Présidentielles, logique et économie

Logiquement, les électeurs devraient élire un président qui promet de mener une politique permettant de rétablir durablement la croissance du PIB à son potentiel optimal de façon à ce que les Français puissent en profiter en considération de leur contribution, c’est-à-dire de leur travail (à effectuer ou capitalisé), ce qui permettrait de faire baisser le taux de chômage et d’augmenter les revenus.

Adam Smith a donné il y a deux siècles un début de solution qui permet d’optimiser la richesse des nations et de leurs habitants : il faut laisser faire la main invisible qui guide les actions des intervenants sur les marchés.

D’autres économistes ont perfectionné sa théorie, en particulier Milton Friedman, et des hommes politiques comme Reagan l’ont appliquée avec succès. C’est le monétarisme.

Cependant, Schumpeter a montré que les bienfaits du capitalisme libéral pouvaient être contestés au point de faire sombrer les pays les plus développés dans des crises létales à terme.

C’est ce qui est en train d’arriver en France. Le processus de déclin est engagé depuis la fin des 30 Glorieuses. Il s’est accéléré avec les turbulences financières créées par le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, et ses acolytes.

Aucun candidat à ces élections ne propose la politique salvatrice qu’il faudrait mener et qui serait de toute façon repoussée par les Français.

Un bon exemple de ce qu’il faudrait faire est pourtant observable de l’autre côté des pointillés de la frontière : en Helvétie où le taux des prélèvements obligatoires y est très faible ainsi que les dettes publiques et le taux de chômage, et le niveau de vie est très élevé.

Les petits Suisses n’élisent pas de président. Le pouvoir central est faible. La démocratie fonctionne bien dans ce pays.

Il y a 5 ans, Sarko proposait de mener une politique de rupture (par rapport à celles qui ont été menées pendant une trentaine d’années). Il n’a rien fait de tel. Il a brisé tout espoir et il a même aggravé la situation en cherchant à tout prix à maintenir la France dans l’euro-système.

Maintenant, c’est trop tard. L’issue est certaine, seules ses modalités et les dates sont incertaines.

20 réflexions sur “Présidentielles, logique et économie”

  1. Le seul qui parle de la dette et du train de vie de l’Etat, c’est Bayrou. Mais quand on a son charisme, qu’on a été ministre et qu’on n’a rien fait à cette époque, et bien on n’a aucune crédibilité.

    Après, au niveau « finance globalisée », je pense que nos leaders mondiaux français ont bien fait du chemin pour minimiser les soubresauts éventuels de la France et de la zone euro dans son ensemble (et surtout en s’affranchissant de nos belles banques en diversifiant leurs ressources et en renforçant leurs fonds propres).
    Quand un autre lecteur a fait un commentaire très intéressant sur le « corporate USA » qui avait 3 trains d’avance, je me hasarde à penser qu’à titre comparatif l’élite industrielle française les a aussi (ou du moins 2 trains d’avance). Maintient-on volontairement une économie à 8/9% de taux de chômage pour mieux « asservir » une population bien contente d’avoir un emploi ? Je trouve plutôt que ça tire les salaires comparativement vers le bas quand les bénéfices de nos champions nationaux ne sont pas franchement orientés à la baisse, non ?

    Est-ce le bon choix que de suivre la tendance américaine ? Je ne pense pas… Le risque d’agitation sociale via des grèves, des émeutes, des sit-in, oui, il existe. Mais est-ce suffisant pour bousculer l’ordre établi ?… La France révolutionnaire a coupé des têtes, mais en 2012, quelle révolution peut-on attendre ? Doit-on se pâmer ou être outré devant l’Argentine qui nationalise les activités locales de Repsol ? En faisant fuir les investisseurs, là, pour le coup, c’est la fin de tout !

    Il faut que la France redevienne une vraie terre d’accueil pour les investissements internationaux en lâchant du lest au niveau des prélèvements obligatoires. Après, ça passe par certains ajustements sur les finances de notre mille-feuille administratif (la France compte 47% des communes de l’Europe des 27 !, source Challenges de cette semaine) et de la politique sociale.
    Après, la politique monétaire, le mandat de la BCE….. quand on s’appelle la France, que peut-on faire dans le carcan de l’Eurozone ?

    Faites-nous savoir si un jour vous êtes approché par le parti en place, je vous promets d’appuyer votre politique ! ^_^

  2. Un capitalisme sans capital, ça ne marche pas.

    Tous proposent de taxer davantage le capital, donc de rendre l’investissement en France moins attractif. Jamais dans ces conditions les français retrouveront le niveau de vie et le niveau d’emploi des 30 glorieuses.

    1. Il se trouve que la France est championne du monde de la défiance !
      « Quel est le coût économique et social de la défiance ? À en croire le prix Nobel d’économie K. Arrow, il pourrait être très important. Pressé par ses pairs d’expliquer l’origine de la richesse des nations lorsqu’il reçut le prix Nobel, K. Arrow surprit beaucoup d’économistes en ne mentionnant aucun facteur économique traditionnel tel que le travail ou l’accumulation de capital physique et humain, mais uniquement la confiance : « Virtuellement tout échange commercial contient une part de confiance, comme toute transaction qui s’inscrit dans la durée. On peut vraisemblablement soutenir qu’une grande part du retard de développement économique d’une société est due à l’absence de confiance réciproque entre ses citoyens. » »
      http://www.youtube.com/watch?v=sTMeldO4Yy0 interview de Algan.
      Et le pdf d’ou provient l’extrait http://www.cepremap.ens.fr/depot/opus/OPUS09.pdf

  3. @ bertrand – Vous dites : « Le peuple demande la révolte Monsieur………LA REVOLTE……..LA REVOLTE…..LA REVOLTE » ??????????
    Manifestement, cher Bertrand, vous êtes un français typique : gouailleur, raisonneur, grandiloquent… Bref, tout à fait hors sujet et manifestement inculte en matière d’histoire politique et économique. De grâce, épargnez vos inepties aux lecteur (sans idéologies) de ce blog. Merci par avance. Prenez soin de vous et de votre santé (psychique).

