Economie de la défense pour les nuls

Le McRon hurleur ne hurle plus aussi fort depuis qu’il a été élu mais il hurle encore un peu en répétant haut et fort qu’il est le chef, que c’est lui le chef, le chef des armées et qu’il doit être obéi tout en virant le véritable grand chef des armées, ce qui est le meilleur moyen pour créer un problème là où il n’y en avait pas et de commencer à perdre sa crédibilité, ce qui est finalement positif…

C’est là l’occasion d’aborder ce problème important qu’est la défense sous son aspect économique, ce que j’ai déjà évoqué très brièvement à maintes reprises.
Ainsi, Alan Greenspan répétait souvent que l’essentiel pour lui était de prendre des décisions de façon à ce que l’Amérique garde son leadership sur le monde.
Pour cela, la Fed doit agir pour que la croissance atteigne son potentiel optimal sur la longue période car plus un pays est riche, plus il peut financer une armée puissante.

C’est là le rôle du pouvoir économique. Le pouvoir exécutif doit alors consacrer une part optimale du budget de l’Etat à la défense compte tenu des besoins.
Les dépenses des Etats-Unis consacrées à la défense ont tendance à baisser depuis le début des années 50 mais elles atteignaient quand même 3,8 % du PIB sous la présidence d’Obaba alors qu’elles n’atteignent que 1,4 % du PIB en France,

Document 1 :

Les Américains fournissent des données statistiques (téléchargeables) sur la longue période dans un grand nombre de domaines, ce qui permet à tout le monde de les étudier librement, ce qui n’est pas le cas en France où il n’existe aucune donnée de ce type, en particulier pour la défense.
Sur ce graphique 1 les données pour la France sont représentées par des traits, des pointillés et des flèches à partir de chiffres donnés pour les années 60, pour 1980 et pour la situation actuelle afin de donner une image fidèle de la réalité par rapport aux données américaines.

En fait, la situation est pire encore, car depuis le début des années 80, la croissance en France a été largement inférieure à celle des Etats-Unis

Document 2 :

si bien que pour un indice 100 du PIB réel en 1983, l’indice au 1° trimestre 2017 est de 182,4 pour la France et de 256,5 pour les Etats-Unis, l’écart de richesse supplémentaire créée étant de 40 % pendant cette période,

Document 3 :

Ainsi, si la France avait connu un taux de croissance du PIB égal à celui des Etats-Unis depuis le début des années 80, le budget de la défense aurait pu être, toujours pour 1,4 % du PIB, de… 45 milliards d’euros au lieu de 32 milliards comme c’est le cas actuellement !
En d’autres termes, le budget de la défense aurait pu être supérieur de 13 milliards d’euros par rapport à ce qu’il est actuellement (annuellement) si la France avait mené depuis une trentaine d’années une politique plus rationnelle, c’est-à-dire moins socialisante, plus libérale.
Mieux encore, si les autorités françaises avaient maintenu un budget de la défense de 3 % du PIB comme en 1980, il serait actuellement dans les… 90 milliards d’euros !

C’est là le résultat du manque de culture économique des Français, et en particulier des dirigeants politiques, économiques et militaires.
Inversement, si les Français avaient maintenu une croissance comme elle le fut pendant les 30 Glorieuses avec des dépenses de défense toujours de 3 % du PIB, la France aurait donc pu être une grande puissance militaire dotée en particulier de plusieurs porte-avions toujours opérationnels.

Pire encore, la France a abandonné sa souveraineté sur sa monnaie en adoptant cette monnaie unique contre nature qu’est l’euro.
Pour rappel, ce sont les dirigeants de la banque centrale qui doivent agir (par leur politique monétaire) pour réguler la croissance du PIB de façon à ce qu’elle atteigne son potentiel optimal sur la longue période.
Ainsi, la France n’a plus la maitrise de sa croissance qui dépend de la politique monétaire menée par les Marioles de la BCE… au plus grand profit de l’€mpire germanique.

Là encore, par manque de culture économique (monétariste) les militaires français n’ont jamais réagi positivement.

Ludovic Monnerat, un officier supérieur de l’armée helvète donnait jadis des informations particulièrement intéressantes sur les problèmes militaires.
Il développait en particulier l’idée suivante : la guerre est d’abord celle des idées, puis elle est d’ordre économique, puis diplomatique et enfin, c’est un conflit dit de haute intensité, c’est-à-dire la vraie guerre qui n’est donc que le stade final d’un long processus en prévision duquel les dépenses militaires nécessaires doivent être engagées.

Manifestement, l’armée française a perdu les deux premières phases de la guerre, et donc potentiellement la dernière, la diplomatie étant illusoire dans ces conditions.

***

Sur le graphique 1, la hausse des dépenses de défense des Etats-Unis dans les années 80 est un excellent exemple de guerre économique victorieuse menée contre l’URSS et le communisme sans avoir atteint le stade final d’un conflit dit de haute intensité.
En effet, en augmentant le budget de la défense, les Reaganomics ont forcé l’URSS à faire de même, mais comme le PIB russe ne pouvait déjà plus fournir un peu de salami à la population, le système soviétique s’est écroulé presque sans faire de morts, du moins sans intervention des armées conventionnelles.
C’est là un très bel exemple de la réussite magistrale d’une stratégie nationale bien comprise.

