenu dans la norme : à 10,

Document 5 :

L’éclatement de cette bulle a créé des dommages collatéraux très importants qui ont constitué la Grande Récession.

2.2.1. Le cycle du Yield Spread 10-2y est reparti à la baisse à nouveau depuis juillet 2011, non pas à cause d’un dysfonctionnement comptable aux Etats-Unis mais en Europe.

En effet, les banques européennes ne respectent toujours pas les règles prudentielles d’endettement (le total de leurs dettes dépasse souvent 20 fois le montant de leurs véritables capitaux propres) ni les principes comptables selon lesquels les prêts dits non performants (Non Performing Loans, NPL) qui sont en fait des pertes prévisibles, devraient être comptabilisées en pertes, comme c’est le cas aux Etats-Unis.

Document 6 :

2.2.2. Dès lors, compte tenu des capitaux propres réels, le total des prêts des banques européennes est globalement trop élevé par rapport à ce qu’il devrait être (c’est-à-dire par rapport aux normes), ce qui crée une bulle monétaire considérable dans les agrégats M1 (principalement sur les comptes courants des Euro-zonards) et M3-M2, la trésorerie des entreprises, de l’ordre de… 3 000 milliards d’euros !

Document 7 :

2.2.3. La situation est en réalité pire encore car les gestionnaires de trésoreries, en bons spéculateurs, placent préférentiellement leurs disponibilités sur les bons du Trésor allemand en prévision d’un €clatement de la zone euro.
En effet, en cas de sortie de la zone euro de certains pays (ou de sa disparition), ces créances porteront ainsi sur l’Etat allemand qui sera toujours fiable et dans une monnaie forte, ce qui ne le sera pas pour les liquidités détenues en euros ni sur des bons d’autres Trésors.
De ce fait, la demande est très forte sur les bons du Trésor allemand, les rendements du Schatz étant toujours négatifs, ce qui est hors de toute logique économique élémentaire,

Document 8 :

2.3.1. La situation est en réalité pire encore (bis !) car beaucoup de banques de la zone euro sont proches de la faillite. Elles ne doivent leur survie qu’aux disponibilités qui leur sont fournies par les Marioles de la BCE, chronologiquement d’abord sous la forme de prêts puis de rachats de titres dans le cadre de leur politique monétaire dite de Q€2.

Pire encore (ter !) : ces Marioles de la BCE ne financent pas ce Q€2 par les dépôts des banques qui disposeraient de disponibilités excédentaires (comme c’est le cas aux Etats-Unis), mais par une opération de cavalerie à grande échelle qui consiste à enregistrer sur la même journée les prêts qui sont financés par les dépôts en retour !

Document 9 :

Complément (mis en ligne le 08/04) : la courbe représentant cet écart entre les disponibilités redéposées par les banksters auprès de la BCE et (moins) les disponibilités qui leur sont accordées par ces Marioles montre clairement que la situation se dégrade considérablement et très vite depuis la dernière semaine de 2017 : le trou est de… 500 milliards d’euros !

Document 9 bis :

2.3.2. Pire encore (quater !) : cette cavalerie a de plus en plus de difficultés à fonctionner car globalement, les banques de la zone qui sont obligées de recevoir des disponibilités de la part des Marioles de la BCE ne peuvent plus les y redéposer en totalité (sinon elles feraient faillite) si bien que de généreuses et anonymes administrations publiques et de non moins généreux et anonymes non-résidents doivent apporter jusqu’à… 700 milliards d’euros ! (en date du 30 mars, dernier chiffre connu) pour que la BCE puisse boucler son bilan hebdomadaire sans être obligée d’emprunter sur les marchés, ce qui montrerait sa vulnérabilité et surtout que beaucoup de banques de la zone sont en réalité en défaut de paiement,

Document 10 :

En effet, beaucoup de banques sont susceptibles de faire faillite d’un jour à l’autre comme cela a été le cas entre autres de Banco Popular) car celles qui ont une situation nette créditrice ne prêtent plus leurs disponibilités à celles qui ont une situation nette débitrice, si bien que le marché interbancaire est bloqué.
Les Marioles de la BCE sont donc obligés de se substituer au marché interbancaire en mettant en œuvre cette gigantesque cavalerie que constitue le Q€2 car ils n’ont pas les moyens de le financer.

