Grexit, monétarisme et USA

Le sauvetage temporaire de la Grèce le lundi 12 juillet au matin n’a pas provoqué un rebond des rendements du Bund dont la tendance lourde depuis juillet 2007 reste plongeante vers le zéro absolu, le seul rebond constaté a été provoqué par les déclarations des gens de la Fed qui ont confirmé le 28 avril qu’ils relèveraient leurs taux de base dans un avenir proche du fait que la croissance américaine risquait d’être trop forte,

Document 1 :

Des rendements du Bund aux alentours de zéro sont totalement anormaux, inimaginables encore il y a peu de temps. Ils signifient que le plus grand désordre s’accentue dans la zone euro et que même l’appareil productif allemand est et sera profondément atteint.

Zoom sur la période récente des évolutions des rendements du Bund et du Schatz,

Document 2 :

Zoom sur la période récente des évolutions des écarts entre les rendements du Bund et du Schatz,

Document 3 :

Les risques de Grexit et d’€clatement ont le grand avantage pour les Américains de contenir la croissance comme le montre l’écart entre les rendements des Notes à 10 ans et à 2 ans qui reste dans la zone optimale sous les 200 points de base,

Document 4 :

Ces risques de Grexit et d’€clatement, s’ils s’accentuent dans les mois à venir, ont le grand avantage pour les gens de la Fed de ne pas les obliger à remonter leurs taux de base, les cycles qu’ils initiaient auparavant étant cassés, ce qui maintiendra durablement une croissance à son potentiel optimal sans inflation,

Document 5 :

Les rendements des Notes fluctuent dans leurs zones optimales,

Document 6 :

Le plus étonnant dans ces problèmes de Grexit et d’€clatement est l’incompétence totale en matière économique des plus hauts dirigeants de la nomenklatura euro-zonarde.
Le pire est peut-être Wolfgang Schäuble qui a proposé un Grexit temporaire de 5 ans !

Aucun de ces idiots particulièrement nuisibles n’a relevé qu’une zone monétaire regroupant des nations souveraines dont les niveaux et gains de productivité globale ne sont pas homogènes est une aberration, notre Bécassine adorée étant fidèle à elle-même, évidemment.

7 réflexions sur “Grexit, monétarisme et USA”

  1. 《Les idéologies incohérentes peuvent parfois retarder l’apparition d’un conflit manifeste. Mais elles aggravent certainement les maux qu’elles dissimulent et rendent plus difficile la solution finale》von Mises

    Cette citation s’applique assez bien à la situation je trouve…

  2. Hello,

    Je partage l’avis que l’Euro est un monstre économique. Les Allemands en sont bien conscients.

    J’avais fait des calculs il y a trois ans, qui sont toujours d’actualité.
    Que les Allemands restent ou partent le coût pour eux sur 4 ou 5 ans est sensiblement le même: 400 – 500 milliards d’euros.
    D’un côté, rester, prêter à perte, mais engranger des recettes à l’exportation.
    De l’autre, sortir et prendre un choc économique dans la face et coût du soutien aux banques allemandes.

    (Si l’on regarde sur plus de 5 ans, il ont intérêt à sortir pour éviter de payer sans fin; mais de toute manière la zone Euro connaîtra des problèmes avant cela.)

    Vu sous cet angle, leur stratégie est simple:

    Mon solde des exportations est supérieur aux sommes prêtées annuellement = je reste dans l’Euro.
    Sinon, je sors.

    Un point important: C’est l’Allemagne et les pays forts qui doivent sortir de l’Euro et non les pays faibles.

    En effet, sortir pour un pays comme la France est virtuellement impossible. Cela signifie continuer de rembourser les prêts actuels en Euro, à partir de recettes en nouveau Franc dévalué de 30 – 50%.
    (Ou alors, il faut des tours de passe-passe légaux qui détruiront toute crédibilité financière à la France.)

    Le jeu pour les Allemands est donc le suivant:

    1) Comment sortir sans apparaître comme le destructeur de la zone Euro, voire de l’UE?
    (Situation géostratégique pouvant amener à des guerres en Europe.)

    2) Casser le moins possible les économies des partenaires et clients européens, car l’Allemagne est exportatrice nette.

    La solution est de souffler le chaud et le froid, jusqu’à ce que les autres prennent conscience de la situation et demandent à l’Allemagne de sortir.
    Les Allemands sortent alors « à regrets » mais la tête haute, pour le « bien de l’UE », sous les applaudissements d’une Europe reconnaissante…

    Merkel et Schäuble sont tout sauf stupides. Leur attitude s’explique parfaitement avec cette analyse.
    Ils vont pousser les autres à tirer cette conclusion, en évitant surtout de les exaspérer.
    Le mou d’Hollande, qui ne demande qu’à se positionner en intermédiaire entre forts et faibles, pour sa gloriole perso est leur meilleur pantin.

    De plus, ils ont tout leur temps tant que le pays rentre plus d’argent qu’il n’en sort.

    Une troisième voie:

    Reformuler totalement l’Euro, en introduisant un système des changes flottants entre pays, en ne gardant que le nom pour des questions légales.

    ____

    Un autre point important:
    La maturité moyenne de la dette US est de l’ordre de 4-5 ans.
    Le mur de dette à refinancer est maintenant à un horizon de 2 -3 ans.

    Je ne vois pas comment ils feront:
    + Ce n’est plus la Chine, ni le Japon, qui feront.
    + Ce ne sont plus les pétro dollar avec les cours actuels et le gaz de schiste.
    + Ne parlons pas de l’Europe.
    + Les investisseurs privés américains ne suffiront pas.

    Ils vont donc avoir un problème majeur.

    Soyons certains que les politiques américains exporteront ce problème avant que le peuple américain ne se rende compte de la situation.
    Ou exporter le problème: sur le maillon faible de l’économie mondiale –> la zone Euro.

    Nul doute que les pressions, manipulations, voire corruptions des politiques européens par les Américains sont déjà à l’œuvre.
    Cela explique aussi des attitudes aberrantes, de la part de gens supposés intelligents.

    _______

    Dans tous les cas, je ne vois pas comment la zone Euro peut passer le cap des 3 ans à venir.

    Mal sehen, comme on dit outre Rhin…

    Cordialement.

  3. « Les risques de Grexit et d’€clatement ont le grand avantage pour les Américains de contenir la croissance comme le montre l’écart entre les rendements des Notes à 10 ans et à 2 ans qui reste dans la zone optimale sous les 200 points de base, »
    N’avez-vous pas toujours dit que la zone optimale était plutôt entre 2 et 2,5%?

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