Leverage réel des banques françaises, 4° trimestre 2016

D’après MorningStar les principales institutions financières américaines ont augmenté leurs capitaux propres de plus de 750 milliards de dollars depuis 2009, dixit une dépêche de l’AFP, ce qui confirme parfaitement mes analyses antérieures sur les banques alors que les banques européennes et en particulier les Gos banques françaises n’ont presque pas augmenté leurs capitaux propres pendant la même période.

Les chiffres de MorningStar sont donc bien en concordance avec les 410 milliards d’euros que les Gos banques françaises devraient rajouter à leurs capitaux propres pour respecter les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan d’après mes analyses

Un récapitulatif du leverage réel des 4 Gos banques françaises à la fin du dernier trimestre 2016 montre clairement que la confiance ne peut pas régner dans le système bancaire en France comme en Europe car elles sont très loin de respecter les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan, à savoir un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %,

Document 1 :

2016 Q4Cdt Agri GroupBPCE-NatixisBNP-ParibasSté GénéraleTotal
1 Assets1 722,801 763,042 076,961 382,206 945,04
2 Equity98,681,262100,66562342,48
3 Hybrid securities +9,53,36516,84916,746,412
4 Goodwill13,87,99710,2164,436,368
5 Tangible equity75,369,973,640,9259,7
6 Liabilities1 647,501 693,142 003,361 341,306 685,34
7 Leverage (µ)21,8824,2227,2232,825,74
8 Core Tier 1 (%)4,574,133,673,053,88

Sommes en milliard d’euros.

Pour respecter les règles prudentielles d’endettement telles qu’elles ont été définies par ce bon vieux Greenspan, il faudrait globalement augmenter les capitaux propres de ces 4 Gos banques de… 410 milliards d’euros ou diminuer le total de leurs dettes de l’ordre de… 4 000 milliards !

Quelques petits rappels : en suivant la même méthode d’analyse, Citigroup respecte ces règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan à savoir un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Tier 1 supérieur à 10 %.
Les 8 plus grandes banques des Etats-Unis avaient au même trimestre globalement un leverage de 11,98 correspondant à un ratio Core Tier 1 de 8,34 % répondant aux exigences de la BRI dans les années 80.

Le total de leur bilan (10 650 milliards de dollars) ne représente que 56,4 % du PIB annuel américain (18 869,4 milliards de dollars) ce qui inquiète les Américains, mais les Français ne s’inquiètent pas du fait que le total des bilans de leurs 4 Gos banques représente 3,1 fois le PIB annuel de la France (2 241,2 milliards d’euros) !
Pire : il repose sur de l’argent non gagné (près de 500 milliards d’euros), c’est-à-dire sur de la création monétaire.

Le multiple d’endettement de ces 4 Gos banques s’est légèrement amélioré par rapport au trimestre précédent…

Document 2 :

2016 Q3Cdt Agri GroupBPCE-NatixisBNP-ParibasSté GénéraleTotal
1 Assets1 765,301 730,682 173,881 404,907 074,76
2 Equity98,178,93298,71160,9336,643
3 Hybrid securities +93,21416,51415,944,628
4 Goodwill14,37,8189,9974,636,715
5 Tangible equity74,867,972,240,4255,3
6 Liabilities1 690,501 662,782 101,681 364,506 819,46
7 Leverage (µ)22,624,4929,1133,7726,71
8 Core Tier 1 (%)4,424,083,442,963,74

… mais aucune amélioration n’est constatable d’une année sur l’autre,

Document 3 :

2015 Q4Cdt Agri GroupBPCE-NatixisBNP-ParibasSté GénéraleTotal
1 Assets1 698,901 666,841 994,191 334,406 694,33
2 Equity92,976,83296,26959325,001
3 Hybrid securities +95,57817,05313,144,731
4 Goodwill14,27,95410,316739,47
5 Tangible equity69,763,368,938,9240,8
6 Liabilities1 629,201 603,541 925,291 295,506 453,53
7 Leverage (µ)23,425,327,933,326,8
8 Core Tier 1 (%)4,283,953,633,7

Comme je l’ai déjà écrit, Les banksters, c’est-à-dire les cadres dirigeants de ces grandes banques connaissent très bien la gravité de la situation dans leur propre établissement, et il en est de même pour les autres. Ils n’ont donc pas confiance entre eux, ce qui bloque le marché interbancaire.
Cependant, leurs groupes de pression ont réussi à faire adopter par les autorités des pays européens des usines à gaz de règles absconses de façon à mieux camoufler leurs errements létaux.

Ce problème n’est jamais abordé dans les médias ni officiellement dans les milieux financiers selon cette méthode. Elle a pourtant été (plus ou moins) clairement explicitée par ce bon vieux Greenspan et d’autres dont la BRI, Axel Weber, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni, l’Union Européenne (dans sa directive CRD IV) et la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC).
Je ne fais que reprendre leurs idées.

Pour l’instant, il n’y a pas encore eu de tsunami bancaire. Le marché interbancaire ne fonctionne plus. La crise rampante perdure, le désordre allant croissant.

En fait, la nomenklatura bancaire européenne joue collectivement sa survie en maintenant des cours déconnectés de la réalité. De telles manips, ça marche un temps mais pas tout le temps.

Tout est simple.

2 réflexions sur “Leverage réel des banques françaises, 4° trimestre 2016”

  1. Et Pour l’Italie :

    « Comme nous l’avons rapporté il y a quelques mois, des 500 banques qui existent en Italie, environ 114 ont un ratio Texas de plus de 100 %.

    Elles sont même 24 à afficher un ratio de plus de 200 % ! »

    Depuis, l’une d’entre elles (Monte dei Paschi) a été sauvée par des fonds publics tandis que deux autres ont été liquidées. Voilà qui est fait pour trois d’entre elles… Il n’en reste plus que 21 (ou 111) rien qu’en Italie ! »

    https://insolentiae.com/enorme-selon-lagence-fitch-les-banques-devraient-etre-en-faillite-ledito-de-charles-sannat/

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