Pour rappel, le Q€2 est très différent du QE de la Fed car aux Etats-Unis, le marché interbancaire fonctionne normalement du fait que les banques ont des disponibilités (cash) considérables.

2.3.3. Ces tensions extrêmes se répercutent sur les marchés… des Treasuries car les bons spéculateurs anticipant un €-crash (qui provoquera une récession aux Etats-Unis) sortent leurs capitaux des marchés d’actions pour les reporter préférentiellement sur celui des Notes à 10 ans dont les rendements baissent.

Comme les rendements des Notes à 2 ans sont arrimés (pegged) au taux de base de la Fed, l’écart entre les rendements de ces notes, le Yield Spread 10-2y baisse inexorablement depuis… juillet 2011, date du début de l’exacerbation de l’€-crise.
Il n’a connu que trois rebonds éphémères : lors du sauvetage à coups de centaines de milliards d’euros de la Grèce et de Chypre, de l’intervention des membres du FOMC le 28 avril 2015 et lors de l’élection du Donald, cf. document 2.

2.3.4. Le Yield Spread 10-2y bute depuis début décembre sur la barre critique et symbolique des 50 points de base qu’il a franchi à la baisse le 28 mars,

Document 11 :

Logiquement, cette tendance baissière lourde et longue devrait continuer, soit lentement mais sûrement selon les droites de tendance, soit brusquement comme en juillet-août 2011, à la suite de la chute de dominos bancaires italiens, de Deutsche Bank ou d’autres banksters,

Document 12 :

2.4. Conclusions.
Deux solutions sont envisageables…

2.4.1. La première solution que l’on peut retenir est que la zone euro est enfin proche de sa fin, c’est-à-dire de son éclatement car une monnaie ne peut être que celle d’une nation et non pas celle d’un ensemble hétérogène de nations indépendantes et souveraines, ce qui conduit inéluctablement à une hypertrophie monétaire qui est toujours létale à terme.

Tous les indicateurs sont concordants. Le plus critique est le fait que les Marioles de la BCE ont de plus en plus de difficultés pour boucler leur bilan hebdomadaire sans les apports croissants d’administrations publiques déjà surendettées et de non-résidents, à hauteur actuellement de 700 milliards d’euros, ce qui a de toute façon une limite.

La chute du Yield Spread 10-2y, commencée en juillet 2011 peut se poursuivre lentement mais une limite apparait en août 2018, cf. document 12, ou brusquement, en deux ou trois semaines à raison de 3 ou 4 points de base par jour comme en juillet 2011 justement.

2.4.2. En cas d’€clatement, le désordre sera total.
Les exemples de la Grèce et de Chypre en sont des antériorités fiables, mais les conséquences seront encore plus graves lors de l’€clatement prévisible.
Pour rappel, en Grèce et à Chypre au plus fort de la crise, les retraits en billets ont été limités à 50 euros par jour et par personne, tous les paiements ont été suspendus, sauf ceux qui pouvaient être justifiés et autorisés, les prix de l’immobilier se sont effondrés avec les taxes qui leur étaient imposés, tout le système de prix a été désorganisé, etc.
Ces deux pays n’ont toujours pas retrouvé le niveau du PIB qui était le leur avant la crise.

Une autre antériorité de référence existe, pire encore : c’est l’Allemagne de l’entre-deux guerres comme l’a bien montré Pierre Jovanovic dans son livre Hitler ou la revanche de la planche à billets.