***

Avant et au début de la Seconde guerre mondiale, les Américains qui pensaient être à l’abri des guerres grâce à leur isolement géographique ont manifestement fait une grosse erreur car le développement des techniques et en particulier de l’aviation a rendu illusoire cette protection naturelle.
La mondialisation était alors déjà une réalité !

Les dépenses pour financer les investissements de défense ont été très faibles, trop faibles avant la guerre et elles ont dû bondir vertigineusement au début des années 40 pour atteindre un pic de 20 % du PIB en 1943 afin de rattraper le retard pris précédemment,

Document 4 :

Les erreurs d’analyse dans le domaine militaire peuvent coûter très cher un jour !

Cliquer ici pour accéder au site de l’Association de Soutien à l’Armée Française qui fournit de bonnes informations sur l’armée.

Cliquer ici pour accéder au site de notre ami Fred de Saint Louis qui fournit les données US.

Complément : à lire un excellent article du Figaro sur de Gaulle avec des vidéos sur la libération de Paris, sa conférence de presse du 15 mai 1962 (très instructive !) et ses fameuses déclarations sur les cabris européens, cliquer ici pour y accéder.

13 réflexions sur “Economie de la défense pour les nuls”

  1. Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet, mais après la défaite, ce n’est plus la peine, il faut soit se rendre, soit passer en mode résistance active.

    « les militaires français n’ont jamais réagi positivement. » Très bon résumé.

    La France n’est plus souveraine et la Marine Nationale n’a pas su l’expliquer aux dernières élections, ou n’a pas pu… c’est pareil.

    Maintenant, ouvrir les yeux, nous sommes en phase finale de destruction. Sabotages en tous genres, règlements et soldes de tous comptes, coupes budgétaires à tout va, démissions en masse, transfert et sauvegarde du patrimoine mobile, explosion des zones de non-droit, fuite en avant et fake-news en mode turbomaquillage, …,…

    Nous avons un joli poster de l’Élysée, c’est déjà pas mal, mais il ne rentre pas dans le cadre, c’est dommage.

    Cela fait plus de trente ans que la zone rouge est franchie… , noir, c’est noir dit la chanson, nous y sommes.

  2. bonsoir. L’Allemagne va certainement participer au budget miliataire de la France via l’Europe mais je suppose qu’une partie de notre souveraineté militaire va être donnée aux teutons. Que va t il nous rester ? on a déjà perdu notre monnaie,nos frontières,notre justice !

  3. Sept pays européens sont en faillite.

    Ces sept pays empruntent de plus en plus d’argent en émettant des obligations d’Etat. Mais comme plus personne ne veut ces obligations d’Etat pourries, il ne reste plus que la Banque Centrale Européenne pour racheter ce papier sans valeur.

    Plus les pays européens sont en faillite, plus ils empruntent des milliards d’euros, et plus la BCE rachète ces obligations d’Etat pourries !

    Résultat : la BCE est devenue une gigantesque fosse à merde. La BCE a dans ses livres des centaines de milliards d’euros d’obligations d’Etat pourries, et elle continue à en racheter des milliards supplémentaires !

    Le bilan de la BCE vient juste de dépasser …

    … le PIB du Japon !

    http://www.zerohedge.com/sites/default/files/images/user5/imageroot/2017/07/17/20170718_gdp.jpg

    La zone euro est devenue une gigantesque bulle obligataire, et cette bulle continue de gonfler.

    Le jour où la bulle obligataire de la zone euro éclatera, le monde tremblera.

    Voici les sept pays européens les plus surendettés :

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 310,622 milliards d’euros, soit 176,2 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2260,275 milliards d’euros, soit 134,7 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 243,487 milliards d’euros, soit 130,5 % du PIB.

    4- Belgique : dette publique de 458,778 milliards d’euros, soit 107,7 % du PIB.

    5- Chypre : dette publique de 19,432 milliards d’euros, soit 107 % du PIB.

    6- Espagne : dette publique de 1128,719 milliards d’euros, soit 100,4 % du PIB.

    7- France : dette publique de 2209,768 milliards d’euros, soit 98,7 % du PIB.

    http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/8118671/2-20072017-AP-FR.pdf/87b3b2bf-1078-4656-8aef-33ca0761e9d6

  4. 1) Casier vierge inutile pour les élus > Normal Normal Normal <

    La crise de 2007-2008 est insoluble, c'est donc une normalité indiscutable… c'est beau le retour à la Normale !

    Tout va bien, le soleil brille, les oiseaux chantent !

  5. Il y a eu un bug dans l’envoi de ce message… 3 petits exemples, la vie est un long fleuve tranquille.

    voici l’original… sauvegardé :

    1) Casier vierge inutile pour les élus : Normal

    2) Retour de la Gréce sur les marchés avec un emprunt irremboursable de 3 Miards malgré un endettement de 179% de son PIB, une balance commerciale dans le rouge, une croissance nulle de 0,4% : Normal

    3) la BCE est devenue la plus grosse Bad Bank mondiale avec un bilan de 4,23 trillions d’euros d’actifs , soit non notés, soit pourris, voir des obligations à taux négatifs : Normal

    La crise de 2007-2008 est insoluble, c’est donc une normalité indiscutable… c’est beau le retour à la Normale !

    Tout va bien, le soleil brille, les oiseaux chantent !

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