Monétarisme et politique, débats et des bas (pour les taux)

Les débats politiques et économiques étaient intenses au XX° siècle, opposant les communistes d’abord triomphants aux capitalistes finalement vainqueurs après l’effondrement de l’URSS qui passait pour être éternelle.

Au tout début de XXI° siècle, seuls Milton Friedman et Alan Greenspan entretenaient encore des débats sur l’optimisation du capitalisme libéral repris par des médias de référence.

Maintenant, ya plus rien, c’est la pensée unique, le politiquement correct, la propagande de la nomenklatura d’un socialisme larvé prédit par Schumpeter.
Le conformisme est le totalitarisme d’aujourd’hui pour pasticher Jacques Ellul.

Ce manque de débats, de réflexion et surtout d’idées peut s’expliquer aussi par le fait que la guerre économique et financière qui sévit dans le monde a pour base certains aspects du monétarisme qui sont développés par les seuls gens de la Fed et qui sont en grande partie secrets, du moins non divulgués.

Ainsi par exemple, le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, a fait supprimer la publication des chiffres de l’agrégat monétaire M3 dès avant son entrée en fonction à la tête de la Fed, pour que personne d’autre (aucun business économiste en dehors de ceux de la Fed) puisse disposer de ces données indispensables pour analyser l’évolution des agrégats monétaires des Etats-Unis, ce qui a permis aux autorités américaines de faire éclater cette bulle en M3-M2 avec des dommages collatéraux très importants qui ont constitué la plus grande crise depuis la Grande Dépression en prenant à contre-pied tout le monde.

Encore moins visible (pour les ignares en monétarisme) est la guerre monétariste qui est menée par les Américains (ceux qui défendent in fine le leadership de l’Amérique sur le Monde libre) contre leurs partenaires mais concurrents que sont les Japonais, les Européens et les Chinois qui ont laissé se développer une hypertrophie létale de la masse monétaire, surtout en M1.

Pour la première fois dans l’Histoire, une théorie économique aura été élaborée plus ou moins en secret pour affaiblir durablement des concurrents en les laissant faire ou en les poussant à la faute alors que les informations de base sont pourtant publiques et bien connues depuis longtemps comme en témoigne par exemple l’article d’Arthur Laffer rappelant que l’argent sain est le premier des piliers du Reaganomics.

Pas de création monétaire aux Etats-Unis donc qui reste le seul grand pays du monde à avoir conservé les bons fondamentaux nécessaires pour que la croissance puisse atteindre son potentiel optimal.
Cependant, les Américains sont un peu piégés à leur tour par les… pièges qu’ils ont semés dans la mesure où cette hypertrophie monétaire chez leurs partenaires rejaillit sur eux car le manque de croissance hors des Etats-Unis se répercute aussi aux Etats-Unis avec des taux anormalement bas.

Dans ces conditions, que faire ?

La réponse logique est celle qu’a faite d’Eric Rosenberg : il faut rétablir aux Etats-Unis des taux normaux, indépendamment à ceux du reste du monde, pour revenir aux fondamentaux.

A l’opposé se trouve la position défendue par les militant(e)s Démocrates du FOMC que sont Janet Yellen et Lael Brainard qui veulent temporiser pour doper la croissance Obabamienne et favoriser Illary contre l’abominable Donald.

Les décisions qui seront prises par le FOMC au cours des trois prochaines réunions seront donc anormalement politiques.

Les déclarations d’Eric Rosenberg ont fait rebondir l’écart entre les rendements des Notes à 10 ans et à 2 ans, les marchés intégrant les fondamentaux retrouvés et anticipant de toute façon un retour des taux dans les normes, rapidement ou plus tard…

Document 1 :

… mais les déclarations de Lael Brainard ont fait plonger les rendements des Bills à 3 mois, les marchés anticipant le maintien des taux lors de la prochaine réunion du FOMC,

Document 2 :

Que la décision soit prise dès ces prochains jours ou plus tard, le retournement de l’écart entre les rendements des Notes à 10 ans et à 2 ans est bien amorcé exactement comme je l’ai écrit récemment,

Document 3 :

Le retour des taux américains dans les normes sera lent à cause de l’€-crise, mais il pourrait être beaucoup plus rapide si Donald est élu car, en promettant d’augmenter les investissements publics et de baisser les impôts, en particulier sur les bénéfices des sociétés (à 15 %) et des Américains, le déficit et donc la dette de l’Etat fédéral augmenteront, ce qui fera rebondir les rendements des Notes !

Document 4 :

Pour ce qui concerne les taux dans la vieille Europe continentale, le retour à des taux normaux est a priori problématique dans la mesure où ils sont tombés trop bas, à des niveaux totalement hors normes à cause de l’hypertrophie monétaire colossale qui s’y est développée,

Document 5 :

Donc, débats et des bas (pour les taux) à suivre…

7 réflexions sur “Monétarisme et politique, débats et des bas (pour les taux)”

  1. Bonjour Monsieur,

    Moi si, j’entends des propositions de la part d’économistes français, profitons pour s’endetter, enfin surtout l’Etat, pas les économistes eux-mêmes, car les taux sont bas et ne peuvent remonter et pour faire quoi ? De la bonne et grosse dépense publique qui fera monter le PIB, c’est le moment de faire de la rénovation thermique, la transition énergétique …

    Les communistes ont mis de l’eau dans leur vin !

    J’ai du mal à penser que Mme Yellen puisse remonter à quelques semaines des élections … gentlemen agreement, alors profitons des ces derniers moments savoureux pour renégocier nos emrpunts immobiliers parce que si Trump était élu la récrée sera finie !

    1. La fameuse « relance » est un grosse ficelle d’étatiste … La part d’investissement dans le budget étatique n’a jamais été aussi basse qu’aujourd’hui. C’est sur l’investissement que s’est surtout effectué le coup de rabot de Hollande, en particulier sur le militaire. La dépense publique en valeur n’a d’ailleurs jamais cesser d’augmenter en France de plus de 1% par an. Tout ceci est juste une façon pour les futurs vainqueurs de 2017 de justifier les futurs dérapages. Et de toute façon, vu la cavalerie comptable actuelle (CICE, promesse variés, …) le déficit explosera probablement en 2017 et 20148 de toute façon. Je suis d’ailleurs persuadé que l’on ne coupera pas à un passage de la TVA à 25% car c’est le seul impôts où nous ne sommes pas les leaders européens !

  2. Charles Gave relatant une conversation avec Thomas Hoenig Président de la Reserve Fédérale de Kansas City ce dernier lui disant: » ….en terme clairs que la Fed avait été capturée par une ploutocratie et que la politique monétaire des Etats-Unis était menée par cette ploutocratie au bénéfice de cette ploutocratie. »
    Le Donald n’est pas le candidat de cette ploutocratie ce qui rend très improbable sa chance d’aller au bout.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.