2.4.3. La seconde conclusion est a priori plus douce : c’est la poursuite du statu quo pendant un certain temps
Cette solution a l’avantage de maintenir le plus grand désordre dans la vieille Europe continentale sans créer de récession aux Etats-Unis.
Dans ce cas, dans un premier temps, le Donald pourrait aborder les élections de Midterm dans une meilleure position, quitte à revenir au cas précédent par la suite.
De toute façon, une solution douce n’est pas durable.

Pour rappel : l’argent sain est le premier pilier des Reaganomics.
Tout est simple.

31 réflexions sur “€-crash : synthèse # 2° partie : marchés, monétarisme et finance”

  1. Encore MERCI, Monsieur JP Chevallier, pour ces perspectives des déchéances €uropéennes, en espérant qu’elles soient mieux comprises et digérées dans nos réflexions.

    Les grèves françaises actuelles deviennent risibles de bêtises aux vues des désordres grandissants qui surviennent ici et là dans cette zone contre nature, ce qui arrange bien nos Banksters et nos « fédéralisateurs » au passage…

    La correction ne sera que plus sévère… pour nous pauvres €urozonards !

  2. Bonjour Mr Chevallier,

    Merci donc pour ces explications qui mettent au niveau du plus grand nombre les agissements de nos Marioles. Donc si je vous comprends bien, pour le quidam lambda français, une bonne façon de se prémunir à titre personnel d’un €-crash serait:
    – de placer ses économies financières (si on en a) en Allemagne pour qu’à l’€clatement, on se retrouve avec de Bons Gros Marks plutôt qu’avec des Faibles Francs Français (autre solution possible: investir dans l’immobilier allemand sans dette qui nous rapportera à terme de Bons Gros Marks)
    – de se délester de notre immobilier en France (exemple: Grèce) qui va décôter sévère avec la probable récession
    – de se préparer à la pire récession connue depuis belle lurette (type là encore Grèce ou pire, Weimar) en faisant quelques réserves à la fois de cash (ça nous évitera les heures d’attentes aux guichets de notre banque) et de biens de consommation …

    Ma seule question : on lit aussi ailleurs (Asselineau par exemple) qu’en cas de retour au Francs, nous serions libérés de nos chaînes, notre compétitivité vis à vis de l’extérieur sera boostée (grace à la faiblesse de notre Franc Français) et donc notre économie repartira (nous évitant donc une récession): qu’en pensez vous ?

    1. 1 Pas ma peine de perdre des heures aux guichets de votre banque car les agences seront fermées…
      2 Asselineau est persuadé d’être le seul à être génial du fait qu’il serait le seul à prôner la sortie de l’€-système !
      ça fait depuis avant Maastricht que tous les monétaristes sont contre cette monnaie unique…
      Evidemment, avec une monnaie nationale récupérée, et assainie… ça pourra repartir, mais en partant de très bas…

  3. Merci pour vos éclairages.J’ai cependant une question:un pays avec une économie faible peut-il posséder une monnaie forte,et combien de temps cela peut il tenir?Quels sont les exemples historiques?

  4. Cela ne s’annonce donc pas très brillant.
    On pourra objecter que Jean-Pierre Chevallier crie au loup depuis si longtemps qu’il n’en est plus crédible… Et c’est justement lorsqu’on baisse sa garde que tout arrive…

    On peut aussi se dire qu’on a tellement peu de talent (d’euros) qu’il ne convient pas de s’en soucier… Cf alors la parabole des talents de l’Evangile.

    Donc le problème qui se pose est : comment protéger même le peu de talent que l’on a ?

    Ils peuvent être converti dans une monnaie étrangère. J’ai déjà cité le compte Revolut qui permet de faire cela sans frais de change (limite 30 mille euros si l’on est premium). Mais que vont devenir les euros de ce compte adossé à une banque anglaise ? Dans l’incertitude, devoir avoir le moins d’euro possible sur ce compte.

