Leverage réel des banques françaises, 3° trimestre 2016

Un récapitulatif du leverage réel des 4 Gos banques françaises à la fin de ce dernier trimestre montre clairement que la confiance ne peut pas régner dans le système bancaire en France comme en Europe car elles sont très loin de respecter les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan, à savoir un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %,

Document 1 :

2016 Q3Cdt Agri GroupBPCE-NatixisBNP-ParibasSté GénéraleTotal
1 Assets1 765,301 730,682 173,881 404,907 074,76
2 Equity98,178,93298,71160,9336,643
3 Hybrid securities +93,21416,51415,944,628
4 Goodwill14,37,8189,9974,636,715
5 Tangible equity74,867,972,240,4255,3
6 Liabilities1 690,501 662,782 101,681 364,506 819,46
7 Leverage (µ)22,624,4929,1133,7726,71
8 Core Tier 1 (%)4,424,083,442,963,74

Sommes en milliard d’euros.

Pour respecter les règles prudentielles d’endettement telles qu’elles ont été définies par ce bon vieux Greenspan, il faudrait globalement augmenter les capitaux propres de ces 4 Gos banques de… 430 milliards d’euros ou diminuer le total de leurs dettes de l’ordre de… 4 000 milliards !

Quelques petits rappels : en suivant la même méthode d’analyse, Citigroup respecte ces règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan à savoir un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Tier 1 supérieur à 10 %.
Les 8 plus grandes banques des Etats-Unis avaient au même trimestre globalement un leverage de 11,94 correspondant à un ratio Core Tier 1 de 8,4 % répondant aux exigences de la BRI dans les années 80
.

Le total de leur bilan (10 800 milliards de dollars) ne représente que 58 % du PIB annuel américain (18 657,9 milliards de dollars) ce qui inquiète les Américains, mais les Français ne s’inquiètent pas du fait que le total des bilans de leurs 4 Gos banques représente 3,2 fois le PIB annuel de la France (2 224 milliards d’euros) !
Pire : il repose sur de l’argent non gagné (près de 500 milliards d’euros), c’est-à-dire sur de la création monétaire.

Le multiple d’endettement de ces 4 Gos banques s’est légèrement amélioré par rapport au trimestre précédent,

Document 2 :

2016 Q2Cdt Agri GroupBPCE-NatixisBNP-ParibasSté GénéraleTotal
1 Assets1 770,701 757,642 171,991 460,207 160,53
2 Equity96,677,22897,50958,5329,837
3 Hybrid securities +93,1116,99314,343,403
4 Goodwill14,27,81810,1164,736,834
5 Tangible equity73,466,370,439,5249,6
6 Liabilities1 697,301 691,342 101,591 420,706 910,93
7 Leverage (µ)23,1225,5129,8535,9727,69
8 Core Tier 1 (%)4,323,923,352,783,61

D’une année sur l’autre, le montant de leurs capitaux propres a augmenté globalement de 21 milliards d’euros et le total de leurs dettes a diminué de… 170 milliards,

Document 3 :

2015 Q3Cdt Agri GroupBPCE-NatixisBNP-ParibasSté GénéraleTotal
1 Assets1 701,101 685,702 145,421 351,806 884,02
2 Equity90,781,91594,78857,9325,303
3 Hybrid securities +8,712,01316,9751653,688
4 Goodwill14,27,80210,9134,437,315
5 Tangible equity67,862,166,937,5234,3
6 Liabilities1 633,301 623,602 078,521 314,306 649,72
7 Leverage (µ)24,126,131,13528,4
8 Core Tier 1 (%)4,153,823,222,853,52

Le multiple d’endettement de ces 4 Gos banques s’est donc enfin légèrement amélioré d’une année sur l’autre.

Les banksters, c’est-à-dire les cadres dirigeants de ces grandes banques connaissent très bien la gravité de la situation dans leur propre établissement, et il en est de même pour les autres. Ils n’ont donc pas confiance entre eux, ce qui bloque le marché interbancaire.
Cependant, leurs groupes de pression ont réussi à faire adopter par les autorités des pays européens des usines à gaz de règles absconses de façon à mieux camoufler leurs errements létaux.

Ce problème n’est jamais abordé dans les médias ni officiellement dans les milieux financiers selon cette méthode.
Elle a pourtant été (plus ou moins) clairement explicitée par ce bon vieux Greenspan et d’autres dont la BRI, Axel Weber, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni, l’Union Européenne (dans sa directive CRD IV) et la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC).
Je ne fais que reprendre leurs idées.

Pour l’instant, il n’y a pas encore eu de tsunami bancaire. Le marché interbancaire ne fonctionne plus. La crise rampante perdure, le désordre allant croissant.
Le système bancaire européen est très fragile, vulnérable à toute détérioration des marchés.

En fait, la nomenklatura bancaire européenne joue collectivement sa survie en maintenant des cours déconnectés de la réalité. De telles manips, ça marche un temps mais pas tout le temps.

Tout est simple.

10 réflexions sur “Leverage réel des banques françaises, 3° trimestre 2016”

  1. Les bisounours européistes.

    Clemens Ladenburger est membre du parti d’Angela Merkel, c’est un haut fonctionnaire de l’Union Européenne.

    Clemens Ladenburger est un partisan du « Laissez faire, laissez passer, laissez circuler, laissez entrer. »

    Il est un de ces bisounours qui ont une idéologie européiste et sans-frontiériste.

    La destruction des frontières nationales, l’espace de libre-circulation, l’espace Schengen, la libre-circulation des biens et des personnes, la construction européenne, toutes ces idées de tarés produisent AUJOURD’HUI leurs conséquences :

    la propre fille de Clemens Ladenburger est une des victimes de cette politique de tarés.

    Mais chut ! En France, les grands médias n’en parlent pas.

    Lisez cet article :

    https://www.lenouveaudetective.com/maria-ladenburger-fribourg-allemagne-viol-meurtre/

    1. Bertrand,

      le problème c’est que le bail-in des banques italiennes ne se fera pas, car les détenteurs de titres subordonnées sont majoritairement des déposants ITALIENS.

  2. Bonjour,
    Merci pour cet article.
    Concernant la banque LCL et la banque postale, savez-vous s’il est possible d’obtenir leur leverage ratio?
    J’ai l’impression que les banques Fr, sont à fuir… mais pour mettre ou?

    Cordialement

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