Grèce, €, fondamentaux : quelques rappels utiles… (développement)

Contrairement à tout le battage médiatique concernant les dernières péripéties du feuilleton grec, les éléments nouveaux sont rares depuis un mois pour les personnes qui prennent en considération les fondamentaux en la matière…

Quelques rappels de base s’imposent pour tout monétariste : une monnaie est celle d’une nation, et inversement, la relation est biunivoque (je ne connais qu’un seul contre-exemple jamais cité, devinette au passage : quel est ce pays ?).
L’optimum économique est atteint dans un système de changes libres, donc entre des monnaies de nations souveraines.
Selon ces principes, une zone monétaire regroupant des nations indépendantes dont les niveaux et les gains de productivité globale ne sont pas homogènes ne peut conduire qu’à un désordre croissant avec une sortie catastrophique à terme pour les nations les plus vulnérables (c’est-à-dire celles dont les niveaux et gains de productivité globale sont les plus faibles).

Premières conclusions :
La zone euro est une aberration et les pays du Club Med sont condamnés à en sortir douloureusement à terme.
Le problème n’est donc pas de savoir si la Grèce fera défaut, ou s’il faut encore lui prêter quelques milliards d’euros pour survivre quelque temps
(il n’y a plus d’argent en Grèce, plus d’acheteurs, les entreprises ne peuvent plus passer de commandes, d’après la BRI, les Grecs et les entreprises grecques ont placé 70 milliards d’euros dans des banques hors de Grèce, etc.).

Il n’aurait pas fallu créer cette zone euro, il n’aurait pas fallu que la Grèce adhère à cette zone euro ni les autres pays.

Les bons spéculateurs, ceux qui voient juste et loin, ont relevé que les rendements du Bund sont sur une tendance baissière longue depuis le mois de juillet 2007, c’est-à-dire depuis 8 ans, graphique que je complète depuis fin 2007 car c’est une des bases bien connues d’analyse monétariste,

Document 1 :

En effet, l’€clatement produira de toute façon des dommages collatéraux importants dans la vieille Europe continentale, y compris en Allemagne. Donc, rien de bien nouveau sous le soleil.
Le seul décrochement de cette tendance du Bund a été provoqué à partir du 28 avril par la confirmation du relèvement des taux de base de la Fed !

Les rendements des bons du Trésor des Etats-Unis sont proches de l’optimum, bridés par les risques d’€clatement,

Document 2 :

L’évolution de l’écart entre les rendements des bons à 10 ans et à 2 ans du Trésor des Etats-Unis confirme les bons fondamentaux américains et celle de leurs homologues allemands le plus grand désordre,

Document 3 :

άδραξε τη μέρα (Carpe diem) car l’avenir sera pire !

22 réflexions sur “Grèce, €, fondamentaux : quelques rappels utiles… (développement)”

  1. bonsoir et merci pour vos analyses toujours aussi bien expliquées et interessantes .

    D’aucuns disent que l’Europe n’est pas une nation.L’Europe est une civilisation.La France,l’Italie ,l’Espagne sont des nations…(envie de vivre ensemble,langue commune,solidarité entre les régions etc…) et que l’Euro ne peut pas marcher dans ces conditions.

  2. Quand les taux des OAT vont remonter au dessus de 2% que vont-ils encore nous inventer pour:

    (1) bidouiller les chiffres des deficits.
    (2) assurer la progression des prix de l’immobilier. Sachant que vos politiques ont surtout des actifs immobiliers* a preserver ou a faire fructifier. (*ou des oeuvres d’art, ils ont tellement confiance dans les performances des entreprises francaises qu’ils ont tous contribue a ruiner 🙂 )

    Mystere et boule de gomme.

    Happy Canada day!

  3. Bonjour mr chevallier,

    Andorre, car une monnaie « € »
    Bi – nationale, France et l ‘ évêché espagnol
    et na jamais eu de souveraineté monnaitaire

  4. L’Andorre, bien qu’enclavée entre la France et l’Espagne et bien qu’utilisant comme elles l’euro, ne fait pas partie de l’Union européenne, tout en ayant des relations et certains accords avec elle. Cela étant, les produits y sont vendus avec une taxation moindre.
    L’Andorre est considérée par certains pays comme un paradis fiscal, parce qu’elle ne lève pas d’impôt sur le revenu ou sur la fortune, qu’elle a seulement 2 % de fonctionnaires et qu’elle pratique une fiscalité légère, l’essentiel des ressources de l’État provenant d’un impôt sur les importations (impost de mercaderies indirecte). Néanmoins, plusieurs taxations modérées sont depuis peu en vigueur ou en projet. La TVA est de 4,5 % depuis le 1er janvier 201321. Depuis 2011, il existe un impôt sur les activités économiques (impôt sur les bénéfices) de 10 % 22 et un impôt sur les bénéfices obtenues par les sociétés23. Les non-résidents fiscaux sont aussi taxés24.

      1. Tt a fait d’accord, et le gouvernement français a voulu dernièrement voter une loi
        sur l’expatriation des Français resident en principautés sur Ir payé en France.

  5. Grèce : c’est encore pire que ce qu’on croyait.

    Un responsable du FMI a reconnu que les besoins de financement du pays sont aujourd’hui proches de « plus de 60 milliards d’euros ».

    L’Union Européenne va devoir débourser 36 milliards d’euros supplémentaires pour sauver la Grèce.

    Elle va devoir effacer une partie des 317 milliards d’euros de la dette grecque.

    La Grèce est en faillite.

    Les banques grecques sont en faillite.

    Les deux premiers « plans de sauvetage » de la Grèce sont un échec total.

    Bravo, la Troïka.

    Vous êtes des génies.

    http://www.boursorama.com/actualites/la-crise-en-grece-requiert-une-nouvelle-aide-europeenne-massive-selon-le-fmi-2d3c14de97ece273417b262241ef1ace

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