    Sur ce blog, nous avons eu le commentaire d’Amalfi https://chevallier.biz/2018/03/guerre-monetariste-le-donald-et-l%e2%80%99e-crash/#comment-21794
    « Pour avoir une alternative j’ai pris aussi Leupay. Leupay prend 1% sur le change mais c’est insignifiant comparé aux 4-5% de ma visa.  »

    Comme autre néo-banques, nous avons N26 allemande…Comment est-ce que les euros des comptes français de N26 seront considérés, comme des euros français ou comme des allemands ? Telle est la question….

    Ce genre de question ne se pose pas pour Orange Bank, de l’avoir forcément dans le baba !!

  5. Bonjour Monsieur Chevallier,

    Je suis tout à fait bien votre raisonnement et j’y adhère pleinement. Une seule chose n’est pas clair pour moi et je vous serais reconnaissant si vous pouviez y répondre. Vous évoquez un Weimar bis au niveau Europe du sud mais étant donné que les sommes créées dans le cadre des Q€ n’est nullement descendu dans l’économie réelle comment pourraient-ils se traduire par une hyper inflation dans l’économie réelle ?

    Dans cette hypothèse l’investissement en métaux précieux vous paraît il judicieux ?

    Merci d’avance pour vos lumières.

    Bien à vous.

  6. Merci beaucoup pour vos efforts pédagogiques cher monsieur Chevallier.
    Grâce à vous, nous suivons le périple du Titanic européen et il est fascinant de voir tous les ronds dans l’eau que nos élites lui font faire pour retarder le moment où il percutera l’iceberg, étant entendu et bien compris que, pour rester dans la métaphore, toutes ces circonvolutions sont autant d’élan qu’on donne au navire …

    Une autre chose qui me surprend, c’est que malgré qu’il faut être idiot pour ne pas le sentir venir, aveugle et sourd pour ne pas entendre les alertes venant de toutes parts, abruti pour ne pas être fichu de tomber sur votre blog (notamment), tous les moutons attendent patiemment de se faire tondre, voire pire, envoyer à l’abattoir. La nature humaine n’en finira jamais de me surprendre et je me dis que, considérant que j’ai déjà pris mes dispositions pour me prémunir de la crise Euro autant que possible, il est désormais grand temps pour moi de me préoccuper des conséquences de la vague BIG_DATA/IA qui ne va pas manquer de déferler sur nous.

    En effet, la crise dont l’éclatement se prépare va irrémédiablement conduire à l’émergence de davantage d’autoritarisme qui, fort des nouveaux outils d’IA (cf. l’affaire Facebook), vont manipuler les masses de moutons et nous conduire à des extrémismes terrifiants.

    1. Vous dites qu il faut être idiot pour ne pas sentir la crise venir.
      Vous devriez resté un peu mesuré.
      Beaucoup de mes lectures depuis 2011, me font sentir la crise. Pour autant elle n’a pas encore tapé à ma porte.
      J’ai constitué un portefeuille défensif et j ai perdu de l argent en achetant des métaux précieux. Les gars qui n ont pas senti la crise, se sont bien gavé grâce à la bourse et les cryptos (ce que j ai fait également). Eux pensent certainement que ce sont les gens qui sentent la crise depuis de nombreuses années qui sont de gros idiots. Pour ma part, mes cryptos, mon cash USD en dehors de la zone Euro, mes €billets qui commencent par «X», mes métaux et aucun avoir en €land est un plan qui j’espère « pile », je gagne et « face », je ne perds pas.

      PS : concernant mes cryptos, rassurez-vous, je n’ai pas acheté des BTC à $20,000… Je n’ai pas revendu une grosse partie à ce prix là malheureusement.