  4. @ Julien : dans un autre style que « bertrand » qui poste avant vous, il est à déplorer que vous soyez également symptomatique du « yakafokon » typiquement français… Pardon d’être désagréable, mais les français n’ont que ce qu’ils méritent. L’échec n’est pas seulement celui de l’élite, mais de la population dans son ensemble, de haut en bas de la pyramide. La crise morale est généralisée. La paresse est généralisée. Les français veulent tout sans effort. Personnellement, j’en suis arrivé à les mépriser. Je vais liquider mes 2 TPME (construites sans l’aide de personne, entreprises qui ne produisent modestement que 800K€ et 600K€ annuel de valeur ajoutée et font bouffer une quinzaine de familles) et foutre le camp de ce merdier ! Le français moyen me fait honte à tel point que lorsque je voyage et qu’on note chez moi un léger accent et qu’on me demande si je suis allemand ou anglais, je souris et m’abstiens de préciser que je suis français. Les français sont raisonneurs et divisés, infoutus de travailler en collectif. Ce pays est déprimant d’incivilité, d’absence totale de cordialité et de savoir-vivre. Honte à nous, citoyens qui ne méritons plus l’héritage qui est le nôtre.

    1. @La Fayette

      Je serais plutôt d’accord avec vous sur le peuple que mérite ses élites. Il n’y a pas d’un côté les méchantes élites incultes et socialistes et de l’autre le bon peuple martyrisé. Une partie des français vote de manière complètement clientéliste. On a là la limite de la démocratie.

      La vérité est que le poisson n’est pas seulement pourri de la tête. Je me demande même s’il a commencé à pourrir par la tête.

  5. @ la fayette : il n’y a pas de yakafokon dans mon post ! Fuyez si vous le voulez,je suis chef d’entreprise de PME également. Josick parle de confiance dans son post, et pourquoi ne pourrait-on pas parler « d’art de vivre » également ?
    Tout bêtement, vous souhaitez investir, mais où iriez-vous ? (outre les Etats-Unis bien évidemment). Climat, confort, infrastructures, éducation, etc… Otez-moi d’un doute : le Montana, l’Iowa ou le Dakota du Nord sont-ils les états les plus riches des Etats-Unis ? Les zones situées à plus de 100 km des côtes sont-elles prospères en Chine ? L’Australie, le Japon ? Londres ? Toutes les richesses n’ont pas été créées ex nihilo en sortant du chapeau,n’importe où. Non ?
    Alors oui, ayant énormément voyagé, j’ai vécu avec plaisir toutes ces petites anecdotes dont vous parlez. Mais je pense que le territoire a tout pour réussir.
    Tout sauf le cadre juridique.

    Simplement, je dis que la France est attractive, mais le virage pris dans les années 70 n’est pas le bon. JP Chevallier dit que tout a commencé à la fin des 30 glorieuses. Ce n’est pas moi !
    Je n’ai pas connu cette période, tant pis pour moi. Mais même dans une société en crise, certains vivent très bien et prospèrent.
    Professionnellement, on choisit son modèle, ses clients et ses collaborateurs.

    1. « tout a commencé à la fin des 30 glorieuses »…
      Je préciserai : tout a commencé à foirer au DEBUT DES 3 GLORIEUSES (mais c’est une autre époque).
      Cordialement.

  6. La référence à J. M. Keynes est importante pour éviter le piège de l’austérité généralisée, comme pour renforcer la progressivité de l’impôt, mais elle est insuffisante. Il faut la compléter, au niveau national comme au niveau communautaire, par une politique de l’offre, inspirée de Joseph Schumpeter, favorisant l’innovation, la croissance et l’emploi, accroissant notre avantage comparatif dans certaines filières industrielles ou le retrouvant pour d’autres. Il faut renforcer les coopérations entre grandes entreprises, moyennes entreprises, et start-up, recherche publique, recherche privée et formation initiale et continue. Dans un contexte de « destruction créatrice » des activités, il faut aussi une politique de l’emploi ambitieuse pour sécuriser les parcours professionnels, accompagner les transitions, réduire drastiquement le nombre de jeunes non diplômés, la précarité, et le chômage de longue durée.

    Il faut oublier le monétarisme de Milton Friedman : en dépit de la hausse des matières premières, la menace d’une forte inflation sous-jacente est nulle ; un léger regain, au-delà de la cible de 2 %, réduirait le fardeau de la dette, comme le rappellent régulièrement Paul Krugman et Olivier Blanchard. Il faut aussi oublier le mirage du « théorème de Laffer » (les baisses d’impôts qui relanceraient la croissance et les rentrées fiscales et équilibreraient les comptes publics) et augmenter les impôts sur les revenus financiers et les hauts revenus. Il faut aussi limiter l’influence de l’ordolibéralisme allemand en faisant en sorte que directement ou indirectement la Banque centrale européenne, tout en restant indépendante, puisse comme ses consœurs américaine ou britannique acheter de la dette souveraine à l’émission, et pas seulement sur le marché secondaire, ce qu’elle fait depuis 2008 à l’initiative de Jean-Claude Trichet.

    http://www.tnova.fr/note/pour-sortir-de-la-crise-combiner-keynes-et-schumpeter

      1. D’accord avec georges. Vive les keynésiens.

        C’est grâce à ces idiots utiles que les gens sérieux (ceux qui lisent et apprennent de l’histoire) ont le temps de se retirer des marchés quand ça se gâte…

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