  7. Bonjour M. Chevalier

    Je vous suis quotidiennement depuis plusieurs années c’est toujours très intéressant et aussi inquiétant mais concrètement par un petit quidam qui a environ 20.000 euros d’épargne que conseillez vous pour sauvez nos petites fesses ? J’ai vu que même Charles Gave recommandait 40% de son porte feuille en or…

    1. Je crois que pour 20 000 euros il vaut mieux les garder sur un compte courant dans une banque francaise « moins pourrite » que les autres cf les analyses des comptes des gosbanks francaises de notre hote.

      Je crois a la grosse deflation a venir et qu’il faut rester en cash pour 3 raisons
      – tous les investissements sont trop chers et tres risques ( sauf si vous faites parti des privilegies qui sont assis pres du robinet de la creation monetaire)
      -les progres techniques font que si aujourd’hui vous possedez deja tout ce qui vous est  » utile », et que plus rien de marginalement utile n’existe sur le marche, demain une innovation technique nouvelle vous donnera une bonne occasion d’acquerir un truc qui augmentera votre productivite.
      -defaltion veut dire destruction d’argent et donc moins d’argent en circulation et accessible au commun des mortels (evidemment moins vrai si vous faites parti des privilegies proches de la source de creation monetaire).

      1. « Je crois que pour 20 000 euros il vaut mieux les garder sur un compte courant…  »

        L’exemple Chypriot étant passé par là :

        1 sortir des Banques, coûte que coûte, tranquillement et en ne gardant que le strict minimum.

        2 garder du cash, juste de quoi passer 3-6 mois.

        3 investir dans des niches que vous maîtrisez (vin, œuvres d’art et autres savons de Marseille…)

        4 utilisez plusieurs paniers. 20 000 c’est vite réglé, au-delà de 100 000, c’est une autre histoire…

        5 pour les métaux précieux simplement de petits volumes et quantités facilement échangeables sous le manteau en cas de coup dure. (Risque de confiscations et autres détournements élevés…)

        6 Misez sur des valeurs sûres (mobilités-énergiess-terre forestière et agricole -…)

        7 conseillez à vos enfants de moins de 40 ans de prendre le grand large (Australie, Nouvelle-Zélande,…)

        8 suivre Monsieur JP Chevallier pour rester informé de la chute sans fin de la Zone €.

        9 si vous avez des notions poussées en Informatique investissez dans l’anonymat, la sécurité et le blockchain.

        10 Apprenez deux trois langues si vous êtes francophones…

        Bon courage à tous, les crapauds chantent, il pleut.

  8. La crise n’est pas seulement financière , je m’explique à quelle moment dans l’histoire humaine nous avons comptés 7,5 milliards d’êtres humains sur terre et peut-être 9 en 2030 et avec toute ses nouvelles technologies qui nous arrive au l’homme est déjà et sera de moins en moins utile, mathématiquement si vous charger le titanic de dix milles personnes il aura coulé sous son poids bien avant d’avoir touché un iceberg, j’espère me tromper milles fois en disant cela mais à l’ avenir les bulles risque d’être financière et humaine en même temps

  9. Bonsoir,

    L’effondrement financier n’est que le premier stade de l’EFFONDREMENT, d’après le livre de Dmitry ORLOV  » les 5 stades de l’éffondrement  »
    https://www.amazon.fr/cinq-stades-leffondrement-Dmitry-Orlov/dp/2355120676
    il l’explique trés bien. Les stades suivants sont:
    2 -L’effondrement commercial
    3 -l’effondrement politique,
    4 – l’effondrement social
    5 – l’effondrement culturel.
    Et le stade de l’effondrement financier n’est pas le pire.
    Autant on a pu empecher la progression du 1 er stade c’est à dire l’effondrement financier de 2008, en sauvant les banques, autant on ne pourra pas le faire avec celui qui arrive car celà coutera beaucoup trop cher et ne fera que reporter le problème. Donc on n’ariiveras pas à bloquer le progression et les autres stades.
    C’est trés réaliste et instructif.
    C’est aussi l’expérience que j’ai vécue à la chute de l’URSS dans les années 89-90 en étant expat sur un des derniers grands chantiers commandé par l’URSS.

  10. à @who
    oui pour tout sauf
    2 -garder du cash, juste de quoi passer 3-6 mois.
    Oui mais pas des euros qui ne vaudront plus rien et que personne ne voudras en contrepartie, mais 1-des dollars ou 2 – des francs suisses,
    3 -6 mois c’est pas assez, au moins 2 ans pour simplement manger j’entends ne pas mourir de faim, tout le reste étant du superflu..
    Et faire une réserve de medocs, les circuits commerciaux étant HS.

  11. Toute l’économie mondiale n’est qu’une bulle de dette.

    La dette mondiale vient d’atteindre la somme de 237 000 milliards de dollars (192 000 milliards d’euros). Record historique battu.

    Malheureusement, les bulles ne peuvent jamais gonfler jusqu’au ciel.

    Préparez-vous au grand « Plop ! »

    La dette mondiale atteint de nouveaux records.

    https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0301544450403-la-dette-mondiale-atteint-de-nouveaux-records-2167916.php

  12. En solution 1 :
    cette solution est extrême est peu réaliste. Il pourra être décrété que l’euro est mort mais il y aura une période de transition qui permettra à l’argent de circuler, il faut l’espérer, avant de se mettre d’accord sur des conditions d’échanges de notre monnaie morte en une autre monnaie.

    (j’ai de l’immobilier)
    « Les prix de l’immobilier se sont effondrés avec les taxes qui leur étaient imposés » oui mais quitte à tenter entre se faire siphonner en loucedé nos comptes bancaires, par un algorithme informatique, et nous relancer par courrier pour payer de nouvelles taxes foncières ahurissantes avec de l’argent que l’on a pas, je tente la dernière option. L’affaire se traitera en justice (si cette dernière existe ou fonctionne encore).

    Autre remarque : comme Delamarche le précise : toutes les atm seront hors d’usage et ceci dans toute la zone européenne. donc placer son argent dans une banque moins pourrie, cela ne servira à rien.

    Ayant vécu personnellement la suppression des billets indiens de 500 et 1000 roupies qui n’avaient plus cours légal du jour au lendemain… il est possible d’imaginer que dans les jours qui suivent l’annonce officielle de la mort de l’euro, notre cash pourra encore être utilisé mais avec des règles « venues d’en haut » lesquelles changeront d’une semaine à l’autre. Quant à la confiance de la population dans ses mêmes règles sera une difficulté concrète et immédiatement perceptible sur le terrain. Avoir 2 années de cash eu euros avec soi ne semble pas une bonne option : cela fait de vous une cible pour le fisc (vous devrez remettre cet argent tôt ou tard à une banque pour le rendre légal avec justifications à l’appui).

    Il semble peu probable que l’état ira chercher les détenteurs d’or. ces derniers ne seront pas une solution efficace ou pertinentes car les gains seront sans commune mesure avec les ambitions étatiques.
    Disposer de comptes à l’étranger semblent une option jouable… dûment déclarés ou pas d’ailleurs… la mise en œuvre de la rapine étatique sera délicate.

    Faire décoller les hélicoptères monnaies semblent une solution plus plausible, on aura plus alors à se soucier de déclarer l’euro mort puisque sa vie aura été de fait écourtée.

    En attendant vivons heureux et pleins de joie quelques soient les évènements!

    1. L’affaire se traitera en justice : en Grèce et à Chypre, l’Etat saisit les biens de ceux qui ne paient pas leurs impôts immobiliers… que le Mignon poudré est en train de réorganiser…

    1. Eh oui c’est très probable. C’est bien pour ça qu’ils aguichent Poutine sans arrêt mais c’est c.n il répond pas ! enfin sauf si on va trop loin. Cette fois il n’y aura plus la solution des banques centrales alors il y aura quoi d’autre ? A votre avis ?

      Cordialement

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